📜 L'Édito de Marc Fiorentino - All eyes on USA
Tous les regards européens sont braqués sur Trump. Inquiet pour l’OTAN, pour les droits de douane, pour sa souveraineté industrielle… Pendant ce temps, la Chine avance ses pions, subventionne massivement, inonde l’Europe.
🎰 Casino, la dette a toujours le dernier mot
Un an après une restructuration historique, Casino replonge. Dette colossale, ratios hors de contrôle, et prêts qui s’échangent à 61 % de leur valeur. Le marché anticipe déjà un nouvel appel au marché.
💊 Santé, entre remèdes et effets secondaires 💊
Fermentalg cartonne avec son colorant bleu validé par la FDA, +51,6 %. Guerbet recule : dividende supprimé, prévisions ternes. Valbiotis patine, malgré le lancement de sa gamme B2C cardio.
🚀 Starship retombe sur Terre 🚀
3ᵉ tentative, 3ᵉ désintégration. La fusée géante de SpaceX n’a pas survécu à sa rentrée dans l’atmosphère. La mission lunaire de la NASA s’éloigne encore. Musk, lui, promet déjà le vol 4.
🎥 Panahi, une Palme pour la liberté
Tourné dans la clandestinité, primé à Cannes, "Un simple accident" consacre Jafar Panahi. Un film puissant, une présence bouleversante, et un retour à Téhéran sous tension.
Casino, la dette a toujours le dernier mot 🎰
Début d'année noire pour Casino, dont le titre recule de –51,7 % depuis janvier, portant sa chute annuelle à –85,5 %, avec un cours désormais à 0,53 € (au 29 mai 2025). Un niveau historiquement bas qui reflète la gravité persistante de la situation financière.
Un an après une restructuration massive qui avait permis d’effacer plus de 5 Md€ de dette contre une conversion en capital, la tension reste maximale. Le prêt garanti de 1,4 Md€ s’échange à seulement 61 % de sa valeur nominale, signal clair d’un risque de défaut perçu comme élevé.
Le groupe, contrôlé à 53 % par Daniel Křetínský, affiche encore une dette brute de 2 Md€ fin 2024, pour une capitalisation boursière inférieure à 250 M€. Et surtout, il dépasse largement ses engagements financiers : un covenant impose un ratio net debt / EBITDA < 8,34x, mais ce ratio atteignait 14,6x fin mars 2025.
Selon plusieurs analystes et conseillers en restructuring, un nouveau tour de table pourrait s’imposer dès cette année, pour éviter une nouvelle impasse financière. Le marché, lui, n’y croit plus beaucoup — et le cours le reflète.
Santé, entre remèdes et effets secondaires 💊
Le secteur français de la santé continue d’évoluer à plusieurs vitesses, porté par des dynamiques contrastées selon les modèles économiques et les leviers de croissance.
Fermentalg enregistre une belle percée avec une hausse de +51,6 % depuis janvier. Spécialisée dans les biotechs marines, la société profite de l’homologation de son colorant bleu naturel par la FDA, ouvrant la voie à une commercialisation en Amérique du Nord. Un signal fort pour un portefeuille produit aligné sur les enjeux de naturalité et de transition alimentaire.
Guerbet, acteur historique de l’imagerie médicale, accuse un repli de –23,1 % depuis janvier. En cause : des perspectives financières 2025 jugées décevantes, et la suppression du dividende. Si la réaction du marché est nette, le groupe conserve des positions stratégiques dans les agents de contrasteet poursuit sa transformation industrielle.
Valbiotis recule de –22,4 % depuis janvier, malgré une actualité plutôt active. La société prépare le lancement de ValbiotisPRO® Cardio-circulation, son complément alimentaire dédié à la santé vasculaire. Si la prudence reste de mise sur la traction commerciale, l’orientation vers une gamme B2C élargie confirme une volonté d'accélérer la monétisation.
Starship retombe sur Terre 🚀
Troisième vol, troisième échec. Jeudi 28 mai, la fusée Starship d’Elon Musk s’est une nouvelle fois désintégrée avant la fin de sa mission. Après un décollage sans encombre depuis la base texane de Boca Chica, le mastodonte de 120 mètres de haut a connu un incident critique au moment de la rentrée atmosphérique. La liaison a été perdue, puis confirmée rompue.
L’objectif était ambitieux : réaliser une boucle autour de la Terre, tester l’ouverture de la trappe pour libérer du fret spatial, valider les boucliers thermiques… Starship est le véhicule censé emmener un jour les humains sur Mars. Mais pour l’instant, il ne parvient pas à survivre à ses propres essais.
Ce revers n’est pas sans conséquence. La NASA compte sur Starship pour déposer ses astronautes sur la Lune dès 2026, dans le cadre du programme Artemis. Chaque test raté repousse un peu plus ce calendrier serré...
Jafar Panahi, la Palme de la Liberté 📷
Il y a des victoires qui dépassent le cinéma.
Le 24 mai 2025, Jafar Panahi a remporté la Palme d’or à Cannes pour Un simple accident, un thriller tourné clandestinement en Iran, sans autorisation, comme un défi lancé à la censure. Le film suit Vahid, ancien prisonnier politique, qui croit reconnaître son tortionnaire des années plus tard et l’enlève pour affronter ses souvenirs. Une œuvre dense, nerveuse, traversée par la peur et le doute — mais aussi l’espoir.
C’était la première fois en plus de vingt ans que Panahi, interdit de sortie du territoire depuis 2010, foulait le tapis rouge. Huit minutes d’ovation. Un discours sobre, dédié aux Iraniens “qui rêvent d’un pays libre, où personne ne dicte ce que l’on doit porter, dire ou penser”.
Deux jours plus tard, il rentrait à Téhéran. Accueilli comme un héros. Pas d’arrestation. Pas encore.
Avec cette Palme, Panahi rejoint le cercle très restreint des réalisateurs sacrés à Venise, Berlin et Cannes. Mais plus encore, il rappelle que le cinéma peut être un acte de résistance.
