GL EVENTS

GL Events est un acteur majeur du marché de l’événementiel, présent dans les prestations de services (GL Live, soit environ 68% du CA), la gestion d’espaces (GL Venues, 27% du CA) et l’organisation d’événements (GL Exhibitions, 10% du CA). Le groupe est très actif à l’international, mais 62% de son chiffre d’affaires est encore réalisé en France.

L’année 2025 est une année de transition pour le groupe après une très forte croissance réalisée en 2024, notamment grâce aux Jeux Olympiques. Cependant, en dépit de la publication d’un chiffre d’affaires du troisième trimestre en très net repli (-25%), souffrant d’une base de comparaison particulièrement défavorable en raison des JO, le groupe a confirmé ses guidances pour l’année 2025. GL Events ambitionne toujours de réaliser un chiffre d’affaires en croissance « au moins de +5% », d’améliorer sa marge opérationnelle courante et de réduire sa dette financière, hors impact des opérations de croissance externe.

L’année 2026 s’annonce, par contre, très prometteuse. GL Events a en effet signé cette année de nombreux contrats significatifs comme les Asian Games (contrat d’une valeur de l’ordre de 300 millions d’euros) et les JO d’Italie (130 millions de volumes d’activité entre 2025 et 2026). Le groupe a également été choisi pour assurer l’exploitation du Stade de France pour les 30 prochaines années.

GL Events est également très actif dans le domaine de la croissance externe, avec la reprise des activités d’un parc de 25 salles de spectacles en France auprès de Fimalac, et GL Live est en discussion exclusive avec le groupe saoudien ADD, qui y réalise 100 millions de chiffre d’affaires.

Le groupe reste modérément valorisé avec une VE/EBIT 2026 estimée de 7,5*. Notre objectif de cours à horizon de 6 mois est de 34 euros.

En synthèse, Sopra Steria se repositionne aujourd’hui comme une ESN paneuropéenne plus pure et financièrement renforcée, à la suite de la cession de SBS à Axway. La faible valorisation actuelle reflète essentiellement des facteurs de court terme, qui devraient s’estomper avec la concrétisation d’un scénario favorable : reprise de la demande clients, conversion du pipeline commercial et nomination d’un nouveau directeur général. Si ce scénario se confirme, le potentiel d’appréciation du titre apparaît significatif.


"La présente newsletter a été préparée par EuroLand Corporate indépendamment des sociétés mentionnées et est diffusée à titre purement informatif.  Cette newsletter ne constitue ni ne fait partie d'aucune offre de cession ou de souscription de titres ni d'aucune invitation à une offre d'achat ou de souscription de titres. Ni la présente newsletter, ni une quelconque partie de cette newsletter, ne constitue le fondement d'un quelconque contrat ou engagement, et ne doit être utilisé à l'appui d'un tel contrat ou engagement ou constituer une incitation pour conclure un tel contrat ou engagement."

💡 À retenir cette semaine

Aux États-Unis, le Fear Index s’emballe, reflet d’une nervosité croissante malgré des indices toujours proches de leurs records. Le shutdown fédéral, désormais le plus long jamais enregistré, alimente l’incertitude ambiante. Wall Street reste stoïque : le S&P 500 cède un modeste ‑0,3 % tandis que le Nasdaq grappille +0,6 %. En Europe, l’ambiance est plus frileuse : les craintes d’une bulle IA venue des États-Unis refroidissent les ardeurs, avec un CAC 40 en recul de ‑1,6 % et un CAC Mid & Small à ‑1,5 %. Les investisseurs, prudents, semblent préférer l’attente à l’audace.

🚀 TOP valeurs de la semaine

Viridien (+53%)

L’ex‑CGG et spécialiste français des services géoscientifiques pour l’industrie pétrolière et gazière, a fait chavirer la cote avec des résultats hors norme. Au T3, l’EBITDA a dépassé de plus de 30 % le consensus, tandis que la génération de cash a atteint 53 M$, un chiffre qui propulse désormais l’objectif annuel à 100 M$. Dans un dossier longtemps plombé par la dette, ce signal de solidité financière a totalement changé la perception du marché. Résultat : le titre s’est envolé de +50 %, preuve que la confiance est de retour.

74Software (+4%)

74Software, né de la fusion entre Axway et Sopra Banking Software, confirme la solidité de son modèle fondé sur le cloud hybride et les souscriptions. À l’issue de sa publication du troisième trimestre 2025, les revenus récurrents affichent une dynamique soutenue, avec +12,2 % chez Axway et +10,1 % chez SBS, preuve de la bonne intégration des deux entités. Dans ce contexte, le groupe relève son objectif annuel et vise désormais une croissance organique d’environ 4 %, soit le haut de sa fourchette initiale. Un pas supplémentaire qui confirme la place de 74Software dans le paysage européen du logiciel, face à une concurrence internationale intense.

Voltalia (+3%)

L’acteur international des énergies renouvelables, vient de franchir un jalon symbolique : 8,3 gigawatts de capacité opérée pour compte de tiers, soit près de deux ans d’avance sur son objectif 2027. Ce bond est porté par la signature de 937 MW de nouveaux contrats de maintenance au Brésil, qui s’ajoutent à une année déjà marquée par des accords en Irlande, en France et au Portugal. Cette accélération confirme le dynamisme de l’activité services du groupe. Un jalon qui crédibilise encore davantage la trajectoire de croissance du groupe.

