💡 À retenir cette semaine
L’intelligence artificielle en star du moment… et les marchés français en pleine montée des marches ! Le CAC 40 joue les premiers rôles (+1,7 %), le CAC Small décroche un second rôle (+1,1 %), tandis que le S&P 500 fait de la figuration (+0,1 %).
L'annonce d'un plan d'investissement massif dope les valeurs technologiques, avec Lighton en figure de proue. De son côté, Emeis surperforme ses objectifs financiers, tandis que Bassac bénéficie du dynamisme de ses activités internationales. En revanche, Parrot s'effondre sur fond de polémique en Ukraine, et Abeo comme Lacroix Group peinent à convaincre les investisseurs.
🚀 TOP valeurs de la semaine
🏆 Lighton (+33,7%)
L'actualité autour de l'IA ne faiblit pas, et Lighton en profite pleinement. Le plan d'investissement de 109 Md€ annoncé par Emmanuel Macron lors du sommet de l'IA redonne de l'élan au titre, effaçant la déception liée à des objectifs de chiffre d'affaires 2024 non atteints. Depuis son introduction en bourse, Lighton affiche une performance impressionnante de +90%.
🏆 Emeis (+21,1%)
Solide publication pour Emeis qui dépasse ses propres attentes. Avec un chiffre d'affaires 2024 de 5,6 Md€ et un EBITDAR atteignant 740 M€ (contre 710-730 M€ anticipés), la rentabilité est au rendez-vous. Le management reste confiant et vise une poursuite de cette dynamique avec une croissance projetée de +15% à +18% de l'EBITDAR.
🏆 Bassac (+17,9%)
Belle performance pour le promoteur immobilier, qui affiche un chiffre d'affaires annuel de 1,4 Md€ en hausse de +8,2%. Le marché à l'étranger, notamment en Espagne (+19% des ventes), tire la croissance. Cependant, Bassac reste prudent quant à la situation globale du secteur immobilier, bien que sa visibilité sur l'activité reste satisfaisante.
📉 FLOP valeurs de la semaine
🏴 Parrot (-20,6%)
Nouvelle tempête pour Parrot. Accusé d'avoir intégré des technologies ukrainiennes dans son dernier modèle de drone Anafi MK3, le groupe conteste fermement ces allégations. Cette polémique inquiète les investisseurs et fait chuter le titre sur la semaine.
🏴 Abeo (-12,9%)
Un chiffre d'affaires quasi stable sur 9 mois (–0,7%) mais un troisième trimestre qui pèse avec une croissance organique négative de -2,7%. Malgré cela, la direction reste confiante quant à sa capacité à finir l'exercice sur une note positive.
🏴 Lacroix Group (-12,1%)
Des chiffres en retrait : un chiffre d'affaires de 635,6 M€, en baisse de -13,4% par rapport à 2023, et une marge d'EBITDA courant attendue dans le bas de la fourchette (4-4,5%). Autre point d'inquiétude, la publication de la feuille de route 2027 est reportée, ajoutant de l'incertitude sur la stratégie future du groupe.
Le CAC Small replonge en territoire négatif avec un recul de -8,0% sur l’année. Pour mieux analyser l’évolution des small caps industrielles, nous avons construit un indice de référence basé sur des valeurs françaises du secteur industriel (classification GICS « Industrials » - FactSet) avec une capitalisation inférieure à 300 M€.
Le constat est clair : seules 6 valeurs sont en hausse, soit à peine 25% de notre sélection, et 60,7% sous-performent même le CAC Small.
2024 : Une année de transition pour l’industrie et les marchés français🏭
L’année 2024 a été marquée par des secousses économiques et politiques qui ont lourdement pesé sur les marchés et l’industrie française. Alors que le CAC 40 limite la casse (-2,2%), le CAC Small décroche (-8,0%), plombé par la dissolution de l’Assemblée nationale et un climat d’incertitude grandissant.
🔧 Un triste record pour l’industrie : pour la première fois depuis 2016, la France affiche un solde négatif avec plus de fermetures d’usines que d’ouvertures. Michelin, Valeo et Steris sont parmi les grands groupes contraints de réduire leur empreinte industrielle face à des marges sous pression.
💰 Investissements en berne : après des années de croissance (+18%/an depuis 2016), les investissements industriels chutent de -10% en 2024, un repli cependant plus modéré que la baisse mondiale (-26%).
⚡ Des secteurs moteurs : l’énergie et la chimie tirent leur épingle du jeu avec de grands projets comme le raccordement de l’EPR de Flamanville (19 Mds €) et la giga-usine de batteries de Blue Solutions (+1 Md €).
🔎 Au programme de notre note :
Nous avons analysé en détail les meilleures performances individuelles de l’année, mais aussi l’évolution des consensus sur les fondamentaux de l’ensemble de l’échantillon. Certaines valeurs clés font l’objet d’un focus approfondi, mettant en lumière les dynamiques qui ont marqué 2024.
Enfin, nous dévoilons notre système de notation exclusif, basé sur les fondamentaux et les perspectives des entreprises, pour offrir une vision claire de notre échantillon.
📩 Téléchargez la note complète et découvrez notre analyse !
Après des mois de négociations, le gouvernement a fini par arracher un budget, mais au prix d’un compromis sérieux. La réduction du déficit à 5 % du PIB en 2025 a été revue à 5,4 %, tandis que la croissance anticipée s’effrite à 0,9 %. Un compromis fragile qui laisse peu de marge pour absorber les déséquilibres structurels.
