Le pulse de la semaine

Le bureau de recherche d'Euroland Corporate
31 octobre 2025

Le Pulse en un battement... 💢

📜 Trump et Xi, rencontre “amazing”

“Un 12 sur 10”, dixit Trump. Rien de concret, beaucoup de superlatifs : les droits de douane à peine retouchés, le fentanyl discuté, Nvidia évoquée, Taïwan oubliée. Trump ira en Chine en avril, Xi viendra aux États-Unis.

💻 Aubay : trimestre robuste et ambitions rehaussée

CA T3 +23,9 %, dont +3 % organique. La France brille, la marge remonte, et la guidance grimpe entre 600 et 608 M€. Un trimestre solide, une exécution millimétrée : la société reste une valeur refuge du numérique.

🚗 Auto Europe sous tension

Nexperia, fournisseur clé de l’électronique auto, pris entre La Haye et Pékin. Les chaînes d’approvisionnement vacillent, Bruxelles temporise. Delfingen (+6 %), OP Mobility stable, Forvia rebondit : les acteurs français tiennent la route malgré le chaos.

💥Nvidia vaut désormais 2 fois le CAC 40

5 000 Md $ de valorisation : deux fois le poids du CAC 40. Les GPU IA du géant californien alimentent les data centers du monde entier. La tech américaine ne domine plus, elle règne.

📷 Le R2-D2 du linge propre

1X Technologies dévoile NEO, humanoïde ménager capable de plier le linge et ranger la maison. Lancement prévu en 2026 (20 000 $ ou 499 $/mois). La tech s’invite au foyer… pour le meilleur ou pour le plus flippant. 

L'édito de Marc Fiorentino 📜

Une rencontre exceptionnelle ? "An amazing meeting".

C'est ce qu'a dit Trump après sa réunion avec Xi Jinping. On s'y attendait un peu. Trump fait toujours preuve d'un enthousiasme débordant et d'une vision déformée de la réalité. Mais ils se sont rencontrés. Ça, c'est un fait. Et c'est un pas dans la bonne direction.

Sur une échelle de 1 à 10 cette rencontre a été un 12, a déclaré Trump aux journalistes dans son avion Air Force One qui le ramenait à Washington.
Un 12, bigre... Mais que se sont-ils dits ?


La guerre commerciale est-elle déjà terminée avant de commencer ? Les droits de douane ont-ils été totalement supprimés ? Pas tout à fait, on n'en est pas encore là.


Même si Trump assure que les deux pays vont signer un deal commercial "pretty soon" et qu'ils se sont mis d'accord sur "un nombre extraordinaire de décisions", on n'en saura pas beaucoup plus que "amazing", "great", "outstanding" et "fantastic".

(Note de la Rédaction : ça doit être quand même génial de trouver tout fantastique, même quand il ne se passe rien et même quand tout se passe mal).

Concrètement ils se sont rencontrés en Corée du Sud, ça c'est sûr.

Ils ont parlé 90 minutes.Trump a dit que Xi était un "great leader" d'un "great country", classique. Xi a été moins enthousiaste, se contentant de dire que c'était un "great pleasure" de rencontrer Trump pour la 6ème fois.

Trump annonce que le différend sur les exportations de terres rares de la Chine a été réglé. Mais la Chine n'a rien confirmé.

Trump a réduit les droits de douane sur les importations de fentanyl de 20% à 10% et il assure que Xi va faire son possible pour limiter les exportations de cet ingrédient essentiel aux opioïdes (étrange de faciliter les importations d'un produit aux effets si dévastateurs).

Nvidia a été au centre des discussions.

Pas seulement parce que sa capitalisation a dépassé les 5 000 milliards de $, soit deux fois la valeur de toutes les entreprises du CAC 40.
Non, le sujet était plutôt les exportations de puces de Nvidia vers la Chine qui font l'objet d'une bataille depuis des mois.

Je vais gagner mon pari. Trump va aller en Chine en avril. Et Xi va aller aux États-Unis. Et il y a donc de plus en plus de chances qu'ils jouent les meilleurs potes autour d'une partie de golf.


Le sujet de Taïwan a été totalement occulté : les Taïwanais n'ont plus aucune illusion, ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes face à la Chine.

Les marchés, déjà à des niveaux record, n'ont pas particulièrement salué cette rencontre : ils attendent des accords plus concrets.

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💻 Aubay - Trimestre robuste et ambitions rehaussée

Aubay, société de services du numérique spécialisée dans le conseil technologique et la transformation digitale pour la banque, la finance, l’énergie et les télécoms, a signé un T3 2025 solide et a grimpé à plus de +7 % en séance. 

L'entreprise a publié un chiffre d’affaires de 160,1 M€, en hausse de +23,9 %, une performance portée par l’intégration de Solutec depuis juillet et une croissance organique de +3 %, au‑dessus des attentes. La France brille avec +6,3 %, tandis que l’international reste en léger retrait (‑0,5 %), malgré le retour à la croissance en Italie et dans la péninsule ibérique. 