📉 FLOP valeurs de la semaine

X-Fab (-25%)

Pure player de la fabrication de semi‑conducteurs pour l’automobile, reconnu pour son expertise en carbure de silicium, l’entreprise a publié un chiffre d’affaires trimestriel supérieur à ses objectifs. Cette performance a toutefois été éclipsée par la chute des prises de commandes, en repli de ‑25 % à 163 M$. Le management attribue ce recul aux corrections de stocks toujours en cours chez les constructeurs automobile. Comme si cela ne suffisait pas, le groupe a également annoncé le prochain départ de son CEO, ajoutant une dose d’incertitude à un contexte déjà fragile. Résultat : le titre décroche de ‑25 %, sanctionné par un marché focalisé sur la visibilité.

Clariane  (-12%)


L’ex‑Korian, acteur européen majeur des soins de longue durée et de l’hébergement médicalisé, reste empêtré dans sa restructuration engagée depuis 2023. Certes moins touché qu’Emeis (ex‑Orpea), le groupe n’enregistre pas moins une chute de -77 % de son action en cinq ans, symbole d’une défiance persistante du marché. La sanction s’est encore accentuée après l’annonce d’un abaissement de la prévision de rentabilité pour 2025, perçue comme un nouveau signal de fragilité. Résultat : le titre décroche de ‑14 %, confirmant que la route du redressement reste semée d’embûches..

Compagnie des Alpes (-9%)

Compagnie des Alpes a beau avoir signé un exercice record à 1,397 Md€ (+12,8 %), le marché a retenu le léger ralentissement du T4 : seulement +2,2 % à périmètre constant (271,4 M€) contre 285 M€ attendus. La direction a pointé le retard de l’ouverture de l’attraction Cétautomatix au Parc Astérix et une météo estivale défavorable, mais la Bourse n’a pas pardonné : le titre a chuté de ‑7,1 % le 29 octobre. Une sanction sévère malgré la bonne dynamique des trois divisions et une gestion opérationnelle jugée solide.

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Toutes opinions, prévisions, projections et/ou estimations éventuellement formulées dans ce document sont entièrement celles d'EuroLand Corporate et sont données dans le cadre de ses activités usuelles de recherche et ne doivent pas être considérées comme ayant été autorisées ou approuvées par toute autre personne. 
Toutes opinions, prévisions, projections et/ou estimations éventuellement contenues dans cette newsletter reflètent le jugement d'EuroLand Corporate à la date à laquelle elle est publiée, et il ne peut être garanti que les résultats ou évènements futurs soient en ligne avec ces opinions, prévisions, projections et/ou estimations. Ces opinions, prévisions, projections et/ou estimations peuvent faire l'objet de modifications par la suite sans préavis ni notification, leur exactitude n'est pas garantie et elles peuvent être incomplètes ou synthétisées. Ce document peut donc ne pas contenir toutes les informations relatives à la Société. 
EuroLand Corporate attire l'attention du lecteur sur le fait que dans le respect de la réglementation en vigueur, il peut arriver que ses dirigeants ou salariés possèdent à titre personnel des valeurs mobilières ou des instruments financiers susceptibles de donner accès aux valeurs mobilières émises par la Société, sans que ce fait soit de nature à remettre en cause l'indépendance d'EuroLand Corporate dans le cadre de l'établissement de cette newsletter. 
Tout investisseur doit se faire son propre jugement quant à la pertinence d'un investissement dans une quelconque valeur mobilière émise par la Société, en tenant compte des mérites et des risques qui y sont associés, de sa propre stratégie d'investissement et de sa situation légale, fiscale et financière. 
EuroLand Corporate n'a pas vérifié de manière indépendante les informations fournies dans cette newsletter. A ce titre, aucune déclaration ou garantie, implicite ou explicite, n'est donnée quant à la sincérité, l'exactitude, l'exhaustivité ou la véracité des informations, opinions, prévisions, projections et/ou estimations contenues dans la présente newsletter. EuroLand Corporate, ni aucun de ses membres, dirigeants, employés ou conseillers, ni toute autre personne n’accepte d’être tenu d’une quelconque responsabilité (en raison d’une négligence ou autrement) pour tout préjudice de quelque nature que ce soit qui résulterait de l'utilisation de la présente newsletter, de son contenu, de son exactitude, de toute omission dans la présente newsletter, ou encore lié d'une quelconque manière à la présente newsletter.
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Ni ce document ni aucune copie de celui-ci ne peut être transmis ou distribué aux Etats-Unis d’Amérique, ou être distribués, directement ou indirectement, aux Etats-Unis d’Amérique. Tout manquement à cette restriction peut constituer une violation de la règlementation boursière des Etats-Unis d’Amérique.Ni le présent document ni aucune copie de celui-ci ne peut être transmis ou distribué au Canada, en Australie, ou au Japon. La distribution du présent document dans d’autres juridictions peut constituer une violation des dispositions légales et règlementaires en vigueur. Les personnes entrant en possession de ce document doivent s’informer et se conformer à ces lois et règlements. En acceptant de recevoir cette note de recherche, vous acceptez d’être lié par les restrictions visées ci-dessus."

Le recul du nombre d’entreprises cotées est devenu un phénomène mondial. Selon Bank of America Securities, le nombre total de sociétés en Bourse a chuté à 47 000 en 2024, contre plus de 52 000 en 2021. Aux États-Unis, la baisse est spectaculaire : le pays compte environ 4 000 sociétés listées, soit deux fois moins qu’au début des années 2000. En parallèle, le capital-risque et le private equity ont pris une ampleur considérable, finançant aujourd’hui plus de 22 000 milliards de dollars d’actifs.