Et le système de retraites est en première ligne. Officiellement, le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) estime son déficit à 14 milliards d’euros en 2030. Mais François Bayrou dénonce une sous-estimation massive et avance un chiffre bien plus inquiétant : 50 milliards d’euros par an, soit 500 milliards d’euros de dette accumulés en dix ans.
Pourquoi une telle différence ? Parce que l’État en tant qu’employeur surcotise massivement pour financer les retraites de ses fonctionnaires. Concrètement, les cotisations retraite atteignent 78 % du salaire brut dans la fonction publique d’État, contre 27 % dans le privé. Une charge en parti financée par les contribuables, qui creuse encore davantage la dette publique.
Face à cette impasse budgétaire, la question dépasse la seule viabilité du système : comment mobiliser intelligemment une partie de ces cotisations pour qu’elles ne soient plus uniquement une charge, mais deviennent un moteur économique ?
Une manne financière sous-exploitée
Chaque année, 330 milliards d’euros de cotisations retraite sont directement redistribués en pensions, alimentant la consommation – loyers, santé, alimentation, loisirs – mais sans générer d’investissement productif.
Dans le même temps, les entreprises françaises manquent de financement. Seuls 32 milliards d’euros ont été investis en capital-investissement en 2023, bien loin des besoins pour la transition énergétique, la réindustrialisation ou la souveraineté technologique.
Les ressources existent, mais elles sont mal orientées. D’autres pays ont su transformer leurs systèmes de retraite en leviers d’investissement. Le fonds souverain norvégien, par exemple, a dégagé 168 milliards d’euros de gains en six mois en 2024, atteignant 214 milliards sur l’année. Certes, il ne finance pas directement les retraites, mais il constitue une réserve stratégique réinjectée dans l’économie à long terme.
À l’inverse, la France reste l’un des seuls pays développés à ne disposer d’aucune réserve pour son système de retraite, préférant un financement au fil de l’eau à rendement quasi nul, qui alourdit chaque année un peu plus les prélèvements sur le travail.
Une transition maîtrisée, un impact durable
Loin d’une révolution brutale, la transition vers la capitalisation pourrait s’opérer progressivement en combinant plusieurs leviers de financement.
La première option consisterait à dédier progressivement une part des cotisations retraite à un fonds d’investissement, à hauteur de 1 % par an pour atteindre 20 % en 20 ans. Ce transfert pourrait s’opérer par plusieurs leviers :
En parallèle, un recours ciblé à la dette pourrait être envisagé. Néanmoins, la situation de surendettement de la France et l’environnement de taux élevés rendent cette hypothèse difficilement viable.
Enfin, la cession de certaines participations de l’État dans des entreprises non stratégiques pourrait fournir une injection initiale de capital dans le fonds, à l’image du modèle chilien. Une telle opération garantirait une montée en puissance rapide du dispositif sans peser directement sur le pouvoir d’achat des actifs ou sur la stabilité budgétaire.
Dès la première année, 3 milliards d’euros pourraient être injectés dans des actifs productifs. En 2035, ce serait 30 milliards d’euros d’épargne nouvelle mobilisés pour cette seule année – soit autant que l’ensemble du capital-investissement en France en 2023 ! À horizon 20 ans, 60 milliards d’euros par an pourraient financer les entreprises françaises, soutenir l’innovation et accélérer la transition énergétique.
Vers un modèle équilibré et résilient
L’intégration progressive de la capitalisation ne remettrait pas en cause la solidarité intergénérationnelle, mais constituerait une réponse pragmatique aux défis actuels. Un modèle hybride offrirait plusieurs avantages :
Un levier stratégique pour l’économie française
Mobiliser l’épargne nationale est une nécessité. Aujourd’hui, près de la moitié du capital des grandes entreprises françaises est détenue par des investisseurs étrangers. À fin 2023, les non-résidents possédaient 49,5 % des actions des sociétés du CAC 40, soit 1 093 milliards d’euros sur une capitalisation totale de 2 207 milliards d’euros (source Banque de France). Cette dépendance aux capitaux étrangers fragilise notre souveraineté économique et limite les marges de manœuvre des entreprises françaises.
Un fonds de capitalisation adossé aux retraites permettrait de réduire cette dépendance, en réorientant une partie de l’épargne nationale vers le financement des entreprises françaises, au lieu de les laisser sous contrôle d’investisseurs internationaux.
Si le financement des retraites reste un défi majeur, il n’est pas une fatalité. Plutôt que de s’enfermer dans une opposition stérile entre répartition et capitalisation, une réforme progressive permettrait d’activer un levier financier puissant, capable d’alléger la pression sur les comptes publics tout en dynamisant l’investissement.
Loin d’un bouleversement brutal, cette approche offrirait une solution pragmatique : sécuriser les pensions tout en finançant l’avenir du pays.
Wallix
Fondée en 2003, Wallix devient Wallix Group en 2015 et s’introduit en bourse la même année. La société est un éditeur de logiciels de cybersécurité spécialisé dans le contrôle d’accès, la traçabilité et la gestion des comptes à privilège dans les systèmes d’information des entreprises. La société compte désormais plus de 240 collaborateurs pour articuler l’offre Wallix (Bastion, Wallix ONE, etc). Afin de vendre ses solutions dans 90 pays auprès de plus de 2500 clients, la société s’appuie sur ses vendeurs internes et sur plus de 300 partenaires (Schneider, Cisco, Docaposte, Prianto, Cris, etc) pour attaquer son marché adressable. L’offre du groupe est reconnue puisque Wallix est le seul acteur européen parmi les 9 leaders retenus dans le Magic Quadrant PAM (Privileged Access Management) 2024.
La société, positionnée sur un segment porteur pourrait être favorisée par deux éléments en 2025.