Malgré l’avance de Starlink, la conquête de l’orbite basse altitude (LEO) reste un enjeu mondial majeur
L’entreprise fondée par Elon Musk revendique depuis 2019 le lancement de plus de 8 400 satellites. Cela représente 39% de l’ensemble mis en orbite depuis Spoutnik, le tout premier. Toutefois, la concurrence continue de se dessiner. En avril dernier, Amazon a mis en orbite ses premiers satellites de communication dans le cadre de son projet : Kuiper.
Kuiper devient ainsi la troisième constellation en orbite basse (LEO) derrière Starlink et OneWeb (Eutelsat). Ces acteurs souhaitent se partager le marché prometteur de la connectivité par satellite. En chiffres, le marché adressable est estimé à 25,67 milliards d’euros d’ici 2032, avec un TCAM attendu à +18 %, selon les données de Fortune Business Insights. Les enjeux : réduire la fracture technologique et améliorer la connectivité dans un monde où une personne sur trois n'a pas accès à internet.
Les solutions proposées permettent notamment de limiter l'écart entre les espaces urbanisés et les zones blanche (déserts, montagnes, zones rurales) et y constituent une alternative bien moins onéreuse que les infrastructures terrestres. La mise en place des constellations LEO répond également à des enjeux stratégiques majeurs, les satellites déployés pouvant assurer des communications critiques dans des périodes de conflit (comme c'est le cas dans le conflit russo-ukrainien).
Source : Visual Capitalist
L'essor de ces différents acteurs au cours des dernières années a été accéléré par la baisse du coût de lancement et de fabrication des satellites. Comme indiqué ci-dessus le prix moyen de lancement par satellite a été divisé par dix au cours de la dernière décennie. Ce dernier est passé de plus de 10 000$/Kg à près de 1 500$/Kg sur la période.
Par ailleurs, les coûts de mise en orbite devraient continuer diminuer grâce aux économies d’échelle liées à l’utilisation de lanceurs réutilisables et à l’industrialisation des processus de fabrication des satellites. Space X pourrait bientôt être en mesure d'envoyer des satellites à un coût historiquement base de 200$/Kg.
La montée en puissance d’Amazon avec Kuiper vient directement concurrencer Starlink
La filiale du géant du e-commerce et des services cloud prévoit de proposer progressivement un service équivalent à celui de Starlink, avec une couverture complète attendue à l’horizon 2029. Le coût de cette constellation est évalué à environ 20 Mds€ par les analystes de l’industrie. Toutefois, les retards de fabrication accumulés et le lien avec le groupe Amazon suscitent des interrogations chez certains investisseurs, notamment en raison de la pression liée aux performances financières inhérentes à une société cotée.
Néanmoins, plusieurs atouts peuvent rassurer le marché. Kuiper bénéficie d'un socle solide constitué des 200 millions d’abonnés d’Amazon Prime, ce qui pourrait faciliter l’adoption de son service. De plus, l’intégration potentielle avec les services cloud d’Amazon offre un levier stratégique fort, notamment pour le transit des données. Enfin, le savoir-faire reconnu d’Amazon en matière de service client pourrait constituer un avantage compétitif important. Ainsi, Kuiper est bien positionné pour rivaliser avec Starlink dans les années à venir.
L’Europe, de son côté, renforce sa souveraineté numérique avec le projet Iris
Cette initiative vise à déployer d’ici 2032 une constellation de satellites LEO à vocation souveraine. L’opérateur Eutelsat, acteur clé des télécommunications par satellite, est en première ligne avec sa constellation Oneweb dont l'acquisition a été finalisée en 2023 et dont les premiers lancements ont eu lieu en 2019.
Alors que OneWeb talonne Starlink et s'est imposée en tant que deuxième constellation mondiale sur le LEO, Eutelsat est désormais confronté à des enjeux de financement majeurs. Le coût de modernisation de la flotte est estimée à 2 milliards d’euros, un investissement qui pourrait être partiellement soutenu par les fonds publics. Eutelsat est en effet un symbole de souveraineté européenne, détenu en partie par le gouvernement français via la BPI (~14%). Ce projet permettra aux États membres de l’Union européenne de réduire leur dépendance aux infrastructures américaines. De surcroît, Eutelsat collabore déjà activement avec les armées européennes sur les questions de télécommunications.
Afin d’accélérer ses déploiements, OneWeb-Eutelsat utilise actuellement les lanceurs Falcon 9 de SpaceX, similaires à ceux employés par Starlink, ce qui illustre une forme de dépendance technologique partagée, même entre concurrents.
L’entreprise a par ailleurs démontré son engagement géopolitique, notamment par son soutien à l’armée ukrainienne, une initiative saluée par les marchés avec une forte hausse du titre (+51 %) depuis janvier 2025. Cette performance récente est néanmoins à nuancer, Eutelsat ayant enregistré une baisse de cours de -61 % sur les cinq dernières années. La société a notamment dû faire face à un cycle d'investissement colossaux pour opérationnaliser sa constellation.
L’Asie n’est pas en reste, à travers l’initiative ambitieuse de la Chine via SpaceSail
Cette entreprise chinoise, dédiée à la couverture LEO, a récemment lancé ses premiers satellites grâce à un financement d’entreprises d’État, évalué à plus de un milliard de dollars. Elle prévoit de mettre en orbite une flotte de 1 300 satellites d’ici fin 2025, un objectif ambitieux qui témoigne de sa volonté d’accélérer sa présence sur ce marché stratégique. Si les moyens ne manquent pas, la principale limite reste technologique. La Chine ne dispose pas encore de lanceurs réutilisables comparables à ceux de SpaceX ou de Blue Origin. Cependant, les analystes estiment qu’une fois ce frein technologique levé, la montée en puissance de la Chine pourrait être rapide et significative. Les investisseurs feraient donc bien de surveiller l’Orient, car les équilibres pourraient évoluer rapidement dans un marché encore en phase de construction.