Fort de cette dynamique, la direction remonte ses ambitions en haut de fourchette : un chiffre d’affaires attendu entre 600 et 608 M€ (contre 592- 608 M€ auparavant) et une marge opérationnelle entre 8,5 % et 9 % (contre 8‑9 % auparavant). 

Bref, un trimestre solide, une dynamique commerciale bien huilée et une guidance relevée : Aubay continue de cocher les bonnes cases.

Auto - Europe sous tension 🚗

Le moteur de l’industrie automobile européenne cale. Nexperia, fournisseur clé de composants électroniques (près de 50 % des besoins du secteur !) est au cœur d’un conflit géopolitique entre La Haye et Pékin.

Pour rappel, en décembre 2024, Washington a inscrit Wingtech, maison mère de Nexperia, sur sa liste noire des entreprises technologiques interdites de commerce, poussant les Pays-Bas à écarter son actionnaire chinois. Le gouvernement néerlandais a ainsi repris le contrôle de Nexperia, détenue depuis 2018, au nom de la « sécurité nationale ». Depuis, l’entreprise subit un blocage commercial, Pékin ayant riposté en interdisant les réexportations vers l’Europe. Cette impasse menace de paralyser la production automobile, alors que la transition vers l’électrique accroît la demande en composants. Face au risque, Bruxelles parle désormais de « solutions urgentes » et n’exclut pas des mesures de rétorsion, tentant de gagner du temps pour éviter que la voiture électrique ne cale.

Des responsables européens et chinois pourraient sceller un accord temporaire pour maintenir les livraisons de puces Nexperia, en attendant une solution durable. Le fait que Bruxelles prenne la crise au sérieux, tandis que Washington et Pékin dialoguent à Busan, pourrait suffire à rassurer les marchés et expliquer le rebond observé après la récente nervosité.

OP Mobility, acteur majeur dans la conception et la fabrication de solutions de mobilité électrique, assure être couvert en termes de stocks pour les prochaines semaines, ce qui rassure dans un contexte de tensions sur les chaînes d’approvisionnement. Le titre reste stable sur la semaine tandis que sa holding cotée, Burelle, qui détient plus de 60 % du capital, grimpe de +10 %.

Delfingen, spécialiste des solutions de protection et d’assemblage pour l’industrie automobile, a gagné +6 % sur la semaine, dans l’attente de la publication de son chiffre d’affaires du troisième trimestre prévue lundi prochain. Pour rappel, le groupe avait présenté à mi‑septembre un premier semestre solide, marqué par une hausse de +42 % de sa marge opérationnelle courante et une réduction de son endettement.

Forvia, qui s’était effritée de près de -7 % en milieu d’après‑midi sur la place parisienne après la publication d’un chiffre d’affaires en recul de -3,7 %, mais avec des objectifs confirmés, a tout de même rebondi de +6% sur la semaine malgré la séance difficile d’hier. 

🤖Nvidia vaut désormais 2 fois le CAC 40

Nvidia vient de franchir un cap historique : 5 000 milliards de dollars de valorisation, soit à elle seule deux fois la valeur de tout le CAC 40. En quelques mois, le géant californien a ajouté plus de 1 000 milliards à sa capitalisation, dopé par une demande mondiale explosive pour ses processeurs d’intelligence artificielle.

Ses puces font tourner la majorité des data centers de la planète, ceux-là mêmes qui alimentent les modèles de GPT, Claude ou Gemini. Résultat : Nvidia pèse désormais près de 8 % du S&P 500, plus que certains secteurs entiers de l’économie américaine.

À titre de comparaison, le CAC 40 dans son ensemble vaut environ 2 500 milliards. Une seule entreprise américaine pèse donc deux fois plus que toutes les grandes entreprises françaises réunies.

Et pour mesurer l’ampleur du phénomène : même si Nvidia décidait de rembourser la dette publique française, il lui faudrait… cinquante ans de bénéfices.

La tech américaine ne domine plus le monde, elle l’écrase...

©Reuters

📷 Le R2-D2 du linge propre

Et non, ce n’est pas le dernier épisode de Black Mirror, mais bien la réalité : « NEO », le tout nouveau robot humanoïde de l’entreprise 1X Technologies, pourrait bientôt s’inviter dans nos foyers. Pensé pour accomplir les tâches ménagères du quotidien plier le linge, ranger la maison ou même organiser votre salon NEO promet de transformer la façon dont nous vivons avec la technologie.

Il peut reconnaître des objets simples et exécuter des instructions vocales de base, même si son autonomie réelle reste encore à démontrer. Les premières démonstrations laissent entrevoir un potentiel intéressant, mais aussi plusieurs limites, notamment dans la gestion de situations complexes ou imprévues.

NEO sera disponible dès 2026 aux États-Unis, puis en Europe à partir de 2027. Son prix est fixé à 20 000 dollars en précommande, ou accessible par abonnement mensuel de 499 $.

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