Les causes de cette érosion sont en partie liées au poids des contraintes réglementaires, à la pression court-termiste des marchés, et à la lourdeur administrative. Le renforcement des obligations issues notamment de la loi Sarbanes-Oxley, adoptée en 2002 après les scandales Enron et WorldCom, a profondément modifié la perception de la Bourse américaine. Si la transparence et la gouvernance se sont améliorées, le coût de la conformité a augmenté. Selon Bank of America, il représente aujourd’hui plus de 4 % de la capitalisation médiane d’une société cotée, tandis que les obligations de reporting consomment des centaines de millions d’heures chaque année.

Les jeunes entreprises préfèrent ainsi retarder leur entrée sur les marchés publics. Une startup américaine met désormais près de 16 ans avant une éventuelle introduction, soit un tiers de plus qu’il y a dix ans.

L’Europe : la même tendance, amplifiée par la prudence

Le constat est similaire, voire plus marqué, sur le Vieux Continent. Près de 96 % des entreprises européennes réalisant plus de 100 millions de dollars de chiffre d’affaires restent privées. Le phénomène est accentué par la taille plus réduite des marchés et la culture financière plus prudente des dirigeants.
Le nombre d’introductions en Bourse reste ainsi très inférieur à celui observé aux États-Unis ou en Asie, et la tendance est à la contraction du nombre de sociétés cotées.

La complexité administrative, les coûts liés à la conformité et la volatilité des marchés européens alimentent une méfiance persistante. En France, la situation illustre cette érosion : le nombre de sociétés cotées sur les marchés d’Euronext Paris a diminué d’environ 20 % en dix ans, et les introductions sont désormais rares. Le segment Euronext Growth, pourtant conçu pour accueillir les PME, stagne autour de 250 sociétés depuis plusieurs années.

Le tournant doctrinal de l’AMF

Face à ce diagnostic, les autorités françaises font évoluer leur réglementation. Le 16 octobre 2025, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a publié une nouvelle doctrine visant à faciliter l’accès à la cote et à fluidifier le processus d’introduction.

Parmi les principales évolutions :

Cette modernisation du cadre réglementaire s’inscrit dans une volonté plus large de rendre la place de Paris plus compétitive face à Londres, Amsterdam ou Milan, qui ont déjà simplifié leurs propres processus d’IPO. Les objectifs sont multiples: raccourcir les délais, réduire la complexité et restaurer la confiance des dirigeants dans la Bourse comme outil de financement.

Vers une évolution des mentalités ?

Au-delà de la réglementation, la question est aussi culturelle. En France, la Bourse demeure perçue davantage comme un instrument spéculatif que comme un levier de croissance. Les dirigeants redoutent le regard du marché, la pression du court terme, et l’exposition médiatique.

Pour inverser cette perception, la transparence doit s’accompagner de pédagogie, et la gouvernance d’une simplification réelle des obligations. Le recentrage sur la compétitivité des marchés de capitaux porté par la Commission européenne avec le Listing Act et désormais par l’AMF constitue un pas important. Mais il faudra aussi un changement de mentalité : réaffirmer que l’introduction en Bourse n’est pas une contrainte, mais un vecteur de développement et d’indépendance

EuroLand Corporate, premier Listing Sponsor du marché Euronext Growth Paris, accompagne plus de 60 sociétés cotées, dont 37 en qualité de Listing Sponsor, dans leur stratégie de structuration et d’optimisation de leur communication financière.

Sopra Steria

Sopra prépare son rebond !

Sopra Steria est une ESN européenne spécialisée en conseil et intégration de systèmes et solutions logicielles pour des clients majoritairement européens. Son chiffre d’affaires (5,6 Mds€) reste très concentrée sur la France (environ 40%), suivie du Royaume-Uni et des autres pays d’Europe. Sopra Steria offre ses services tant à la sphère privée, particulièrement au secteur banque/assurance mais aussi aux télécoms et à l’industrie, qu’à la sphère public ; l’aéronautique, la défense, le spatial et la sécurité représente 20% de l’activité du groupe.

Sopra et Steria se sont rapprochés dans le cadre d’une fusion amicale en 2014. En 2024, Sopra Steria a cédé la majeure partie des activités de SBS (Sopra Banking System) à Axway, opération finalisée au second semestre 2024, ce qui a d’autant plus clarifié le périmètre du groupe que l’éditeur de logiciel était stratégique mais opérationnellement complexe. Sopra Steria a reçu des ressources significatives de ce recentrage et détient désormais une participation dans Axway, reportant ainsi un pan de son passé logiciel sur un partenaire industriel dédié. La situation bilantielle saine du groupe lui permet d’envisager une politique de croissance externe dynamique.

Sopra Steria se présente aujourd’hui comme un pure-player des services numériques. Le groupe affiche une trajectoire de croissance organique modérée mais soutenable : l’essentiel de la création de valeur doit désormais venir de l’amélioration de la mixité clients (plus de conseil et cloud) et de gains de productivité (meilleure utilisation des centres off-shore et optimisation des charges). La marge opérationnelle courante est solide (attendu entre 9,3% et 9,8% en 2025) et conserve une marge de progression si la conversion du pipeline commercial s’accélère et si la part des prestations à plus forte valeur (conseil, cloud, transformation) augmente.