Des opportunités d’investissement concrètes pour les épargnants
La montée en puissance du secteur spatial dans l'économie a également donné lieu à de nombreuses opportunités d'investissement. En effet le secteur spatial ne se limite pas seulement aux satellites de communications mais englobe un spectre très large d'activités et de services (défense, logiciels, industrie, équipements au sol…). Ceux-ci sont incarnés par une variété d'acteurs à l'image d'Airbus, Iridium, Maxar ou encore Lockheed Martin. Par ailleurs des maisons de gestions ont également commencé à s'intéresser à cette thématique prometteuse. Des fonds d'investissements spécialisés ont ainsi été créés pour permettre aux investisseurs particuliers et institutionnels de s'exposer à cette industrie dont Morgan Stanley évalue les revenues à 350Md$ au niveau global. La banque américaine prévoit par ailleurs que ces derniers pourront atteindre plus d'un trillion de dollars en 2040.
Ainsi le fond le fonds ARK Space Exploration & Innovation ETF (ARKX) aux États-Unis, géré par ARK Invest et le fond Echiquier Space, proposé par La Financière de l’Échiquier réalisant respectivement -0,38 % et +18,8 % sur trois ans. Ces performances en retrait par rapport au S&P 500 qui réalise +40 % sur la même période, illustrent un intérêt encore naissant pour l’économie spatiale dans les portefeuilles thématiques.
Avec 1 025 projets d’investissements étrangers en 2024, la France reste, pour la sixième année consécutive, le premier pays d’accueil en Europe (selon le rapport EY 2025 « Nouveaux chocs, nouveaux défis pour la France et l’Europe », publié mi-mai 2025). Cette position de tête masque néanmoins une réalité plus complexe : l’attractivité du territoire se maintient, sans progresser, tandis que l’élan industriel, mesuré notamment par l’emploi, donne des signes de fatigue.
Une situation qui n’est pas sans conséquences pour l’économie productive, notamment pour les entreprises de taille intermédiaire.
Une première place fragilisée par la baisse des emplois
En 2024, la France demeure la première destination européenne des investissements directs étrangers (IDE) en nombre de projets. Elle devance le Royaume-Uni (853 projets) et l’Allemagne (608). Cette performance s’appuie sur une base solide : un tissu économique dense, un environnement technologique attractif, une stabilité institutionnelle que les investisseurs, dans un monde troublé, continuent de rechercher.
Mais à cette constance, un revers se dessine. Le nombre de projets baisse de 14 % par rapport à 2023. Et le recul est plus net encore du côté de l’emploi : 29 000 postes créés contre 39 773 un an plus tôt, soit une diminution de 27 %. La France glisse ainsi à la troisième place européenne sur ce critère, derrière le Royaume-Uni et l’Espagne.
Mais à cette constance, un revers se dessine. Le nombre de projets baisse de 14 % par rapport à 2023. Et le recul est plus net encore du côté de l’emploi : 29 000 postes créés contre 39 773 un an plus tôt, soit une diminution de 27 %. La France glisse ainsi à la troisième place européenne sur ce critère, derrière le Royaume-Uni et l’Espagne.
Cette évolution n’est pas propre à la France. L’Europe, dans son ensemble, voit ses flux d’investissements reculer : -5 % en projets, -16 % en emplois.
Mais alors que la plupart des grandes économies européennes connaissent une baisse, l’ampleur du décrochage français interroge, précisément parce que le pays avait pris une avance qu’il peine désormais à transformer.
Des projets plus ciblés, des retombées plus limitées
Le baromètre met en évidence une concentration croissante des investissements sur certains segments. L’intelligence artificielle, les technologies numériques, l’énergie et l’agroalimentaire concentrent une part grandissante des flux. La moitié des annonces du sommet Choose France, qui a eu lieu la semaine dernière, a concerné l’IA et ses applications, avec plus de 20 milliards d’euros d’engagements confirmés, sur un total de 40,8 milliards.
Cette évolution n’est pas propre à la France. L’Europe, dans son ensemble, voit ses flux d’investissements reculer : -5 % en projets, -16 % en emplois.
Mais alors que la plupart des grandes économies européennes connaissent une baisse, l’ampleur du décrochage français interroge, précisément parce que le pays avait pris une avance qu’il peine désormais à transformer.
Des projets plus ciblés, des retombées plus limitées
Le baromètre met en évidence une concentration croissante des investissements sur certains segments. L’intelligence artificielle, les technologies numériques, l’énergie et l’agroalimentaire concentrent une part grandissante des flux. La moitié des annonces du sommet Choose France, qui a eu lieu la semaine dernière, a concerné l’IA et ses applications, avec plus de 20 milliards d’euros d’engagements confirmés, sur un total de 40,8 milliards.
Cette dynamique traduit une évolution du contenu des projets : davantage capitalistiques, à forte intensité technologique, mais souvent moins pourvoyeurs d’emplois immédiats.
L’industrie traditionnelle reste bien représentée en nombre de projets, mais sa part dans les emplois recule.
Les centres de R&D marquent le pas (-15 % sur un an) tandis que certaines filières historiques sont en net retrait (automobile, chimie, pharmacie).
Sur le plan territorial, 75 % des projets sont localisés hors Île-de-France, un indicateur stable qui confirme l’attractivité de l’ensemble des régions françaises. Cependant, la concentration des projets de grande envergure dans quelques métropoles tend à renforcer des dynamiques asymétriques.
Des atouts solides, des fragilités persistantes
Le rapport EY fait apparaître une France toujours appréciée pour la taille de son marché intérieur (34 %), son potentiel d’innovation (33 %) et la qualité de ses infrastructures (31 %).
Ces atouts permettent au pays de rester compétitif dans un environnement international très disputé.