Le premier tient de l’aspect réglementaire. Compte tenu de l’émergence croissante de ransomware, accélérée avec la guerre en Ukraine, la France a commencé, à partir d’octobre 2024, à transposer la directive NIS2 à l’échelle nationale. Celle-ci vise à renforcer le niveau de cybersécurité des tissus économique et administratif des pays membres de l’UE. Elle élargit également le champ des entités et secteurs concernés de NIS1. Cela se traduit pour Wallix, au niveau européen, par une augmentation par 10 des entités concernées, passant de 15 000 sous NIS1 à 150 000 sous NIS2. Si NIS2 n’est pas le seul facteur explicatif, le pipeline commercial moyen sur le 2ème et 3ème trimestre 2024 a augmenté de 64% par rapport à la moyenne des cinq trimestres précédents. Le deuxième élément tient plus de la structuration de la société en tant que telle. Depuis environ 2 ans, la société a employé les moyens nécessaires afin de se doter d’une nouvelle organisation, d’une offre SaaS ainsi que d’une meilleure efficience opérationnelle. Afin d’avoir un « go-to-market » plus pertinent, efficient et agile ainsi qu’une meilleure prédiction des revenus futurs, la société a revu son offre et la façon d’adresser ses clients et prospects (réorganisation commerciale et partenariats avec des intégrateurs/distributeurs).
D’après la société, celle-ci sort de sa phase d’investissement et se focalise désormais sur la poursuite de la croissance des revenus récurrents et l’activation du levier opérationnel. La société, lors de son Cyber Vision Day, ambitionne à termes d’atteindre une part de revenus récurrents (souscription, SaaS et maintenance) proche de 80% (vs. 68% en 2024). Au 31/12/2024, le revenu récurrent annuel (ARR) représente 24,5M d’euros (+24,4% vs. 31/12/2023). Le groupe, par l’intermédiaire de son management, compte continuer son hyper-croissance de l’ARR sur 2025. Sur le levier opérationnel, l’ensemble des parties prenantes de la société semble aligné puisque le plan d’actionnariat salarié intègre des objectifs de rentabilité. Le management de Wallix, à la suite d’une rationalisation des coûts de 10% et à une volonté d’augmenter le chiffre d’affaires par ETP vise un résultat d’exploitation positif dès le S2 2024 et un résultat d’exploitation positif sur l'ensemble de l'exercice 2025.
D’un point de vue bilanciel, la société dispose d’une trésorerie nette positive de 4,1M d’euros au 30/06/24 et 87% de ses dettes financières ont des maturités à plus de 3 ans. Au niveau de la valorisation, en prenant le consensus Bloomberg, la société se traite 1,5x VE/CA NTM (la valeur d’entreprise sur le chiffre d’affaires des 12 prochains mois) contre une moyenne historique de 3,1x.
Le Pulse en Express... 🚅
📜 L'Édito de Marc Fiorentino : Le mal français.
Adopté après des mois de crise politique, le budget 2025 rassure les marchés… mais ne révolutionne rien. Moins de réformes, plus de taxes : la France continue d’éviter les turbulences en surchargeant la facture.
✈ Figeac Aéro décolle sans escale !
+14,5 % en bourse grâce à un contrat en or avec GKN Aerospace sur les Gulfstream G500. Avec son plan PILOT 2028, l’équipementier vise un CA de 600 M€ et un retour au niveau pré-crise dès 2025.
💻 ESN : la tech fait son update !
Infotel (+10,2 %), Wavestone (+9,0 %), Cegedim (+4,3 %) et Solutions 30 (+3,9 %) progressent. Entre acquisitions et maîtrise des coûts, le secteur du numérique recharge sa croissance pour 2025.
🎵 Spotify, ça swing !
1,14 Md€ de bénéfices en 2024, +138 % en bourse ! Hausse des abonnements, monétisation boostée… Spotify domine Apple Music et YouTube Music, tandis que Deezer joue la carte du B2B.
🐍 L’année du Serpent démarre en fanfare !
Nouvel An chinois : des milliards d’enveloppes rouges échangées et une explosion de la consommation mondiale. 2025 sera un art de l’esquive et de l’adaptation.
L'édito de Marc Fiorentino 📜
Budget : le jour d'après.
Le budget 2025 a été adopté. Enfin. Et c'est une bonne nouvelle saluée par les marchés avec des taux d'emprunt d’État à 10 ans qui rebaissent vers 3%. Et maintenant ? Après des mois de crise politique, le budget a été enfin adopté. L'erreur, dramatique pour l'économie française, de la dissolution nous a privés de budgets pendant des mois, créant un climat d'incertitudes pour les ménages, les entreprises et les investisseurs étrangers.
Budget imparfait. C'est Bayrou lui-même qui le dit. Pour les LFI : "ce budget précipite le naufrage de l'économie française". Pour la droite : "c'est le budget de personne puisque c'est le budget du compromis". Certes. Il est (très) imparfait mais il a le mérite d'exister. Parce qu'une fois de plus, un gouvernement français fait le choix de la facilité : taxer plutôt que réduire les dépenses publiques. Aucune réforme structurelle. Aucune réduction majeure des dépenses publiques. Mais toujours plus d'impôts, alors que nous sommes déjà les champions des prélèvements. Très imparfait donc.
En bref pour les entreprises : Crédit d'impôt recherche revu à la baisse, cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises maintenue à un niveau élevé, surtaxe sur les grandes entreprises, de plus d'1 milliard de CA ; les mêmes entreprises seront taxées sur leurs rachats d'actions, et la taxe sur les transactions financières passe de 0.3% à 0.4%.