Les publications récentes montrent une certaine résilience du chiffre d’affaires et une capacité à générer du free cash-flow dans un environnement économique exigeant grâce au recentrage du périmètre et à la discipline opérationnelle. Après trois trimestres de croissance négatives, le cycle semble montrer des signes d’amélioration : plusieurs acteurs du secteur rapportent une amélioration du sentiment chez leurs clients (banques, assurances, administrations), potentiellement synonyme de commandes à venir. Sopra Steria pourrait retrouver de la croissance organique dès ce quatrième trimestre. Il est un acteur d’autant plus intéressant pour capter cette reprise que le groupe présente une valorisation particulièrement raisonnable, à des niveaux historiquement bas : avec un PER FY25e à 7,7x, Sopra Steria affiche des multiples très nettement inférieurs à sa moyenne historique (PER moyen 5 ans de 11x). A la croissance organique négative des derniers trimestres c’est ajouté le départ du directeur général (Cyril Malargé) annoncé en octobre dernier. Si le processus de désignation d’un successeur est en cours, la vacance de la direction générale génère de l’incertitude à un moment clé qui n’en manquait déjà pas. Cette situation ne devrait pas s’éterniser et l’annonce d’un nouveau directeur général devrait permettre au cours de retrouver rapidement des couleurs.

En synthèse, Sopra Steria se repositionne aujourd’hui comme une ESN paneuropéenne plus pure et financièrement renforcée, à la suite de la cession de SBS à Axway. La faible valorisation actuelle reflète essentiellement des facteurs de court terme, qui devraient s’estomper avec la concrétisation d’un scénario favorable : reprise de la demande clients, conversion du pipeline commercial et nomination d’un nouveau directeur général. Si ce scénario se confirme, le potentiel d’appréciation du titre apparaît significatif.


"La présente newsletter a été préparée par EuroLand Corporate indépendamment des sociétés mentionnées et est diffusée à titre purement informatif.  Cette newsletter ne constitue ni ne fait partie d'aucune offre de cession ou de souscription de titres ni d'aucune invitation à une offre d'achat ou de souscription de titres. Ni la présente newsletter, ni une quelconque partie de cette newsletter, ne constitue le fondement d'un quelconque contrat ou engagement, et ne doit être utilisé à l'appui d'un tel contrat ou engagement ou constituer une incitation pour conclure un tel contrat ou engagement."

💡 À retenir cette semaine

En Europe, la tendance reste hésitante : le CAC 40 cède ‑0,1 %, le CAC Mid & Small recule de ‑0,5 %. Outre‑Atlantique, c’est une autre histoire : le S&P 500 grimpe de +3,1 %, et le Nasdaq s’envole de +5,0 %. Bref, c’est la fête dans la tech US, portée par l’appétit des investisseurs pour les géants du secteur, qui continuent d’alimenter un rallye spectaculaire.

🚀 TOP valeurs de la semaine

Abionyx Pharma  (+22%)

La biotech toulousaine s’envole après la publication d’une étude dans la prestigieuse revue Nature validant son approche contre la septicémie. Cette infection généralisée, responsable de plus de 11 millions de morts par an est la 3ᵉ cause de décès hospitalier aux États‑Unis et reste encore sans traitement spécifique. La mise en avant du rôle protecteur de l’ApoA‑I apporte une rare crédibilité scientifique et propulse Abionyx sous les projecteurs boursiers.

Emeis (+15%)

L’exploitant de maisons de retraite confirme ses objectifs annuels après neuf mois 2025 encourageants. Après une restructuration financière douloureuse en 2024, marquée par une forte dilution, l’horizon s’éclaircit : le troisième trimestre a affiché une croissance organique de +7 % et une amélioration du taux d’occupation global à 87,3 % (88 % sur le seul T3). Des perspectives reconduites qui redonnent de la visibilité au groupe et rassurent les investisseurs.

Forvia  (+14%)

L’équipementier Forvia (ex‑Faurecia) a d’abord été malmené en Bourse : chiffre d’affaires en recul de 3,7 %, une baisse attendue, mais le titre a plongé de plus de ‑5 % à l’ouverture lundi dernier. Le marché a surtout grimacé face au ton prudent de la direction sur les tensions Pays‑Bas/Chine autour des semi‑conducteurs, un risque pour la filière. Pourtant, cette sanction boursière n’a pas duré : les analystes ont maintenu leurs recommandations et le titre a rebondi, preuve d’une certaine résilience dans un contexte toujours chahuté.

📉 FLOP valeurs de la semaine

Mersen (-17%)

Mersen, spécialiste français des matériaux avancés (graphite, carbure de silicium) et des solutions électriques pour l’énergie, l’électronique et les transports, a revu ses ambitions à la baisse. Sur les neuf premiers mois de 2025, le groupe a subi un net ralentissement du marché solaire, l’un de ses relais de croissance clés. Résultat : la croissance organique des ventes est désormais attendue entre ‑5 % et ‑3 % (contre ‑5 % à 0 % auparavant), avec une profitabilité en berne. Une révision qui refroidit les investisseurs et rappelle la dépendance du groupe à des marchés cycliques.