Toutefois les fragilités structurelles restent connues et persistantes. Les dirigeants interrogés citent comme freins : le coût du travail, la complexité administrative, les incertitudes fiscales et la difficulté d’accès au foncier. Des sujets qui, depuis plusieurs années, limitent la capacité du pays à transformer son attractivité potentielle en dynamique concrète d’investissement et d’emplois
Dans le même temps, l’Espagne (+15 %), la Pologne (+13 %) et l’Italie (+5 %) enregistrent une progression notable de leurs projets, portée par des réformes ciblées et une approche plus réactive des politiques d’attractivité. L’Europe du Sud et l’Europe centrale prennent ainsi une place croissante dans la carte continentale des IDE.
Le Baromètre EY 2025 livre un diagnostic nuancé. La France conserve ainsi sa position de leader en nombre de projets, mais son attractivité ralentit. La qualité de son image reste intacte, pourtant son pouvoir de conviction s’érode. Plus que jamais, la question n’est pas seulement d’attirer, mais de maintenir l’élan, d’assurer la transformation des intentions en emplois, et de faire en sorte que les investissements irriguent durablement l’économie réelle…
Roche Bobois
Roche-Bobois, le groupe familial d’ameublement haut de gamme fondée en 1960 figure parmi les leaders mondiaux de sa catégorie.
Le groupe a réalisé en 2024 un chiffre d’affaires de 414 millions d’euros dont près de 90% sous sa marque Roche Bobois et le reliquat via sa marque milieu de gamme Cuir Center. Le groupe devrait profiter en 2025 d’une bonne dynamique commerciale, notamment sur la zone Amérique du Nord où le groupe disposait fin 2024 de 44 magasins dont 41 en propre avec un chiffre d’affaires de près de 141 millions d’euros. Cette zone est devenue le premier marché du groupe, tant en termes de revenus que de contribution au résultat.
Cette année devrait également bénéficier de l’ouverture de deux nouveaux magasins en propre aux Etats-Unis, où le groupe a déjà procédé à deux augmentations de prix ( +5% en février et +4% en avril) pour faire face aux tarifs douaniers et à l’évolution défavorable des changes.
L’exercice en cours devrait également titrer profit de la contribution en année pleine u franchisé chinois, de la bonne dynamique commerciale en Europe et de l’ouverture de nouveaux magasins ainsi que de franchises dans des nouveaux pays comme le Japon, le Mexique et la Corée.
Le chiffre d’affaires 2025 devrait ,sauf retournement majeur de la conjoncture économique, connaitre une croissance de l’ordre de +6% avec une marge opérationnelle proche de 9%.
La valorisation du groupe reste modérée avec un ratio Valeur d’entreprise /Ebitda autour de 6 fois.
Notre objectif de cours d’ici fin décembre est de 45 euros.
Le Pulse en un battement...
📜 L'Édito de Marc Fiorentino - Droit de douane, la nouvelle donne
Oubliez les négociations à rallonge : Trump impose désormais unilatéralement ses droits de douane. 10 à 20 % sur la majorité des produits, jusqu’à 50 % sur les moins stratégiques.
⛰️ Exail tutoie les sommets
1 Md€ de capitalisation, +18 % de croissance au T1, carnet de commandes blindé : le champion français des drones maritimes confirme son envol dans un contexte de forte demande sécuritaire.
📡 Communication, ondes positives
Bilendi, HighCo, NRJ… Trois trajectoires, une même direction : la mutation digitale paye. Croissance à l’international, refonte stratégique, modèles revisités. Le secteur s’installe (enfin) dans le radar des investisseurs.
🤖 Google passe à l’offensive IA
Gemini devient l’épine dorsale d’un Google entièrement repensé. Assistant universel, studio créatif, agents autonomes... Le groupe déploie sa vision du futur. Une seule limite : la régulation européenne, qui retarde le feu vert.
🌞 Éruption solaire : attention, ça chauffe
Une explosion de classe X2.7 illumine l’espace et brouille brièvement les radios terrestres. L’entrée dans le pic du cycle solaire est actée.
L'édito de Marc Fiorentino 📜
Droits de douane : La nouvelle donne
Nous l'avons constamment répété (radoté ?). Il y aura des deals commerciaux. Et il n'y aura pas de guerre commerciale. Mais la façon de parvenir à ces deals va changer. Du fait de l'impatience de Trump.
Vous connaissez notre scénario, pas de guerre commerciale, mais des deals. Un premier deal avec la Grande-Bretagne. Puis des deals avec tous les pays. Et finalement un deal avec la Chine et un deal avec l'Union européenne, en dernier. Après de longues négociations.
Mais Trump n'a plus la patience d'attendre. Ces longues négociations ne l'amusent pas, elles le lassent. Et il veut passer à autre chose. Comme avec la paix en Ukraine... Il va donc changer de méthode. Sauf peut-être encore avec la Chine avec laquelle il va laisser les négociations continuer.
Avec les autres pays, il ne va plus s'embarrasser de négociations. Il va finalement faire plus simple. Imposer des droits de douane à tous les pays. De façon unilatérale. Sans négociations. Pas des droits de douane absurdes comme les droits de douane qu'il a annoncés pour mettre la pression lors du "Liberation Day".
Avant l’été, il va donc publier la liste des droits de douane pour les pays et les produits concernés. Comme anticipé, une large majorité des produits essentiels et stratégiques pour les États-Unis sera exonérée de droits de douane. Les autres produits seront taxés.
Le tarif ? De 10% à 20% pour la plupart des produits. Et jusqu'à 50% pour des produits non essentiels exportés par des pays dont Trump juge qu'ils profitent de la situation. Changement de méthode donc. Pour tout finir avant l'été et se concentrer sur les baisses d'impôts et les dépenses publiques.
Nous allons donc avoir des droits de douane. Un peu partout. Des droits de douane qui vont peser sur les économies des partenaires commerciaux des États-Unis, à commencer par la Chine et l'Europe qui vont voir leurs croissances amputées. Des droits de douane qui pourront provoquer une hausse des prix momentanée aux États-Unis.
