En mars 2025, notre Question Corporate Remettre les marchés de capitaux au centre du financement des PME en France analysait le Manifeste pour un meilleur financement des entreprises par les marchés de capitaux, porté par un collectif d’acteurs de la Place de Paris, dont EuroLand Corporate.
Ce document soulignait l’urgence de mobiliser l’épargne européenne pour soutenir la croissance des entreprises, en particulier des PME et ETI, à travers des marchés de capitaux plus dynamiques et accessibles. Parmi les recommandations phares du Manifeste figurait la création d’un label européen visant à flécher l’épargne des ménages vers les entreprises du continent.
Aujourd’hui, cette proposition prend corps avec l’annonce, le 4 juin dernier du Label Finance Europe, une initiative intergouvernementale marquant une étape décisive pour renforcer la compétitivité et la souveraineté économique de l’Union européenne.
Les ménages européens détiennent 35 000 milliards d’euros d’épargne financière, mais seuls 11 000 milliards sont investis à long terme, selon le rapport Noyer (2024). Près de 50 % de cette épargne stagne sur des dépôts bancaires à faible rendement, et 20 % s’exportent hors d’Europe, souvent vers des titres étrangers.
Or, l’UE fait face à des besoins de financement massifs : 800 milliards d’euros par an d’ici 2030 pour la transition écologique, l’innovation numérique et la souveraineté industrielle.
Ce paradoxe fragilise nos entreprises, en particulier les PME et ETI, qui peinent à accéder aux capitaux nécessaires pour se développer. L’Europe, représentant environ 17,5 % du PIB mondial, ne pèse que 11 % de la capitalisation boursière globale, un écart révélateur d’un potentiel sous-exploité.
Ce Label ambitionne de réorienter cette épargne en « déshérence » vers les entreprises européennes. Ce n’est pas un nouveau produit financier, mais un repère pour les épargnants, particuliers comme institutionnels, souhaitant investir dans des actifs soutenant l’économie européenne.
Ses caractéristiques principales sont :
Il s’inscrit dans une approche collaborative, impliquant la France, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Portugal, le Luxembourg et l’Estonie. Il vise à tester des solutions innovantes avant un déploiement élargi à l’UE.
Le Manifeste appelait à un label favorisant l’investissement à long terme, une proposition que le Label Finance Europe concrétise. En orientant l’épargne vers les PME et ETI cotées, il renforce la liquidité des marchés actions, notamment sur Euronext Growth, où 70 % des entreprises opèrent dans la technologie, la santé ou l’industrie.
Ce label répond aussi à l’urgence de sensibiliser les investisseurs individuels : en France, seuls 10 % des ménages investissent directement en actions, contre 33 % au Royaume-Uni.
En complément, il s’articule avec des réformes comme le Listing Act européen ou la loi française Attractivité (juin 2024), qui simplifient l’accès à la Bourse pour les PME. Ces mesures pourraient dynamiser les introductions en bourse, où la France accuse un retard conséquent par rapport à l’Italie (147 IPO de PME-ETI entre 2020 et 2024) ou la Suède (161).
Le succès du label repose néanmoins sur plusieurs conditions. D’abord, sa crédibilité dépendra de la rigueur des contrôles nationaux pour éviter les dérives. Ensuite, la fragmentation fiscale entre États membres pourrait freiner une adoption harmonisée. Enfin, une éducation financière renforcée est cruciale pour surmonter la préférence des épargnants pour les placements sécurisés.
Le label devra aussi contrer la concentration des flux vers les grandes capitalisations, qui captent 81 % de la capitalisation d’Euronext Paris. Les PME, sous-valorisées depuis la crise COVID, souffrent d’une décote inédite, limitant leur accès au capital et leur rôle de consolidateurs sectoriels.
Avec près de 750 sociétés cotées, dont près de la moitié en régions, et un écosystème riche de 100 bureaux de recherche et 40 listing sponsors, la Place de Paris est idéalement positionnée pour tirer parti du Label Finance Europe. Les 180 milliards d’euros levés sur Euronext Paris ces trois dernières années, dont 19 milliards via des augmentations de capital, témoignent de sa capacité à financer l’économie réelle. Un Bonus IPO, comme proposé dans le Manifeste, pourrait encore amplifier cet effet en réduisant les coûts d’entrée en Bourse des PME.
Le Label Finance Europe n’est pas une solution miracle, mais un premier levier stratégique permettant de réconcilier l’épargne européenne avec les besoins des PME et ETI. En favorisant un investissement à long terme, il renforce la compétitivité et la souveraineté économique de l’UE.