Solocal Group  (-14%)


Solocal (ex‑Pages Jaunes), qui se présente comme le premier acteur français du marketing digital, continue de porter les traces de sa transformation numérique entamée il y a plus de dix ans : revenus en repli et dette encore présente. Au T3 2025, le chiffre d’affaires recule de ‑7 %, même si la tendance reste globalement stable sur neuf mois. Surprise en Bourse : le titre affiche tout de même une progression de +30 % depuis janvier. Une performance qui illustre l’intérêt persistant des investisseurs, malgré un profil opérationnel encore délicat. En résumé, un dossier qui reste volatil, mais qui ne laisse pas indifférent.

Vusion (-10%)

Vusion, leader mondial des étiquettes électroniques de gondole (EEG) et des solutions IoT pour le commerce physique, a livré des résultats… pile dans les clous. Le chiffre d’affaires du T3 bondit de +59 % à 355,3 M€, soit +54 % sur neuf mois (1,0 Md€). Sur le papier, ça impressionne, mais la comparaison se fait avec un T3 2024 déjà stratosphérique à +130 %. La direction a confirmé sa guidance annuelle — 1,5 Md€ de chiffre d’affaires et une marge EBITDA en hausse de 200 à 300 points de base —, mais dans un dossier où les attentes sont perchées très haut, être simplement « en ligne » ne suffit pas. Bref, une performance solide… mais pas assez pour électriser le marché.

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Prodware vers une sortie de bourse orchestrée par Phast Invest

Le groupe Prodware, éditeur et intégrateur de solutions numériques pour les entreprises, s’apprête à quitter la Bourse de Paris. La semaine dernière, Phast Invest, société d’investissement contrôlée par les dirigeants fondateurs de Prodware, a annoncé le lancement d’une offre publique de retrait (OPR) suivie d’un retrait obligatoire.

L’objectif : retirer le titre des négociations sur Euronext Growth Paris.

Phast Invest détient aujourd’hui 93,16% du capital et 94,13% des droits de vote de Prodware. Cette holding, créée en 2020 par le management historique autour d’Alain Conrard (directeur général), vise à simplifier sa gouvernance et accélérer sa stratégie de croissance internationale sans les contraintes des marchés publics.

L’offre, déposée auprès de l’Autorité des marchés financiers le 24 octobre 2025, propose un prix de 28€ par action, soit une prime de 147,8% sur le dernier cours de clôture du 22 octobre, et de plus de 130% sur les moyennes des 20, 60 et 120 derniers jours de bourse. Par rapport à l’OPA de 2021 (8,80€ par action), le prix actuel représente une valorisation multipliée par 3,18.

Prodware justifie ce mouvement par une faible liquidité du titre : les échanges ne représentent qu’environ 1,2% du capital sur 120 jours, soit 20,5% du flottant, ce qui limite la pertinence des références de marché. À 28€, la société est valorisée 431,7 M€ (valeur d’entreprise) soit 8,9x l’EBIT 2024 sur une base diluée. Ce multiple de retrait semble toutefois peu généreux en comparaison d’une moyenne proche de 14x sur des transactions récentes dans le secteur ESN (SQLI, Micropole et SII).

Sur le plan financier, le groupe a publié il y a deux semaines un chiffre d’affaires semestriels en hausse de +14,9% à 362,7 M€ ainsi qu’un ROC S1 2025 de 37 M€ (+1,3% YoY) traduisant une MOC de 10,2% du CA. Le résultat net avait quant à lui diminué de -30,1%, pénalisé par un effet de base exigeant, lié à des plus-values de cession sur activités discontinuées au S1 2024.

L’OPR sera ouverte pendant dix jours de négociation et, à son issue, Phast Invest procèdera à un retrait obligatoire des actions non apportées au même prix de 28€. L’ensemble du processus, placé sous le contrôle de l’AMF, devrait conduire à la radiation définitive de Prodware, marquant la fin d’une aventure boursière entamée en 1999 et l’entrée dans une nouvelle phase de développement à capitaux familiaux et institutionnels stables.

Prodware sort ainsi par la grande porte avec une surperformance significative sur le CAC Small :

La performance de Prodware 5 ans (en bleu) vs la performance du CAC Small 5ans (en rouge)

Source : Factset / EuroLand Corporate

Cette newsletter, préparée par EuroLand Corporate à titre purement informatif, ne constitue ni une offre, ni une invitation à acheter ou souscrire des titres.Les opinions et estimations qu’elle contient reflètent le jugement d’EuroLand Corporate à la date de publication et peuvent être modifiées sans préavis. Leur exactitude ou exhaustivité n’est pas garantie. EuroLand Corporate, ses dirigeants ou salariés peuvent détenir des titres de la société mentionnée, sans que cela ne remette en cause leur indépendance. Chaque investisseur doit se forger sa propre opinion sur la pertinence d’un investissement, en tenant compte de sa situation personnelle.

La destruction créatrice n’est pas une théorie économique abstraite, mais une réalité vécue par les entreprises, les salariés et les États. Elle décrit ce mouvement permanent où l’innovation balaie l’ancien pour laisser place au nouveau, ce cycle de disparition et de renaissance qui fonde le dynamisme du capitalisme. En honorant Philippe Aghion (ainsi que Peter Howitt et Joel Mokyr) du Prix Nobel d’économie 2025, le jury a récompensé bien plus qu’un chercheur : il a salué une idée redevenue centrale, celle d’un capitalisme vivant, fondé sur la concurrence, le risque et la mobilité. 