En bref pour vous : Barème de l'IR indexé à nouveau, pour les revenus de 2024. Minimum d'IR de 20% pour les contribuables qui gagnent plus de 250 000 € ou 500 000 € pour les couples, à partir des revenus 2025. Hausse des frais de notaire ou encore élargissement du Prêt à Taux Zéro. Malus auto relevé comme la taxe sur les billets d'avion. Réintégration des amortissements pour la plus-value de cession des LMNP.
Bref, toujours plus de taxes et d'impôts.
La facilité.
Et le mal français.
La valeur de la semaine... Figeac Aéro🛩️
Figeac Aéro prend son envol : une hausse de +14,5% en bourse et des ambitions à haute altitude. L'équipementier aéronautique est porté par l'annonce d'un nouveau contrat stratégique avec GKN Aerospace. Ce partenariat, signé outre-Atlantique, porte sur la fourniture des revêtements des ailes des avions d'affaires Gulfstream G500. D'une valeur estimée à 5 millions de dollars, ce contrat ne nécessitera aucun investissement supplémentaire, a précisé le groupe.
Ce succès illustre le dynamisme de Figeac Aéro, qui a récemment relevé ses objectifs financiers à la suite de la publication de solides résultats au troisième trimestre. Les perspectives à court terme s'améliorent, avec un retour attendu au niveau d'activité pré-crise dès mars 2025. Le plan stratégique PILOT 2028 affiche également des ambitions renforcées, visant un chiffre d'affaires de 600 M€ et un levier financier inférieur à 2x d'ici mars 2028. Cette révision des objectifs s'appuie sur une activité en forte progression. Sur les neuf premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires atteint 303,0 M€, en hausse de +9,6%. Par ailleurs, la rentabilité s'améliore avec une marge d'EBITDA courant portée à 17%, dépassant la prévision initiale de 16%. Enfin, le groupe a généré un Free Cash Flow de 60 millions d'euros (contre 50 millions prévus), renforçant ainsi sa capacité à poursuivre son désendettement.
Le secteur en vogue... Les ESN 💻
Les ESN montent en puissance cette semaine, avec des performances boursières qui décollent et des perspectives prometteuses pour 2025 ! Infotel bondit de +10,2% après la publication de son chiffre d’affaires 2024. Malgré une activité en repli de -4,2% sur l’année, à 294,8 M€, la direction se veut rassurante, affirmant que la rentabilité annuelle restera solide grâce aux mesures de réduction des coûts. L'année 2025 devrait voir le retour de la croissance.
Wavestone se distingue également avec un chiffre d’affaires du troisième trimestre en hausse de +37 %, atteignant 240,6 M€, et une progression de son titre de +9,0%. Pour rappel, le cabinet de conseil intègre désormais Q_PERIOR, un acteur allemand acquis en décembre 2023, ainsi qu’Aspirant Consulting, racheté en février 2024. Ces acquisitions contribuent significativement à la croissance, qui en organique affiche un léger recul de -1%. Wavestone maintient ses objectifs annuels révisés, profitant d’un rattrapage après les baisses enregistrées fin 2024.
Cegedim, pour sa part, voit son titre grimper de +4,3% sur la semaine, porté par une solide performance financière pour 2024. Le groupe annonce un chiffre d’affaires annuel de 645,5 M€, en croissance de +6,3%. Enfin, Solutions 30 SE continue sur sa lancée, avec une progression hebdomadaire de +3,9%.
Des nouvelles des USA 🦅
Spotify devient rentable pour la première fois de son histoire ! 🚨
Le géant du streaming musical a enregistré en 2024 un bénéfice net de 1,14 milliard d'euros, contre une perte de 446 millions en 2023. Une performance historique pour la plateforme suédoise, portée par la hausse du nombre d’abonnés (+12 %) et une stratégie de monétisation renforcée.
👉 Dans les faits :
●675 millions d’utilisateurs, dont 263 millions d’abonnés payants, soit plus que YouTube Music, Apple Music et Amazon Music combinés.
● Chiffre d’affaires en hausse de +18 %, à 15,7 milliards d’euros.
● Cap boursier record de 110 milliards $, avec une action qui a bondi de +138 % en 2024.
Spotify a ajusté son modèle économique : hausse des prix, optimisation des coûts marketing et montée en puissance des contenus vidéo. Un pari gagnant, qui place désormais la plateforme en concurrence frontale avec YouTube.
📈 Et Deezer dans tout ça ? (notre dernière analyse ici)
Le pionnier français du streaming musical enregistre une croissance de +11 % de son chiffre d’affaires au T3 2023/24, portée par une dynamique solide sur ses deux segments :
● Le B2B en pleine accélération (+21,3 %), grâce à des partenariats stratégiques avec TF1+, DAZN, Titan OS et WIM.
● Le B2C progresse aussi (+4,1 %), soutenu par la hausse de l’ARPU (+5,8 %) grâce aux augmentations tarifaires.
🔮 L’enjeu ?
Dans un secteur ultra-concurrentiel, la capacité des plateformes à diversifier leurs revenus et fidéliser leurs abonnés sera clé pour 2025. Spotify mise sur la vidéo et la pub, Deezer sur le B2B et l’optimisation de son ARPU. Deux stratégies, un même objectif : atteindre la rentabilité durable.
🎵 Le match du streaming musical ne fait que commencer !
© The Times
L'instant vidéo 🎥
Les recommandations des experts de la gestion dans C’est Votre Argent
Chaque semaine, C’est Votre Argent, l’émission présentée par Marc Fiorentino, met en lumière les analyses et recommandations des spécialistes des marchés financiers.