EuroLand Corporate salue cette initiative et appelle à son déploiement rapide, accompagné d’une simplification réglementaire et d’une pédagogie accrue à l’attention des particuliers. La Place de Paris, locomotive financière européenne, est prête à porter cette ambition !
EuroLand Corporate, premier Listing Sponsor du marché Euronext Growth Paris, accompagne plus de 60 sociétés cotées, dont 37 en qualité de Listing Sponsor, dans leur stratégie de structuration et d’optimisation de leur communication financière.
Depuis le début de la décennie, les transferts de sociétés du marché réglementé d’Euronext vers Euronext Growth se sont multipliés. Ce phénomène, initialement perçu comme marginal ou opportuniste, est en train de prendre une toute autre dimension. En 2025, le profil des sociétés concernées a profondément changé : il ne s’agit plus seulement de jeunes PME en quête de flexibilité, mais de groupes cotés de longue date, souvent au-delà de 20 ans, et pour certains, avec une capitalisation supérieure à 100 M€. Cette évolution témoigne d’un basculement structurel dans l’attractivité relative des marchés boursiers.
Dès 2022, plusieurs éléments structurels poussaient déjà les entreprises à envisager le transfert vers Euronext Growth :
Entre 2018 et 2021, le nombre annuel de transferts d’Euronext vers Euronext Growth était déjà passé de 3 à 14. Mais 2025 franchit une nouvelle étape qualitative. Les profils des sociétés transférées illustrent parfaitement ce basculement vers un marché devenu mature :
À cela s’ajoutent plusieurs projets de transfert en cours, portés par des entreprises cotées depuis de nombreuses années !
Ce changement de profil des sociétés concernées bouscule les représentations traditionnelles. Longtemps perçu comme un marché de croissance pour startups ou PME en amorçage, Euronext Growth devient un marché à part entière pour les sociétés familiales, de croissance et de taille petite ou intermédiaire qui cherchent à optimiser leurs coûts, à retrouver de la souplesse stratégique, voire à préparer des opérations de recomposition du capital.
Ces transferts ne sont donc ni des signaux de faiblesse, ni des retraits déguisés, mais des choix rationnels d’entreprises solides, installées, souvent rentables, qui choisissent un cadre adapté à leur taille réelle, leur trajectoire de croissance et à la réalité des marchés financiers contemporains. Euroland Corporate est le Listing Sponsor leader sur Euronext Growth. Nous soutenons activement ce marché en accompagnant de nombreuses sociétés cotées et en promouvant ses avantages auprès des dirigeants. Notre propre cotation récente sur Euronext Growth en est la démonstration concrète.
EuroLand Corporate, premier Listing Sponsor du marché Euronext Growth Paris, accompagne plus de 60 sociétés cotées, dont 37 en qualité de Listing Sponsor, dans leur stratégie de structuration et d’optimisation de leur communication financière.
L’intelligence artificielle (IA) fait l’objet de toutes les attentions dans les discours économiques, mais son adoption par les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) françaises reste timide.
Selon l’étude de Bpifrance Le Lab publiée le 4 juin 2025, si les dirigeants perçoivent son potentiel transformateur, ils peinent à passer à l’action. Manque de temps, de compétences, de ressources et d’exemples concrets : autant de freins qui maintiennent cette révolution technologique en suspens, malgré une prise de conscience croissante.
Une adoption hésitante face à une nécessité reconnue
Selon l’étude, 58 % des dirigeants interrogés considèrent l’IA comme « une question de survie » pour leur compétitivité dans les trois à cinq prochaines années. Pourtant, 57 % d’entre eux n’ont pas encore défini de stratégie pour l’intégrer à leurs processus. Ce décalage souligne une tension désormais bien connue : l’IA est identifiée comme une priorité, mais reste peu traduite en plans concrets.
Plusieurs dirigeants expliquent leur attentisme par l’absence de cas d’usage probants dans leur secteur. Faute de repères ou de retours d’expérience, beaucoup préfèrent temporiser, dans l’attente de solutions plus éprouvées ou plus accessibles. Le résultat est une adoption lente, en décalage croissant avec les discours dominants sur l’urgence d’agir.
Des freins humains, organisationnels et techniques
Les obstacles à l’adoption de l’IA restent nombreux. Environ 27 % des dirigeants expriment un scepticisme persistant, nourri par des craintes sur l’impact social ou organisationnel de ces technologies. À cela s’ajoutent des difficultés structurelles : 26 % des entreprises souhaitant initier une démarche IA se heurtent à un déficit de compétences internes, souvent aggravé par une tension sur le recrutement des profils techniques.