Ce n’est pas la fin du libre échange, mais un nouvel ordre (ou désordre) économique mondial.Pour recevoir la newsletter de Marc tous les jours, inscrivez vous ici !
Exail Technologies au sommet ⛰️
1 milliard d’euros : c’est désormais la capitalisation d’Exail Technologies, le spécialiste français des drones maritimes et systèmes militaires de pointe. Une valorisation symbolique franchie dans un contexte de forte dynamique commerciale et industrielle.
Au T1 2025, le groupe a généré 94 M€ de chiffre d’affaires, en progression de +176,2 % sur un an. Surtout, les prises de commandes s’enchaînent : marine de Singapour, forces européennes, systèmes autonomes sous-marins... Le carnet grimpe à 487 M€, reflet d’un positionnement technologique solide. Portée par ce flux de contrats stratégiques et une exécution fluide, la valeur boursière s’apprécie fortement depuis le début d’année : +244,5 %.
Communication : ondes positives 📡
Souvent en marge des radars boursiers, le secteur de la communication et des médias s’illustre cette semaine avec plusieurs trajectoires solides, portées par l’adaptation des modèles économiques et une dynamique de fond.
Bilendi recule cette semaine (-6,1 %), mais reste l’un des meilleurs parcours sectoriels de 2025, avec +18,6 % depuis le début d’année. Le chiffre d’affaires du T1 s’élève à 19,7 M€, en hausse de +35,8 % à taux de change constant, grâce à l’intégration réussie de Netquest. L’international représente désormais 83 % du CA, en progression de +48,2 %, contre une France en léger retrait. Le cap est clair : 100 M€ de CA et 20-25 % de marge EBITDA à horizon 2026.
HighCo confirme son repositionnement avec une envolée de +47,8 % depuis janvier. Le groupe a su faire pivoter son modèle vers le marketing promotionnel digital, qui pèse désormais 53 % de son activité, contre 46 % auparavant. Ses filiales HighCo Data, Merely et Nifty en sont les fers de lance.NRJ Group, plus discret, affiche une progression de +9,7 % depuis début 2025. Le groupe finalise sa restructuration télévisuelle avec la cession de Chérie 25 à CMA Média. Ce recentrage stratégique, validé par le CA, permettra d’éviter un plan social et d’améliorer le résultat net 2025, en révisant à la hausse des prévisions initialement prudentes.
Google sort l'artillerie lourde 🤖
Le 20 mai, lors de sa conférence I/O, Google a signé une démonstration de force. Objectif : reprendre la main face à ChatGPT. Tout y est passé : refonte du moteur de recherche, assistant universel, agents autonomes, lunettes connectées. L’IA n’est plus une option. C’est l’ADN du futur Google.
Gemini, l’agent conversationnel maison, devient le nouveau cœur battant du groupe. Capable de répondre en contexte, de planifier, d’agir, il s’invite dans Gmail, Chrome, Meet, et bientôt dans votre quotidien. En point d’orgue, le mode « Agent » permettra à l’IA de prendre en main des tâches entières – réserver un vol, acheter une robe, organiser une visite.
Côté création, Google frappe fort : Imagen 4 pour l’image, Veo 3 pour la vidéo… avec du son en prime. Dialogue, bruitages, musique : les vidéos générées deviennent immersives. Flow, un studio créatif dopé à l’IA, regroupe tous ces modèles pour écrire des histoires complètes à partir d’un simple prompt.
Mais ce virage a un prix. Gemini Ultra – la version la plus avancée – coûtera 249 $ par mois et ne sera disponible, pour l’instant, qu’aux États-Unis. En Europe, il faudra attendre, régulation oblige.
© Google I/O 2025
Le Soleil brille de mille feux 📷
À 150 millions de kilomètres de la Terre, une éruption solaire de classe X2.7 a déchiré sa surface — la plus puissante de l’année. Capturée par le satellite SDO, l’explosion a libéré une énergie équivalente à des milliards de bombes nucléaires. Un feu d’artifice cosmique, lumineux jusqu’aux confins de l’ultraviolet.
Sur Terre, l’éruption a brièvement brouillé les communications radio en Europe, Asie et Moyen-Orient. Rien d’alarmant, mais un rappel : notre étoile n’est pas qu’un disque paisible dans le ciel. Cette flambée marque l’entrée dans le pic du 25ᵉ cycle solaire. Les aurores boréales pourraient suivre. Et les ingénieurs, eux, surveillent de près satellites et réseaux.
© NASA
Pour sa 8ᵉ édition, le sommet Choose France affiche un record : plus de 40 milliards d’euros d’investissements annoncés.
Les marchés, eux, se portent bien : +0,9 % pour le CAC 40, une performance stable pour le CAC Mid & Small 0,0 % et +0,7 % pour le S&P 500
The Blockchain Group (+54,1 %)
Le récent record historique du Bitcoin a ravivé l’intérêt des investisseurs pour l’écosystème crypto, contribuant au rebond du titre The Blockchain Group en Bourse. Ce regain de dynamisme intervient alors que la société avait précédemment annoncé une levée de fonds de 8,6 M€, réalisée à un prix unitaire de 1,279 €, faisant ressortir une forte décote de -46,26 % par rapport au cours de marché. Malgré la dilution significative induite par l’opération, le contexte haussier sur les crypto-actifs a soutenu la valorisation du titre.
Exail Technologies (+13,7 %)
Exail a été sélectionné par la marine de Singapour pour fournir des systèmes critiques de lutte contre les mines (centrales inertielles, sonars, drones sous-marins). Ce contrat majeur confirme un partenariat historique et ouvre la voie à d'autres marchés en Asie-Pacifique. Les volumes seront produits en série à Ostende, renforçant la dynamique industrielle du groupe.
Icade (+8,1 %)
Icade revient sur le marché obligataire avec succès, levant 500 M€ via une émission verte à 10 ans, avec un coupon de 4,375 % et un spread de 197 pb. L’émission, sursouscrite trois fois, financera des projets durables. Elle illustre la solidité financière du groupe et son engagement ESG.