Le vendredi 31 janvier, Cogelec, spécialiste des solutions d’interphonie connectée, était à l’honneur. À cette occasion, Eric Lewin, fondateur d’EL Consulting, a partagé son analyse et sa vision sur la valeur.
Passage à retrouver juste ici 👇
A ne pas rater la semaine prochaine 📅
L'image de la semaine 📷
L’année du Serpent de Bois a glissé dans nos calendriers le week-end dernier, enroulant la planète dans un tourbillon de festivités. À Paris, le 13e arrondissement a vibré au rythme des tambours et des dragons dansants, attirant une foule compacte venue saluer ce nouveau cycle. À San Francisco, plus d’un million de spectateurs ont assisté à la plus grande parade du Nouvel An chinois hors d’Asie, tandis qu’à Hong Kong, Shanghai et Pékin, les feux d’artifice ont embrasé le ciel, éclipsant pour un soir les tensions économiques du moment.
En Chine, la fête a pris des proportions vertigineuses : plus de 2,2 milliards de déplacements enregistrés pour le Chunyun (saison touristique de la fête du Printemps), la plus grande migration humaine annuelle, et des milliards d’enveloppes rouges échangées, alimentant une économie du cadeau qui pèse près de 100 milliards de dollars. Une manne qui ne se limite pas aux traditions : les ventes de voyages, de produits de luxe et de gastronomie explosent, confirmant que le Nouvel An lunaire est aussi un formidable moteur de consommation.
Le Serpent succède au Dragon et impose un changement de tempo. Moins flamboyant, plus stratégique, il préfère l’esquive à l’affrontement, la patience au coup d’éclat. Une philosophie qui résonne particulièrement cette année, alors que les marchés cherchent des repères et que les tensions internationales imposent des pas de côté habiles. 2024 a été un sprint, 2025 sera un art du déplacement.
L’année commence sous le signe de la finesse et de l’adaptation. Reste à voir qui saura se faufiler avec habileté. 恭喜发财 !
© Ezra Acayan / Getty
💡 À retenir cette semaine
Trump et ses droits de douane sèment la zizanie sur les marchés : le NASDAQ progresse légèrement (+0,1 %), le CAC 40 suit le mouvement (+0,2 %), tandis que le CAC Small s’envole (+1,6 %). Forsee Power confirme son succès, et Hydrogen Refueling Solutions reçoit une belle reconnaissance. Figeac Aero plane à haute altitude. En revanche, Guillemot Corp déçoit, Ateme manque sa cible, et LDLC s’enlise dans une demande atone.
🚀 TOP valeurs de la semaine
🥇 Forsee Power (+19,6%)
Encore lui…première place pour la deuxième semaine consécutive ! Forsee Power enchaîne les contrats en Turquie. Otokar équipe ses autocars avec leurs batteries (400 km d’autonomie). Deux contrats en deux semaines : une performance qui laisse ses concurrents sur le bas-côté.
🥈 Hydrogen Refueling Solutions (+15,3%)
Couronné “key innovator” par la commission européenne, HRS surfe sur une dynamique positive. Avec un CA semestriel brut de 14,9 M€ (+16 %), les marchés approuvent.
🥉 Figeac Aero (+15,2%)
Un contrat de 5 M€ avec GKN Aerospace pour des ailes du Gulfstream G500, sans investissements lourds. Avec un T3 à +9,6 % et des objectifs relevés, Figeac Aero montre que le ciel n’est pas sa limite.
📉 FLOP valeurs de la semaine
🏴 Guillemot Corp (-25,3%)
Plongeon pour Guillemot Corp : CA en baisse de -8 % à 32,6 M€. Les volants de jeux vidéo n’ont pas trouvé preneur. Une maigre croissance annuelle (+5 %) ne masque pas la déroute.
🏴 Ateme (-22,3%)
Ateme trébuche : CA annuel de 93,5 M€, en recul de -7 %. Le quatrième trimestre, espéré comme un rebond, s’effondre. L’EBITDA, à peine à l’équilibre pour 2024, ne fait rêver personne.
🏴 LDLC (-14,3%) LDLC déçoit encore : CA en chute de -8,1 %, à 396,6 M€. La demande stagne, et l’avenir repose sur Rue du Commerce, seule lueur d’espoir dans une stratégie qui peine à convaincre.
En janvier, à l’inverse de 2024, le CAC 40 évolue en territoire positif. L’indice affiche une progression de +1,5% à 7 950,17 pts en janvier et de -5,5% depuis un an. Le CAC Mid & Small ressort quant à lui en hausse mensuelle de +1,3% à 13 337,98 pts (-8,7% 1Y).
Sur le mois, mis à part les ESN, les différents échantillons de notre sélection Tech sous-performent les indices. Les ESN affichent une hausse de +9,8%, tandis que le digital et les éditeurs de logiciels accusent des replis mensuels de respectivement -3,5% et -0,6%.
Le début d'année se poursuit sur une tendance légèrement négative pour notre échantillon de valeurs digitales, qui affiche une capitalisation de 594,7 M€ au 31 janvier 2025. Le portefeuille enregistre ainsi un recul de -4,6% depuis le début de l'exercice. Obiz réalise la meilleure performance avec une hausse de +9,0% sur le mois. Le chiffre d'affaires annuel consolidé atteint un niveau record de 124,4 M€, soit une augmentation de 50% par rapport à l'année précédente. Cette croissance est attribuable au développement soutenu de l'activité ecommerce, principalement portée par l'intégration des acquisitions de SLD en 2023 et de HA PLUS PME en 2024. Le Groupe LDLC affiche également une solide performance avec une hausse de +10,0% en glissement annuel. L'intégration de Rue du Commerce semble porter ses fruits et contribue à hauteur de 3,8 M€ sur la période. À l'inverse, les plus fortes baisses concernent Reworld Media (-26,9%) et ISPD (-12,5%).