Même parmi les 43 % d’entreprises ayant défini une stratégie IA, beaucoup reconnaissent ne pas exploiter efficacement leurs données. Or, cette maîtrise constitue une étape préalable essentielle au déploiement d’outils intelligents. Faible culture de la donnée, maturité numérique incomplète, manque de temps ou de moyens… autant de facteurs qui freinent une dynamique pourtant jugée indispensable.
Un impact potentiel fort pour les sociétés, notamment cotées
Pour les sociétés déjà cotées, ou en passe de le devenir, l’enjeu dépasse la simple modernisation. L’intégration réussie de solutions d’IA peut générer des gains de productivité significatifs, par l’automatisation des tâches répétitives, l’optimisation des flux logistiques ou l’amélioration de la relation client. Ces effets se traduisent directement en marges accrues, réduction des délais et renforcement de l’agilité opérationnelle.
Sur le plan stratégique, l’IA ouvre également la voie à une meilleure exploitation des données internes, à une analyse prédictive plus fine, et à une capacité accrue à anticiper les besoins du marché. Pour les sociétés cotées, cela peut se traduire par une création de valeur visible, une meilleure lisibilité du projet industriel, et in fine une attractivité renforcée auprès des investisseurs.
À l’inverse, le non-recours à ces technologies fait peser un risque d’obsolescence accélérée dans des secteurs déjà fortement concurrentiels. L’IA n’est plus seulement un enjeu d’efficacité, c’est aussi un critère de lecture stratégique pour les marchés financiers.
Un risque de décrochage à moyen terme
Malgré ces freins, des signaux de mobilisation apparaissent. Une minorité d’entreprises a engagé une réflexion stratégique, amorcé des projets ou exploré des outils intégrant de l’IA. Mais pour l’heure, la majorité reste en retrait, au risque de prendre du retard face à des concurrents plus avancés, en particulier à l’international.
La BPI souligne l’importance d’un accompagnement renforcé : sans soutien à la formation, sans accès simplifié aux financements, sans partage de cas d’usage concrets, le potentiel de l’IA restera inaccessible pour une part importante du tissu entrepreneurial français. L’enjeu est désormais clair : transformer une intuition stratégique en déploiement opérationnel.
Conclusion
L’étude de Bpifrance Le Lab met au jour un paradoxe structurant : l’IA est jugée incontournable, mais reste peu mise en œuvre. Pour que cette révolution en veille devienne une réalité économique, il faudra lever les freins humains, techniques et culturels qui pèsent encore sur les entreprises. Faute de quoi, c’est moins l’IA qui attendra les PME, que les PME qui risquent de manquer le virage.
En 2024, les fonds de Private Equity (PE) français détenaient un volume record d’actifs, dont près de la moitié de participations non sorties conservées depuis plus de quatre ans.
Face à la nécessité de retourner du capital à leur investisseurs, les fonds de PE doivent aujourd’hui être ouverts à tous les moyens possibles pour rendre « liquides » leurs lignes les plus mûres.
Et si l’introduction en Bourse, souvent perçue comme complexe ou incertaine, redevenait une option sérieuse ?
Un contexte de sortie sous pression
Historiquement, les fonds de PE ont privilégié les cessions industrielles (« trade sales ») ou les ventes dites secondaires — voire tertiaires ou quaternaires — à d’autres fonds. Mais ce schéma atteint aujourd’hui ses limites.
D’un côté, les industriels sont plus sélectifs, confrontés à un ralentissement conjoncturel et à un coût du capital plus élevé. De l’autre, le marché secondaire du PE devient de plus en plus encombré : des milliers de participations cherchent une porte de sortie au même moment, avec des critères de valorisation parfois divergents entre vendeurs et acheteurs.
Dans ce contexte, l’introduction en Bourse s’impose comme une voie alternative crédible — pour peu qu’elle soit bien exécutée.
Quelques réussites récentes
Après une année 2023 marquée par une quasi-absence d’IPO significatives en France, avec une seule introduction dépassant 20 millions d’euros de levée de fonds, 2024 a vu une reprise modeste mais encourageante.
Euronext Paris a accueilli 14 nouvelles cotations, levant 703 millions d’euros, soit une hausse de 74% par rapport à 2023. Et dans ce petit rebond, les IPO « sponsorisées » par des fonds ont montré la voie.