McPhy Energy (-91,2 %)
L’action s’effondre de -91,2 % après l’échec du processus de conciliation, aucun repreneur n’ayant été trouvé. La société d’hydrogène, en grande difficulté financière, se dirige désormais vers une liquidation judiciaire, marquant un point de rupture brutal pour un ex-leader de la transition énergétique.
NSE Group (-9,6 %)
Le groupe a cédé 120 000 actions au prix de 35 € dans le cadre d’un placement privé, avec une décote de -18 % sur le cours précédent. Si l’opération permet d’élargir le flottant (de 10 % à 13 %), elle a été perçue négativement en Bourse en raison de l’absence de relais stratégique à court terme.
Infotel (-7,1 %)
Le chiffre d’affaires T1 2025 a été publié la semaine dernière. Ce dernier recule de -4,6 % à 75,4 M€, pénalisé par un ralentissement des investissements IT chez des clients majeurs (Airbus, Stellantis) et un effet calendaire défavorable. La progression de l’activité Logiciels (+5,9 %) n’a pas suffi à compenser la baisse des Services (–5,0 %). Un début d’année jugé décevant par le marché
Le paysage vidéoludique de 2025 voit émerger un nouvel acteur marquant avec Clair Obscur: Expedition 33, jeu développé par le studio montpelliérain Sandfall Interactive et édité par Kepler Interactive. Dans un marché saturé de suites et de licences à la notoriété bien établie, le succès de ce titre indépendant revêt une importance particulière. Il confirme l’appétit du public pour des expériences nouvelles et différenciantes, et vient consolider la position stratégique de Kepler Interactive comme éditeur indépendant.
En seulement trois jours après sa sortie, Clair Obscur a dépassé le million d’exemplaires vendus, pour atteindre deux millions en douze jours, tout en obtenant une note moyenne de 92% sur Metacritic. Le jeu s’impose et prend la meilleure note du classement de l’année 2025. Un succès remarquable qui repose sur un système de combat au tour par tour.
Ce phénomène remet au goût du jour un genre que certains acteurs majeurs de l’industrie semblaient considérer comme dépassé. À l’inverse, Square Enix a pris le parti d’un virage action pour sa franchise phare Final Fantasy, comme en témoigne Final Fantasy XVI, dont le gameplay s’éloigne des fondements du genre. Naoki Yoshida, producteur de la saga chez Square Enix, avait défendu ce choix en expliquant que le tour par tour n’était plus compatible avec des graphismes réalistes à la hauteur des attentes modernes.
Le secteur des jeux vidéos français bénéficie de l’effet d’entraînement généré par ce succès. Clair obscur s’inscrit dans un courant plus large d’émergence de jeux narratifs ambitieux portés par des studios européens (Banishers, Memories in Orbit...), et contribue à repositionner la France comme une place intéressante pour des productions de calibre international. Là où beaucoup de titres peinent à se différencier, le studio Montpelliérain prouve qu’une approche artistique singulière peut se traduire en résultats économiques tangibles.
Dans une industrie de plus en plus polarisée entre blockbusters à gros budgets et productions indépendantes, l’émergence d’un « milieu premium » porté par des structures comme Kepler Interactive pourrait bien apporter des changements de vision au secteur. Avec Clair Obscur: Expedition 33, ce modèle trouve aujourd’hui une grande vitrine.
Les offres publiques sont décidément à l’honneur dans notre Question Corporate ces derniers temps !
Après le Refus de conformité, c’est au tour du délai entre annonce et dépôt d’un projet d’offre obligatoire d’être sous le feu des projecteurs cette semaine.
Le 6 mai 2024, Danae Group, acteur clé des médias et de la communication, a acquis, via sa filiale à 100 % Groupe Entreprendre, un bloc de contrôle représentant 85,38 % du capital et 75,68 % des droits de vote théoriques d’Entreprendre, société cotée sur Euronext Growth.
Cette transaction, réalisée hors marché auprès du fondateur d’Entreprendre, a fait l’objet d’un communiqué de presse en date du 17 mai 2024 annonçant le dépôt par Groupe Entreprendre « dans les prochaines semaines » d’un projet d’offre publique d’achat simplifiée obligatoire.
Sur Euronext Growth, une OPA obligatoire est déclenchée lorsqu’un actionnaire franchit, seul ou de concert, le seuil de 50 % du capital ou des droits de vote d’une société cotée (article 234-2 du Règlement général de l’AMF). Ce dispositif protège les actionnaires minoritaires en leur garantissant une sortie à un prix équitable lors d’un changement de contrôle. Avec 85,38 % du capital, Danae Group ayant largement dépassé ce seuil, est bien soumise à l’obligation de déposer une offre.
Si l’article 231-2 du Règlement général de l’AMF (RGAM) exige que l’initiateur de l’offre publique notifie l’AMF du franchissement de seuil dans les 5 jours de bourse suivant l’acquisition, il ne précise pas de délai pour le dépôt effectif du projet d’offre.
En général, il est admis que le dépôt du projet d’offre publique doit se faire dans un « délai raisonnable » après son annonce. Mais, faute de précision réglementaire, cela a abouti à des délais pouvant être compris de quelques semaines à plus de 6 mois…
Malgré l’annonce de l’OPA simplifiée le 17 mai 2024, Danae Group n’a toujours pas déposé de projet d’offre à ce jour, près d’un an après, comme l’a relevé l’AMF dans un communiqué du 13 mai 2025.
En vertu de l’article L. 621-14 II du code monétaire financier, l’AMF a enjoint à Danae Group de se conformer à son obligation dans son communiqué de presse, une intervention extrêmement rare qui souligne son rôle de garant de la transparence et de la protection des investisseurs.
Le retard, exceptionnel avec plus d’un an écoulé depuis le franchissement de seuil, fait de ce cas un précédent notable, bien que de telles injonctions restent peu fréquentes, les initiateurs se pliant généralement à leurs obligations pour éviter sanctions ou incertitudes.