Les ESN (41,4 Mds € de capitalisation boursière) enregistrent une performance notable en ce début d’année 2025 avec une hausse de +9,0% sur le mois de janvier. Capgemini progresse de +11,3%, profitant de l'annonce de son chiffre d'affaires en croissance de +11% et d'une amélioration de ses perspectives pour 2025. Alten (+12,9%) a rassuré après avoir dévoilé un CA sur le T4 supérieur aux attentes. Wavestone progresse également de +14,2% après la confirmation de ses objectifs annuels 2024 et une remontée des prises de commandes. À l’inverse, Assystem recule de -18,5% après un ralentissement de l'activité dans le nucléaire.
Les éditeurs de logiciels (7,3 Mds€ de capitalisation boursière) terminent le mois en territoire positif avec une légère hausse de +0,2%. Verimatrix bondit de +13,8% grâce au succès du lancement de sa nouvelle solution DVB ReAccess. Ateme chute de -23,7% après une baisse de son niveau d'activité de -7% sur l’année. Equasens enregistre -15,0%, bien que le groupe se soit renforcé sur le marché des logiciels de santé via le rachat de 90% du capital de Calimed SAS.
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Paris a été classée 4ème place financière la plus attractive au monde, selon Ofex (voir à ce sujet Places financières mondiales : Paris grimpe dans le classement | Les Echos), derrière New York, Chicago et Londres. Cette montée en puissance est portée par la croissance des actifs bancaires et le dynamisme du marché des obligations vertes. Un résultat qui pourrait réjouir les acteurs des marchés financiers français. Mais cette attractivité bénéficie-t-elle à toutes les entreprises cotées en France, notamment aux PME et TPE ?
Derrière le classement, quels moteurs de croissance ?
Le classement Ofex repose sur une méthodologie rigoureuse, mesurant des indicateurs regroupés en quatre grandes catégories : environnement financier, capital humain, infrastructures et cadre de travail. Paris a progressé grâce à l'essor de son secteur bancaire et à la forte croissance des obligations ESG, renforçant ainsi son positionnement en tant que place de référence pour la finance durable.
Cette dynamique repose néanmoins largement sur des flux de capitaux institutionnels et des tendances d'investissement globales. Pour les grandes entreprises et les émetteurs de dette, Paris est effectivement une place attractive, mais l'est-elle autant pour les petites et moyennes entreprises qui constituent le tissu économique français ?
Les PME-TPE, laissées sur le bas-côté ?
Si les grandes capitalisations bénéficient d'un environnement favorable à Paris, il est légitime de s'interroger sur la situation des PME et TPE cotées. L'attractivité d'une place financière ne se mesure pas uniquement à sa capacité à attirer des capitaux internationaux, mais aussi à son aptitude à financer l'économie réelle, notamment les entreprises de taille intermédiaire.
Or, le marché des small caps françaises peine à attirer les investisseurs. Les liquidités sont concentrées sur les grandes valeurs du CAC 40 et les indices ESG, tandis que les PME et TPE cotées sur Euronext Growth ou Euronext Access souffrent d'un manque de visibilité et de volume d'échanges.
La prudence des investisseurs particuliers, accentuée par des régulations contraignantes et des contraintes de liquidité, a rendu plus difficile l'accès aux financements boursiers pour ces entreprises.
Une attractivité à double vitesse
Le décalage entre la montée en puissance de Paris dans le classement des places financières et la réalité du marché des PME pose question. Peut-on vraiment parler d'attractivité financière lorsque certaines entreprises françaises ont plus de difficultés à lever des fonds en France qu'à l'étranger ? De nombreux entrepreneurs français choisissent de se coter aux États-Unis ou au Royaume-Uni pour accéder à une base d'investisseurs plus large et mieux structurée pour les small caps.
Ce paradoxe souligne l'importance d'une réflexion plus large à mener sur les leviers à actionner pour que l'attractivité de Paris ne bénéficie pas uniquement aux grandes institutions financières et aux mastodontes du CAC 40, mais aussi aux entreprises en croissance qui ont besoin de capitaux pour se développer.
L’attractivité de la place de Paris est indéniable, mais encore faut-il qu’elle bénéficie à l’ensemble de son écosystème boursier. L’enjeu n’est pas seulement de figurer en haut des classements, mais d’assurer un financement efficace pour toutes les entreprises, des géants du CAC 40 aux PME en quête de capitaux.
Une politique de soutien à l'investissement en small caps, notamment via des incitations fiscales pour les investisseurs individuels et des aménagements réglementaires pour améliorer la liquidité de ces marchés, pourrait rééquilibrer cette dynamique.
Si la montée en puissance de Paris est une bonne nouvelle, elle ne doit pas masquer les défis structurels qui persistent. Attirer les flux de capitaux ne suffit pas ; encore faut-il qu’ils irriguent toute l’économie.
Des premières dispositions significatives ont été mises en places notamment avec le Listing Act (voir à ce sujet la Question Corporate Comprendre le Listing Act et ses enjeux) ou encore la création d’un fonds de fonds CDC Croissance Sélection PME, doté d’une enveloppe significative de 500 millions d’euros à destination des PME-ETI (CDC fonds de fonds PME-ETI : un nouvel élan ?).