Mais à l’heure où l’Europe, et singulièrement la France, tentent de concilier ambition industrielle, transition écologique et souveraineté économique, une question s’impose : comment redéfinir le rôle de l’État sans étouffer celui de l’entreprise ? Trop d’intervention tue l’initiative, trop peu fragilise la cohésion. Entre planification et liberté économique, il faut désormais inventer un nouvel équilibre.

Le moteur du progrès, pas un chaos aveugle

Le concept de destruction créatrice, formulé par Joseph Schumpeter, décrit ce cycle permanent où l’innovation remplace l’existant, en redistribuant les cartes de la richesse et du pouvoir économique. Chaque révolution industrielle a suivi ce mouvement : l’électricité, l’automobile, le numérique, et demain l’intelligence artificielle. Ce processus n’est pas linéaire, il avance par vagues successives, chacune plus rapide que la précédente.

Le graphique ci-dessous illustre cette dynamique : chaque cycle technologique connaît une phase de croissance, de maturité, puis de déclin, avant d’être remplacé par un nouveau. La destruction créatrice, c’est précisément ce moment de bascule où l’ancien modèle cède la place au nouveau.

Ce processus n’est pas un désordre, mais un mécanisme d’adaptation. Il permet de libérer le capital, les talents et les idées des structures devenues inefficaces. Les périodes de transition sont souvent douloureuses, mais nécessaires : sans renouvellement, les économies s’enlisent dans la rente et la protection des acquis. Philippe Aghion le souligne : la croissance ne vient pas de la préservation, mais du mouvement.

Source : Adapted from Hargroves, K. and M. Smith (2005) Natural Advantage of Nations: Business Opportunities, Innovation and Governance for the 21st Century. London: Routledge.

L’État stratège ou l’État refuge

C’est toute la réflexion d’Aghion : comment orienter la destruction créatrice sans la bloquer. L’État, selon lui, a un rôle à jouer, mais un rôle d’impulsion plutôt que de direction. Il doit protéger les individus, non les structures, encourager la prise de risque, financer la recherche et garantir la mobilité des compétences.
Ce cadre permet à l’innovation de se déployer dans un environnement où les transitions sont accompagnées, sans être freinées.

Dans le monde de l’entreprise, cette tension se retrouve à chaque étape : faut-il consolider ou transformer ? Faut-il défendre un modèle ou le dépasser ? L’histoire montre que la résistance au changement coûte toujours plus cher que le changement lui-même. L’économie moderne ne récompense pas la taille ou l’ancienneté, mais la capacité à anticiper et à s’adapter.

C’est aussi la lecture de Daron Acemoglu, l’un des anciens doctorants d’Aghion et prix Nobel 2024. Ses travaux rappellent que l’innovation n’est féconde que dans des environnements institutionnels ouverts, où la concurrence joue son rôle de sélection naturelle. Lorsque des rentes, publiques ou privées, verrouillent l’accès au marché, la destruction créatrice s’arrête, et la croissance avec elle.

L’exemple Kodak : la peur du changement

L’exemple de Kodak illustre mieux que tout la mécanique du déni. Leader mondial de la photographie pendant des décennies, l’entreprise avait inventé l’appareil photo numérique dès 1975. Mais par crainte de cannibaliser son cœur de métier, elle a choisi de l’ignorer. L’innovation est venue d’ailleurs, et le marché l’a balayée.

Cette courbe raconte le paradoxe de la réussite : plus une organisation domine, plus elle a à perdre à changer. La destruction créatrice agit alors comme un révélateur, distinguant les entreprises qui savent se transformer de celles qui s’arc-boutent sur leur passé.

Les mêmes mécanismes sont à l’œuvre dans tous les secteurs : énergie, santé, industrie, services numériques. Les acteurs qui s’accrochent à leurs positions historiques finissent toujours par être dépassés. Ceux qui acceptent de se disrupter avant d’être disloqués par le marché s’en sortent mieux.

Vers un nouvel équilibre entre liberté et protection

L’État et l’entreprise ne sont pas adversaires. Ils sont deux leviers complémentaires de la même dynamique : celle de l’adaptation. L’un crée les conditions, l’autre les met en œuvre. Trop d’intervention publique fige les marchés, trop peu fragilise la cohésion sociale. C’est cette frontière mouvante qu’Aghion s’attache à redessiner. L’État doit financer l’exploration, pas l’exploitation ; encourager les innovations de rupture, pas prolonger les modèles épuisés.

Pour les entreprises, le message est clair : la stabilité n’est pas une stratégie. L’innovation ne doit pas être perçue comme une menace, mais comme une chance de redéfinir leur raison d’être. Ce nouvel équilibre, fondé sur la réallocation permanente du capital, du savoir et du travail, constitue le cœur d’un capitalisme rénové, ni dirigiste ni dérégulé, mais vivant.

Le courage du mouvement

La destruction créatrice n’est pas un chaos à craindre, mais une condition de vitalité économique. Elle rappelle que le progrès naît de la liberté d’entreprendre et de la capacité à se réinventer. Sans cette dynamique, toute société finit par se scléroser dans la protection de ses acquis.

Philippe Aghion et Daron Acemoglu défendent une vision exigeante du capitalisme : un système où l’innovation ne doit pas être bridée par la peur du risque ni étouffée par la rente. L’État a un rôle à jouer, certes, mais celui d’un arbitre, pas d’un joueur. Il doit garantir la fluidité du marché, la mobilité des talents et la stabilité du cadre institutionnel. Rien de plus, mais rien de moins.