Les raisons de ce retard ne sont pas publiques. Il peut être envisagé des hypothèses prudentes :
L’injonction de l’AMF impose à l’initiateur une accélération de son processus, avec une transparence accrue. Danae Group, ou sa filiale, devra collaborer avec l’AMF, qui ne manquera pas de lui demander les raisons, tout en préservant la confiance du marché. Elle met également en lumière la rigueur des règles encadrant les offres publiques et les défis d’une exécution rapide dans des opérations potentiellement complexes.
Le contraste entre l’annonce d’un dépôt « dans les prochaines semaines » et un retard de plus d’un an interpelle. Cette situation met en lumière une lacune du RGAMF : l’absence d’un délai maximum précisément encadré pour le dépôt du projet d’Offre.
Si un « délai raisonnable » est implicitement attendu, sa variabilité (de quelques semaines à plusieurs mois voire un an) peut nuire à la prévisibilité et à la protection des actionnaires minoritaires.
Une solution pourrait consister à instaurer un délai maximum de 6 à 8 mois après le franchissement de seuil, avec des dérogations possibles pour les opérations complexes (OPA transfrontalières, soumises à des autorisations de concurrence, ou portant sur des instruments financiers multiples). Un tel cadre, qui pourrait s’inspirer de pratiques comme la Takeover Code britannique, qui impose des délais précis, renforcerait la discipline de marché tout en offrant une flexibilité raisonnable.
EuroLand Corporate, premier Listing Sponsor du marché Euronext Growth Paris, accompagne plus de 60 sociétés cotées, dont 37 en qualité de Listing Sponsor, dans leur stratégie de structuration et d’optimisation de leur communication financière.
NRJ Group
Fondé en 1981 par Jean-Paul Baudecroux, NRJ GROUP est aujourd’hui l’un des principaux groupes de médias privés en France. Leader incontesté sur le marché de la radio avec ses quatre marques emblématiques (NRJ, CHÉRIE FM, NOSTALGIE et RIRE & CHANSONS), le Groupe exploite également une activité de diffusion particulièrement rentable via sa filiale TOWERCAST.
Jusqu’au début de l’année 2025, NRJ GROUP était également présent dans la télévision avec deux chaînes gratuites : NRJ 12 et CHÉRIE 25. Toutefois, à la suite de la décision de l’ARCOM de ne pas renouveler la fréquence TNT de NRJ 12, la chaîne a cessé d’émettre le 28 février 2025. Dans la foulée, le Groupe a annoncé son intention de se désengager de CHÉRIE 25 afin de stopper les pertes récurrentes de cette activité.
Dans ce contexte, NRJ GROUP est entré en négociations exclusives avec CMA Media pour la cession de CHÉRIE 25. Cette opération, qui pourrait rapporter plusieurs dizaines de millions d’euros, revêt un intérêt stratégique majeur : elle permettrait au Groupe de se recentrer sur ses deux pôles les plus rentables — la radio et la diffusion — tout en éliminant une source de pertes.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2024, la radio affiche une marge opérationnelle courante de 12,9 %, tandis que la diffusion atteint 25,9 %. Une fois la cession finalisée, la radio représentera environ 75 % du chiffre d’affaires du Groupe.
La valorisation actuelle du Groupe apparaît particulièrement attractive. En se projetant sur l’exercice 2026, post-cession, NRJ GROUP se traite à un multiple EV/EBIT de seulement 2,4x, alors même que la marge opérationnelle devrait dépasser 15 %.
À cela s’ajoute une situation financière très solide, avec une trésorerie nette excédentaire de 357 millions d’euros, soit plus de 60 % de la capitalisation boursière, générant des revenus financiers non négligeables.
Autre atout souvent sous-estimé : le Groupe est propriétaire de ses locaux, un ensemble immobilier de 12 000 m² situé dans le 16e arrondissement de Paris, un actif patrimonial de grande valeur.
En réalisant une somme des parties sur les deux pôles restants, nous valorisons NRJ GROUP à 13 € par action, en appliquant un multiple de 8x l’EBITDA 2026 pour la radio et 10x pour la diffusion.
Cela représente un potentiel de hausse de près de 70 %.
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Le Pulse en un battement... 💢
📜 L'Édito de Marc Fiorentino - Le Qatar ou la maîtrise du soft power
Petit territoire, grandes ambitions. Le Qatar déroule son soft power comme une masterclass : investissements tous azimuts, lobbyisme stratégique et séduction à coups de milliards.
📊 Ubisoft, la partie se corse
Net bookings en chute, pertes opérationnelles, dette lourde et horizon de rentabilité repoussé. Malgré une alliance avec Tencent, la confiance des investisseurs est aux abonnés absents.
🏘️ Immobilier, retour de tension
Nexity taille dans les effectifs, Kaufman parle relance, Hexaom bondit grâce à ses commandes. Le secteur sort timidement de l’apnée, mais l’oxygène reste rare. À suivre, de près.
🛃 90 jours pour souffler
Trêve provisoire dans la guerre commerciale sino-américaine : les droits de douane sont réduits, pour trois mois. Un souffle bienvenu sur les marchés (+3,2 % pour le S&P 500), mais rien n’est réglé.
📷 Zarco, Marseillaise et miracle français 150 départs, 100e victoire française, et un GP de France magistralement remporté. Johann Zarco écrit l’histoire à domicile, 71 ans après Monneret. Un tour de légende, moteur cœur.
L'édito de Marc Fiorentino 📜
Le Qatar ou la maîtrise du soft power
Le Qatar. Moins de 3 millions d'habitants. 50ème PIB mondial. Une économie très dépendante du gaz et du pétrole. Et pourtant une influence grandissante. En France depuis longtemps. Et aux États-Unis. Trump a été reçu avec tous les honneurs et avec une pluie de cadeaux et de contrats.