Ces initiatives qui vont dans le bon sens selon nous, restent néanmoins tributaires de décisions politiques qui pourraient fragiliser cet équilibre. La hausse de la TTF (Taxe sur les Transactions Financières) envisagée actuellement par le Parlement français, risquant d’entraver la liquidité du marché et d’éloigner davantage les investisseurs des PME, illustre bien cette contradiction : comment prétendre accompagner l’attractivité de la place tout en rendant les échanges plus coûteux pour les investisseurs ?
Il va falloir faire un choix…
Séché Environnement
Séché Environnement, groupe familial implanté depuis plus de 40 ans en Mayenne, est l’un des leaders français dans les services environnementaux. Il s’est spécialisé dans le traitement et la valorisation des déchets, qu’ils soient dangereux ou non. L’entreprise se distingue particulièrement dans le traitement des déchets industriels dangereux, qui représente près des deux tiers de son chiffre d’affaires.
Le marché du traitement et de la valorisation des déchets connaît une forte croissance, soutenue par des réglementations de plus en plus strictes, une prise de conscience environnementale accrue et des barrières à l’entrée élevées. Les particuliers sont de plus en plus sensibles à la protection de l’environnement, et les entreprises s’investissent davantage dans la transition écologique. Cette dynamique a créé une demande qui dépasse aujourd’hui les capacités de traitement disponibles !
À l’international, Séché Environnement voit des opportunités importantes dans les pays en développement, où les réglementations environnementales évoluent lentement mais où la gestion des déchets devient une priorité. L’entreprise mise sur des acquisitions stratégiques pour s’étendre à l’étranger.
En 2024, elle a ainsi acquis ECO à Singapour, une société spécialisée dans le traitement des déchets dangereux. ECO traite chaque année environ 440 000 tonnes de déchets industriels et génère un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros, avec des marges très élevées. Cet investissement permet à Séché Environnement de renforcer sa présence en Asie du Sud-Est, une région stratégique pour son développement. Aujourd’hui, la France représente encore plus des deux tiers de l’activité du groupe, mais cette part est appelée à diminuer avec son expansion internationale.
Pour 2024, le groupe anticipe une légère baisse de sa croissance organique, mais une amélioration de sa marge opérationnelle. Malgré cette résilience, l’action de Séché Environnement a reculé de 29 % en 2024, ce qui rend sa valorisation intéressante : un PER de 10 fois et un ratio VE/EBITDA de 6 pour 2025. L’un des points à surveiller reste son endettement, même si celui-ci est selon nous sous contrôle grâce à une forte génération de cash.
Implanté sur un marché porteur, avec des marges en progression et une valorisation attrayante, Séché Environnement nous semble être une opportunité à reconsidérer pour 2025.
Le Pulse en Express... 🚅
📜 L'Édito de Marc Fiorentino : Et maintenant le chômage
Dissolution, économie à l’arrêt, investisseurs en fuite : le chômage repart (+3,5 % pour la catégorie A), et les 8 % semblent inévitables. Faiblesse de la compétitivité, formations inadaptées, allocations trop généreuses…
🎰 Partouche : le jackpot se fait attendre
Le leader des casinos voit son chiffre d’affaires grimper, mais sa rentabilité s’effondre. Le titre perd -1,8 % cette semaine.
🛩️ Figeac Aéro & Mersen en force
Figeac Aéro relève ses ambitions, Mersen signe une année record. Résultat : +9,7 % et +16,9 % en Bourse.
📱 Tech US : Pluie de publications
Meta cartonne (+21 % de croissance, 20,8 Mds$ de bénéfice), Microsoft déçoit (-5 % en Bourse, Azure ralentit), Tesla plonge (-71 % sur le bénéfice) avant de rebondir (+4 %) sur les promesses de Musk.
L'édito de Marc Fiorentino 📜
Et maintenant le chômage.
Il fallait s'y attendre. Notre croissance n'était déjà pas brillante. Mais la lumineuse dissolution de l'Assemblée a stoppé l'activité du pays. Les ménages ne consomment plus. Les entreprises n'investissent plus. Les investisseurs étrangers fuient la France. Et la sanction est immédiate : le chômage repart à la hausse.
Il avait certes baissé depuis quelques années. Vers les 7%. Et nous entendions et lisions un peu partout que c'était une belle performance. Non, ce n'était pas une belle performance. Nous affichions déjà, même avec un taux en baisse, une performance médiocre alors que les États-Unis, l'Allemagne (qu'on dit en crise profonde...), le Japon, la Grande-Bretagne (qui devait couler dans la Manche après le Brexit...) étaient en situation de plein-emploi.
Bref, 7%, ce n'était déjà pas brillant. Mais grâce à l'idée géniale de la dissolution, 7% c'est déjà du passé. À nous les 8%... Bravo à notre Président. Et bravo à nos politiques.
Il y a en France 5.5 millions de chômeurs. 5.5 millions ! C'est tout simplement énorme. Une hausse de 1,8% en un an. Mais la hausse est de 3,5%, soit 106 000 personnes de plus, si on se concentre sur les chômeurs de catégorie A, ceux qui sont sans emploi et tenus d'en chercher un. 3.14 millions au total.
Les causes :
Notre chance, c'est la démographie. Car la démographie va provoquer une baisse de la population active. Et donc limiter la hausse du chômage. Ce n'est quand même pas pour demain. Mais c'est triste de compter sur le fait de ne plus faire d'enfants pour résoudre, à moyen et long terme, pas à court terme, le problème du chômage.