L’équilibre à trouver n’est donc pas entre liberté et protection, mais entre liberté et responsabilité. Aux entreprises d’assumer le risque de l’innovation. À l’État de préserver un environnement concurrentiel équitable. Le reste appartient au marché, à sa capacité d’éliminer ce qui ne fonctionne plus et de faire émerger ce qui doit advenir.


Car c’est bien dans cette tension créatrice, et non dans la préservation du statu quo, que se loge la promesse du progrès.

EuroLand Corporate, premier Listing Sponsor du marché Euronext Growth Paris, accompagne plus de 60 sociétés cotées, dont 37 en qualité de Listing Sponsor, dans leur stratégie de structuration et d’optimisation de leur communication financière.

Pullup Entertainment

Une pépite sous-estimée du jeu vidéo français

Dans un secteur souvent marqué par la volatilité, Pullup Entertainment se distingue par sa solidité et sa visibilité. Avec une capitalisation boursière autour de 160 M€, le groupe reste une valeur de taille moyenne mais stratégique pour les investisseurs qui cherchent des fondamentaux tangibles. 

Son modèle repose sur un back-catalogue solide et récurrent, incluant des franchises comme SnowRunner, Train Sim World et Space Marine 2 capables de générer des revenus durables plusieurs années après leur sortie grâce aux mises à jour et contenus additionnels.

Pullup combine créativité et expertise grâce à ses labels. Dotemu apporte son savoir-faire reconnu dans les jeux d’action et rétro, tandis que Scripteam, orienté sur les jeux narratifs et créatifs, enrichit le portefeuille du groupe avec des expériences originales et audacieuses. 

Cette diversification permet de limiter la cyclicité des performances et de construire une base solide pour la croissance future.

Sur le plan financier, Pullup affiche une trajectoire exemplaire. L’EBITA ajusté a connu une forte progression ces dernières années, la rentabilité est revenue et le bilan reste solide, avec une trésorerie saine et une dette maîtrisée (dette nette 2024/25 de 82,9 M€). La marge d’exploitation se maintient à un niveau confortable et le groupe dispose d’une capacité croissante à générer du FCF, tout en investissant dans ses nouveaux projets.

Aujourd’hui, la valorisation du titre ne reflète pas pleinement la qualité de son profil. Le titre se traite sur des multiple 2026e de 8,7x EV/EBIT et 1,1x le CA). Pullup combine IP fortes, marges en progression, management expérimenté et diversification stratégique, autant d’atouts qui en font une pépite discrète mais bien gérée, capable de délivrer performance et visibilité dans un secteur réputé imprévisible.


"La présente newsletter a été préparée par EuroLand Corporate indépendamment des sociétés mentionnées et est diffusée à titre purement informatif.  Cette newsletter ne constitue ni ne fait partie d'aucune offre de cession ou de souscription de titres ni d'aucune invitation à une offre d'achat ou de souscription de titres. Ni la présente newsletter, ni une quelconque partie de cette newsletter, ne constitue le fondement d'un quelconque contrat ou engagement, et ne doit être utilisé à l'appui d'un tel contrat ou engagement ou constituer une incitation pour conclure un tel contrat ou engagement."

💡 À retenir cette semaine

Le CAC 40 progresse de +1,9 %, dans un climat politique toujours scruté de près en France, alors que l’Assemblée nationale entame l’examen du projet de budget 2026. Le CAC Mid & Small reste quasi stable à +0,2 %. Outre‑Atlantique, la tendance est également positive toujours portée par les valeurs de la tech : le S&P 500 avance de +0,9 %, tandis que le Nasdaq gagne +1,5 %

🚀 TOP valeurs de la semaine

 Virbac (+16%)

Virbac à la relance ! Alors que son action reculait sur l’ensemble de l'année 2025, le laboratoire vétérinaire a signé une belle séance vendredi dernier à la suite de sa publication. Le troisième trimestre a marqué une nette accélération, avec une croissance de +12,5 %, portée par l’Amérique du Nord à +48,5 % en données comparables. Cette dynamique a conduit Virbac à relever sa prévision annuelle, désormais attendue entre +5,5 % et +7 % contre +4 % à +6 % auparavant. Une publication qui redonne du poil de la bête à Virbac et rassure les investisseurs.

Pluxee (+12%)

Pluxee profite de l’appétit d’Edenred. Alors qu’Edenred bondissait de +19% à 24,87 € après la publication d’une activité supérieure aux attentes, son concurrent Pluxee a été entraîné dans son sillage, gagnant +7 % en clôture de séance. Le marché a salué l’« accélération de la croissance dans toutes les lignes de métier » et l’« amélioration de la performance en Europe » mises en avant par Edenred, des signaux positifs qui bénéficient aussi à Pluxee, bien implanté sur le Vieux Continent. 

Rémy Cointreau (+11%)

Rémy Cointreau porté par l’élan des spiritueux. Le titre profite de l’annonce des résultats de LVMH, qui a surpris positivement avec une légère croissance organique dans sa division Vins & Spiritueux, là où le marché attendait un recul de ‑3 %. Le groupe de luxe a notamment mis en avant « une amélioration séquentielle sur les Champagne et Vins », déclenchant un regain d’intérêt pour l’ensemble du secteur. Rémy Cointreau en bénéficie en Bourse même si, depuis le début de l'année, l’action reste en retrait de ‑15 %.