Le Qatar, un pays qui n'est devenu indépendant que le 3 septembre 1971. Indépendant de la Grande-Bretagne. Deuxième plus petit pays de la péninsule arabique. 11 500 km² seulement. Moins de 3 millions d'habitants.
Une économie dépendante des hydrocarbures. 230 milliards de $ de PIB. 81 400$ de PIB par habitant (46 000$ pour la France). 50% des recettes fiscales et plus de 85% des exportations sont des hydrocarbures. Le Qatar est une monarchie absolue dirigée par le Cheikh Al Thani. Pas de parti politique. Pas de parlement.
Grâce à une stratégie digne d'un cas d’école de soft power, le Qatar a réussi à faire oublier la dictature, le traitement des immigrés, le financement du terrorisme, les affaires de corruption, notamment au Parlement européen, pour devenir un allié recherché. À coups de milliards. À coups d'investissements dans l'économie mais aussi dans le sport.
Trump au Qatar. Le président Américain était fier de remporter une commande majeure pour Boeing qui pourrait aller jusqu'à 400 milliards de $. Le Qatar est d'ailleurs prêt à lui offrir un Boeing pour Air Force One de 400 millions de $.
Le Wall Street Journal décrit avec précision tout l'argent que le Qatar a déversé aux États-Unis pour augmenter son soft power.
Il détaille les affaires de lobbying auprès d'hommes politiques, de think tanks, d'universités. Et plus récemment d'investissements dans les affaires de la famille Trump.
Autre levier : l'achat massif d'armement américain. Rappelons que le Qatar a un fonds souverain de 524 milliards de $.
Une stratégie de soft power efficace. Aux États-Unis. Mais aussi en France. Efficace. Mais gênante.
Et qui n'a l'air de déranger personne.
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Ubisoft : la partie se corse 🎮
Semaine difficile pour Ubisoft, qui chute de -14,8 %, plombée par une série de signaux négatifs. L’annonce d’une coentreprise avec Tencent, censée structurer ses licences clés, n’a pas suffi à rassurer.
Le marché a surtout retenu des résultats annuels fragiles :
... et une rentabilité reportée à l’exercice 2026-2027.
Dans un contexte où les grands éditeurs sont attendus sur leur capacité d’exécution, cette combinaison de faibles performances, de levier persistant et d’horizon repoussé a sapé la confiance des investisseurs. La correction du titre le montre : le marché doute de la capacité du groupe à se réinventer. Ubisoft n’a plus le droit à l’erreur.
Immobilier, retour de tension 🏘️
Après une année 2024 marquée par un net repli de l’activité, le marché immobilier français montre des premiers signes de stabilisation, à travers plusieurs valeurs cotées emblématiques.
Nexity progresse de +2,8 %, malgré un contexte encore fragile. Le groupe (534 M€ de capitalisation) a annoncé la suppression de 120 postes via un plan de départs volontaires. Un signal de rigueur salué à court terme, mais qui ne suffit pas à inverser la tendance : le titre reste en baisse de –25 % depuis janvier.
Kaufman & Broad cède +3,1 % cette semaine. Stable depuis le début de l’année (–1,2 %), le groupe reste solide face à la crise. Son PDG, Nordine Hachemi, vise +5 % de croissance du chiffre d’affaires et affirme vouloir "redevenir maître de son destin". Pour l’instant, les investisseurs restent en observation.Hexaom s’impose comme l’outsider du moment, avec un gain de +8,6 %, porté par une reprise spectaculaire des commandes de maisons individuelles : +80 % par rapport à 2024. Une bouffée d’air après une année très difficile, marquée par une chute de –35 % du CA.
90 jours pour souffler 💨
Un mois après la mise en place de tarifs douaniers massifs sur les importations chinoises — culminant à 145 % —, Washington et Pékin amorcent une désescalade. À l’issue de discussions à Genève, les deux puissances s’accordent sur une réduction temporaire : les droits américains tombent à 30 %, ceux de la Chine à 10 %, pour une durée de 90 jours.
La nouvelle a immédiatement rassuré les marchés. Le S&P 500 a bondi le jour même de 3,2 % et le Nasdaq de 4,3 %. Côté entreprises, les grands noms de la tech et de la logistique saluent une accalmie bienvenue.
Mais cette trêve ne met pas fin aux tensions : les hausses restent en suspens, notamment sur les colis à bas coût et les produits sensibles comme les opioïdes. Les discussions doivent se poursuivre dans les prochaines semaines, dans l’espoir d’un accord plus durable. Une pause donc, mais pas un point final.
@DILARA IREM SANCAR / ANADOLU VIA AFP
Les IPOs reprennent vraiment du poil de la bête ? 🚀
Après un fort ralentissement en 2023 et 2024, les signaux de reprise se multiplient sur les marchés. Julia Bridger, associée chez EuroLand Corporate, échange avec Ilan Free, ECM Analyst, sur un début d’année 2025 particulièrement dynamique.
A ne pas rater la semaine prochaine 📅
Zarco, Marseillaise et miracle français 📷
© April Moto
Il y a des jours où le sport flirte avec la légende. Ce 11 mai 2025 en fut un.
Johann Zarco a remporté le Grand Prix de France, à domicile, devant plus de 120 000 fans en fusion.
Sur le circuit Bugatti, pour son 150ᵉ départ en MotoGP, le pilote tricolore a dompté une piste capricieuse, évité les pièges d’un début de course chaotique, puis creusé l’écart jusqu’à franchir la ligne avec plus de 20 secondes d’avance. Un cavalier seul, magistral.
71 ans après Pierre Monneret, la Marseillaise a de nouveau résonné en France dans la catégorie reine. Un moment d’émotion brute, historique, porté par un public qui l’a tant attendu.
À 34 ans, le Cannois signe la 100ᵉ victoire française en Grand Prix moto. Et peut-être la plus belle. Celle d’un funambule devenu figure tutélaire, qui n’a pas laissé le rêve lui échapper. Le héros s’appelle Zarco. Et dimanche, la France a vibré avec lui.