Le Pulse en un battement... 💢
📜 L'Édito de Marc Fiorentino - Le faux départ allemand
Friedrich Merz élu Chancelier… au second tour. Une première depuis 80 ans. 18 voix manquantes, une coalition fragilisée et des doutes sur sa capacité à gouverner. L’Europe attendait une relance allemande : elle devra patienter.
📊 Le SCOR parfait
+ 26,6 % en Bourse pour le réassureur français après des résultats T1 éclatants : bénéfice net de 200 M€, solvabilité à 212 %, et ratios bien meilleurs que prévu. Solide, rentable, crédible.
🧪 Biotech tricolore : retour en phase active
DBV (+5,3 %) avance sur son patch anti-arachide. Median Technologies (-9,4 %) signe avec deux big pharmas. Carmat (-0,1 %) franchit une nouvelle étape vers l’Europe avec son cœur artificiel.
🧓 Warren Buffett passe le flambeau
À 94 ans, l’Oracle d’Omaha désigne Greg Abel comme successeur chez Berkshire Hathaway. Un passage de témoin historique, mais sans fracas : Buffett garde un œil… et 347 Md$ sous le coude.
📷 L’Australie reste sage
Albanese réélu face à une droite trumpisée. Premier Premier ministre à décrocher deux mandats en 20 ans. Quand l’électorat préfère la continuité à la tempête.
L'édito de Marc Fiorentino 📜
Le faux départ allemand
Nous annoncions hier le pivot pour l'Allemagne avec la nomination attendue de Merz au poste de Chancelier. Mais tout ne s'est pas passé comme prévu. Alors que Merz avait, en théorie, la majorité au Bundestag avec sa nouvelle coalition, il n'a pas été nommé au premier tour. Il a fallu un deuxième tour, une première en 80 ans d’histoire de la République fédérale.
Ce devait être une formalité. Comme pour les 9 autres Chanceliers depuis la Seconde Guerre mondiale. Fort de sa majorité, Merz devait être nommé Chancelier. Mais il a échoué. Il n’a obtenu que 310 voix, alors que sa coalition compte 328 députés.
Il a fallu mobiliser les deux partis pour qu’il soit élu au second tour. Un camouflet, un signal, une inquiétude : Merz est-il déjà fragilisé, alors que l’Allemagne et l’Europe ont besoin d’un gouvernement fort et d’une relance rapide ?
Les médias français se sont empressés de "célébrer" l’événement, comparant la situation allemande à celle de la France. Une réaction classique, mêlant antigermanisme et jalousie envers l’ancien bon élève.
Cette situation fragilise le gouvernement Merz et sa coalition. Il devra composer avec une majorité relative, malgré une base théoriquement solide.
Mais attention aux raccourcis :
Bref, certains se sont réjouis trop vite. Et l’Europe a besoin d’une Allemagne relancée, pour éviter la déflation.
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Le SCOR parfait 📊
SCOR grimpe de +26,6 % ce mois ci, portée par des résultats T1 2025 spectaculaires : 200 M€ de bénéfice net, soit +35 % au-dessus du consensus. Une performance saluée par le marché, qui voit le réassureur reprendre la main.
Côté P&C, le groupe affiche 205 M€ de résultat, avec un ratio combiné à 85 %, bien en dessous des 88,3 % attendus. En Vie & Santé, SCOR impressionne avec un bond de +65 % à 118 M€.
Ajoutez à cela une solvabilité II de 212 % et une valeur économique IFRS 17 à 9 Md€, et le scénario devient limpide : solidité, rentabilité, crédibilité. SCOR signe ici un vrai coup d’éclat, et rappelle qu’il reste un acteur central de la réassurance mondiale.
Biotech françaises - Retour en phase active 🧪
Semaine animée sur le front des biotechs françaises, qui retrouvent des couleurs (et de l’audace) sous l’impulsion de plusieurs catalyseurs cliniques et stratégiques.
DBV Technologies s’envole de +5,3 %, portée par l’anticipation d’un dépôt accéléré pour Viaskin®, son patch contre l’allergie à l’arachide. Les données de phase II rassurent, et le marché mise sur un calendrier réglementaire raccourci.
Median Technologies se contracte de -9,4 %, malgré un partenariat stratégique signé avec deux des trois big pharmas mondiaux. Une reconnaissance de poids pour son offre iCRO, et un renfort bienvenu pour son modèle récurrent en licences et royalties.
Carmat, enfin, stagne à +0,1 % après avoir obtenu le feu vert conditionnel de la FDA pour une deuxième cohorte de patients dans son étude sur le cœur artificiel Aeson®. Un pas de plus vers une potentielle certification européenne en 2025.
Dans un secteur où chaque étape clinique peut tout changer, ces trois valeurs illustrent à quel point la biotech française sait encore faire vibrer le marché…
Enfin la retraite pour Warren Buffett 🧓
Warren Buffett a annoncé samedi à Omaha qu’il recommandera au board de nommer Greg Abel CEO de Berkshire Hathaway d’ici la fin de l’année. À 94 ans, l’Oracle d’Omaha acte ainsi la fin d’une ère, après avoir transformé un textile moribond en un empire de 1 200 Md$.
Buffett ne s’efface pas totalement : il continuera d’« aider » en cas d’opportunités majeures, mais la gestion opérationnelle et l’allocation de capital reviendront à Abel, 62 ans, bras droit depuis 2021.
💬 « Je ne vendrai aucune action. C’est un choix économique. Je pense que Berkshire fera mieux avec Greg qu’avec moi. »
Avec 347 Md$ de cash (dont 300 Md$ en T-Bills) et une gouvernance assurée, Berkshire s’apprête à écrire son prochain chapitre — dans le même style patient et sobre.
L’Australie choisit la continuité 📷
Il ne s’est jamais posé en adversaire de Donald Trump. Mais le tumulte américain l’a servi. Anthony Albanese vient de remporter un second mandatà la tête de l’Australie. Un triomphe inattendu pour le travailliste, que les sondages disaient affaibli par l’inflation et la crise du logement.
En face, Peter Dutton, chef d’une droite conservatrice calquée sur le trumpisme, a tout perdu : l’élection, son pari populiste… et même son siège dans le Queensland, détenu depuis 24 ans. Un scénario qui fait écho à la débâcle canadienne de Pierre Poilievre la semaine dernière.
Dans une campagne marquée par l’influence souterraine de Trump — ses droits de douane à 10 %, ses postures de force —, les électeurs australiens ont préféré le calme au clivage, la stabilité à la surenchère idéologique.
Albanese, 62 ans, entre ainsi dans l’histoire comme le premier Premier ministre australien réélu depuis deux décennies. Une victoire nette pour une politique plus apaisée.