📉 FLOP valeurs de la semaine

Pullup (-17%)

Pullup décroche malgré un back‑catalogue record. Le chiffre d’affaires semestriel ressort à 132,6 M€, en chute de ‑43,4 % sur un an. Pourtant, le back‑catalogue, qui regroupe les franchises phares, signe une performance historique à 93,7 M€, en hausse de +44,4 %. Mais faute de nouveaux lancements capables de jouer les catalyseurs à court terme, et sur fond de craintes de mauvaises surprises à venir, le marché sanctionne le titre. Une preuve que, dans le jeu vidéo, vivre uniquement sur ses acquis ne suffit pas toujours.

Prodware (-16%)


Spécialiste de la transformation digitale des entreprises et administrations, Prodware a vu son chiffre d’affaires semestriel progresser de +15 % à 363 M€. Mais la marge opérationnelle courante recule de 1,4 point à 10,2 %, tandis que le résultat net plonge de 30 % à 17,6 M€, pénalisé par un effet de base défavorable lié aux 6 M€ de plus‑values de cessions d’activités arrêtées enregistrées l’an dernier. Un repli qui n’a pas échappé au marché.

Dékuple (-12%)

Dékuple toujours sanctionné après sa publication. Spécialiste de la communication et du data marketing le groupe continue de reculer en Bourse dans le sillage de ses résultats semestriels. Le ROC reculait de 22 % au S1, et la société avait dû réviser à la baisse ses guidances 2025, visant désormais un chiffre d’affaires supérieur à 240 M€ (contre 280 M€ auparavant). Le marché reste dans l’attente de la présentation du plan stratégique 2030, prévue au quatrième trimestre, qui devra convaincre sur la trajectoire de croissance à long terme.

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La semaine dernière, HRS a publié ses résultats annuels pour le compte de l'exercice fiscal 2024/2025. Après un parcours compliqué depuis son IPO, début 2021, le point d'inflexion, tant opérationnel, financier et boursier, est peut-être atteint. 

Quelques rappels sur la société

Fondée en 2004 par son dirigeant actuel, Hassen Rachedi, Hydrogen Refueling Solutions (HRS) s’impose comme l’un des principaux spécialistes européens des stations de ravitaillement en hydrogène. Fort d’une expertise initiale dans la tuyauterie industrielle, le groupe a progressivement évolué vers la conception et la fabrication d’unités complètes, maîtrisant l’ensemble de la chaîne de valeur — de la R&D à la maintenance.
Son portefeuille de produits lui permet de répondre à l’ensemble des besoins de mobilité hydrogène. Capable de produire jusqu’à 180 stations par an dans son usine, HRS détient aujourd’hui le plus grand parc de stations installées en Europe. Cette position lui confère un rôle stratégique dans la montée en puissance de la filière hydrogène, portée par les politiques publiques de décarbonation

Une publication 2024/2025 honorable dans un contexte encore perturbé

L’exercice clos au 30 juin 2025 a été marqué par un recul prononcé du chiffre d’affaires IFRS à 11,3 M€, soit une baisse de 54 % sur un an. Cette évolution découle directement de la forte exposition à des clients en difficulté, avec des annulations et dépriorisations de commandes, notamment avec Hype (–9 M€) et pHYnix (–3,5 M€).


Malgré ce contexte défavorable, les résultats ont été légèrement supérieurs aux attentes, avec un EBITDA de -8,6 M€ (vs -8,8 M€ en 2023/2024), contre un consensus à -9,5 M€, et un résultat net de -11,7 M€. Le second semestre s’est notamment montré encourageant, HRS ayant réduit sa perte opérationnelle (EBITDA S2 à -2,1 M€ contre -6,5 M€ au S1), grâce à la mise en œuvre du plan Apollo, qui vise à abaisser le point mort de l’entreprise par une rationalisation des coûts fixes. 

Le free cash-flow est de son côté ressorti à -3,4 M€, en nette amélioration par rapport à l’exercice précédent grâce à une variation de BFR positive de +14,2 M€ (dont 9,0 M€ d'apport en compte courant par le fondateur) et des CAPEX en forte baisse. La situation de trésorerie demeure ainsi sous contrôle (6,8 M€ de trésorerie brute vs 6,7 M€ en 2023/2024). 

Et ensuite ? Un retour à la croissance presque certain

Pour l’exercice 2025/2026, la direction annonce une guidance comprise entre 25 et 35 M€ de chiffre d’affaires, soutenue par un carnet de commandes qui atteint 47,2 M€. Carnet désormais apuré des commandes de clients en difficulté. Côté rentabilité et cash, le groupe évoque un breakeven EBITDA en milieu de fourchette avec la poursuite du plan Apollo (économies de coûts estimées entre 3 M€ et 6 M€ en année pleine), ainsi qu'une visibilité financière assurée pour au moins les douze prochains mois, bien que cette dernière aura certainement besoin d'être renforcée à un moment donné.

Après un exercice de transition, HRS entame ainsi un nouveau chapitre de son histoire. Au sein d'un secteur qui continue à se chercher, mais dont les usages finaux semblent enfin se préciser et la croissance décoller dans plusieurs régions du monde (voir notre dernier point sectoriel sur le sujet), nous continuons de penser que la société grenobloise pourrait tirer son épingle du jeu du fait de son avance technologique, d'une présence internationale et d'une exécution amenée à fortement s'améliorer. 

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