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La valeur de la semaine... Groupe Partouche🎰
Cette semaine, le groupe Partouche se retrouve sous le feu des projecteurs avec la publication de ses résultats annuels, révélant des performances en demi-teinte. Malgré tout, le groupe a légèrement renforcé son activité : le Produit Brut des Jeux (PBJ) progresse de +1,5% pour atteindre 712,3 M€. Par conséquent, le chiffre d'affaires annuel enregistre une croissance de +2,5 %, s'établissant à 434,3 M€.
Le premier opérateur de casinos en France a lancé, au cours de l'exercice 2024, un ambitieux programme de modernisation et d'agrandissement de ses établissements à travers le pays. En parallèle, le groupe poursuit une stratégie audacieuse d'ouvertures de nouveaux casinos, avec notamment une inauguration à Cannes en décembre dernier.
Cependant, cette stratégie d'investissement pèse lourdement sur la rentabilité opérationnelle. Le résultat opérationnel courant s'établit à 19,7 M€, en recul de -28,1%, tandis que le résultat net dégringole de -81,2%, pour atteindre seulement 4,1 M€.
Du côté des marchés, la réaction est restée mesurée : le titre recule de -1,8% sur la semaine. Sur un an, la performance du groupe Partouche reste toutefois en forte baisse, à -9,6%.
Le secteur en vogue... Equipementiers 🔧
Cette semaine, les publications de Mersen et Figeac Aero viennent faire mentir les détracteurs du secteur. Pour le fournisseur de pièces d'avions, le T3 a été marqué par un CA en croissance de +7,4% à 94,6 M€. Cette performance, en ligne avec l'objectif annuel, a permis au groupe de relever les objectifs de son plan à moyen terme. Le programme PILOT 2028 vise désormais un CA supérieur à 600 M€, un EBITDA courant au-delà des 100 M€ et un levier financier inférieur à 2.
Mersen conclut 2024 avec un CA record à 1 244 M€, en croissance organique de +2,6%. Ce chiffre, supérieur aux attentes, a permis au spécialiste de l'électrique et des matériaux avancés de confirmer ses objectifs d'investissements. De plus, le groupe a relevé ses guidances en termes de marge opérationnelle, désormais fixée à 10,5%, ainsi que ses ambitions de réduction de l'endettement net, avec un objectif sous les 400 M€.
Sur les marchés, ces publications sont très bien accueillies : Figeac Aero enregistre une hausse de +9,7% et Mersen bondit de +16,9%. Les équipementiers automobiles surfent également sur la vague : Forvia et Valeo affichent des performances respectives de +9,0% et +4,9%.
Des nouvelles des USA 🦅
Pluie de résultats aux États-Unis, et les géants de la tech n’ont pas tous sorti le parapluie. Entre Meta, qui survole le trimestre, Microsoft, qui ralentit, et Tesla, qui tente de rassurer, le marché a eu droit à des performances contrastées.
Meta continue son ascension fulgurante avec +21 % de croissance et un bénéfice net de 20,8 milliards. L’entreprise a dépassé toutes les attentes, portée par un marché publicitaire en pleine forme et une base d’utilisateurs toujours plus massive (+1 milliard depuis 2020). Mais derrière ces résultats éclatants, les dépenses explosent : jusqu’à 119 milliards prévus en 2025 pour l’IA et l’infrastructure. Zuckerberg voit loin, mais à quel prix ?
Microsoft, de son côté, a affiché un chiffre d’affaires solide (69,6 milliards), mais la déception est venue d’Azure, dont la croissance ralentit (+31 % contre 33 % précédemment). L’IA commence à peser dans les comptes (13 milliards de revenus annuels), mais reste encore loin des attentes.
Résultat ? -5 % en Bourse après la publication, preuve que le marché n’accorde aucun répit, même aux leaders du secteur.
Tesla, enfin, peine à maintenir son rythme. Son bénéfice net chute de 71 %, tandis que le chiffre d’affaires n’augmente que de 2 %. La baisse du prix moyen des véhicules pèse sur les marges, malgré un segment des batteries en forte croissance. Musk mise sur l’avenir avec l’autonomie et la robotique, mais pour l’instant, les résultats ne suivent pas. L’action a d’abord chuté avant de remonter de +4 %, preuve que le marché reste suspendu aux promesses du patron de Tesla.
Bilan ? Meta surperforme, Microsoft ralentit, Tesla inquiète.
© Abaca, UPI/ABACA
A ne pas rater la semaine prochaine 📅
L'image de la semaine 📷
Quand les chefs d’entreprise allemands troquent leurs costumes pour des pancartes, c’est que la situation est critique. Cette semaine, plusieurs centaines de patrons ont manifesté à Berlin, une scène inhabituelle dans un pays où le dialogue social se joue d’ordinaire dans les bureaux feutrés. Bureaucratie excessive, coûts de l’énergie en hausse, fiscalité écrasante : ils dénoncent un environnement économique devenu, selon eux, invivable.
L’événement, baptisé “Journée d’alerte économique”, n’a pas été organisé par les grandes fédérations patronales, mais son impact a dépassé les attentes. L’Allemagne tourne au ralenti, et les prévisions du gouvernement ne rassurent pas : après deux années de récession, la croissance espérée en 2025 n’atteindrait que 0,3 %. Trop peu pour ces entrepreneurs qui se sentent abandonnés par le gouvernement d’Olaf Scholz et pointent du doigt les choix politiques, notamment sur l’énergie et la réglementation.
À un mois des élections législatives, ce coup de semonce du patronat pourrait bien rebattre les cartes. L’économie allemande vacille, et les entrepreneurs préviennent : sans changement rapide, le déclin industriel s’accélérera.
© Tobias SCHWARZ / AFP