Trois exemples récents et instructifs :
1. Exosens, participation de HLD qui s’est introduite en juin 2024 avec 180 millions d’euros de fonds levées et une cession par HLD de 170 millions d’euros ;
2. Lighton, acteur européen de premier plan de l’intelligence artificielle générative, dont le capital était notamment détenu avant l’IPO à plus de 11% par un fonds d’investissement de Huawei Technologies et qui s’est introduite fin 2024 avec une levée de près de 12 millions d’euros ;
3. Planisware, soutenue par Ardian, qui a levé 278 millions d’euros en avril 2024 sur Euronext Paris, la plus importante introduction française depuis trois ans.
Cerise sur le gâteau, depuis leur IPO ces trois sociétés ont vu leur capitalisation boursière progresser respectivement de 117%, 70% et 53%. De quoi faire réfléchir les fonds encore réticents.
Avantages versus contraintes : un arbitrage qui se redessine
1. Les défis restent réels
La volatilité du marché - exacerbée par l’environnement macroéconomique et géopolitique - rend difficile le « market timing » et peut freiner le marché des IPO ;
La sélectivité des investisseurs, notamment institutionnels, qui privilégient les sociétés rentables avec une gouvernance crédibl et peut limiter les candidats éligibles parmi les participations des fonds ;
Les coûts et la complexité : les frais d’IPO (juridiques, bancaires) et les exigences de gouvernance post-cotation peuvent être considérés comme dissuasifs, notamment pour les sociétés de taille intermédiaire.
2. Des atouts non négligeables
Valorisation optimisée : les marchés boursiers permettent de capter des primes pour les entreprises à fort potentiel, notamment pour les sociétés technologiques ou innovantes qui peuvent espérer des multiples élevés. Planisware, a ainsi bénéficié d’une valorisation alignée sur celle attendue par les investisseurs institutionnels ;
Liquidité immédiate : les IPO éliminent la décote d’illiquidité des actifs privés, estimée entre 20% et 30%, augmentant la valeur pour les investisseurs. Elle permettent une liquidité immédiate sur la part introduite, avec la possibilité pour le fonds de céder graduellement via des cessions secondaires ;
Visibilité renforcée : une cotation sur Euronext Paris accroît la notoriété des entreprises, avec un effet de marque boursière qui peut aussi faciliter le recrutement, les partenariats ou l’accès à la dette.
Les clés pour une sortie en bourse réussie
Pour maximiser le succès d’une sortie au travers d’une IPO, les fonds PE doivent :
L’IPO redevient ainsi, dans un cycle plus complexe pour les sorties classiques, une véritable alternative stratégique.
À condition de changer d’état d’esprit :
Bref, sortir par le haut… et par la Bourse.
EuroLand Corporate a annoncé son transfert sur Euronext Growth à la suite du lancement d’une augmentation de capital destinée à obtenir le flottant minimum de 2,5 M€.
Quel est notre métier ?
EuroLand Corporate est un acteur de référence dans le conseil aux entreprises de croissance cotées, avec une expertise reconnue dans l’accompagnement des small caps, l’analyse financière sponsorisée et les opérations sur les marchés de capitaux et de dettes.
La société propose une offre complète de services aux valeurs moyennes cotées à Paris, articulée autour de deux pôles complémentaires. Son objectif : aider les entreprises à optimiser leur valorisation, renforcer leur visibilité et diversifier leurs sources de financement.
Leader en tant que Listing Sponsor sur Euronext Growth avec 37 sociétés suivies, EuroLand Corporate accompagne aujourd’hui plus de 60 sociétés cotées, aussi bien sur Euronext Growth que sur les marchés réglementés.
En novembre 2024, EuroLand Corporate a pris une participation minoritaire dans la société Leuwen pour créer ensemble une plateforme intégrée de services financiers dédiée aux entreprises en croissance. Cette alliance stratégique donne naissance à un acteur 360° du conseil en haut de bilan, au service des entreprises cotées et non cotées, notamment dans les secteurs technologiques et les groupes familiaux.
Ce nouvel ensemble accompagne les entreprises à chaque étape de leur développement, quelle que soit leur taille, en matière de M&A, dette, equity et quasi-equity.
Pourquoi ce transfert ?
Cotée sur Euronext Access depuis 2005, EuroLand Corporate souhaite rejoindre Euronext Growth pour franchir une nouvelle étape dans son développement. Ce marché, spécifiquement conçu pour les PME et ETI en croissance, offre un cadre réglementaire plus adapté à notre taille, à notre profil et à notre stratégie.
Ce transfert s’inscrit dans une démarche cohérente avec notre cœur de métier : chaque jour, nous accompagnons nos clients dans leurs opérations boursières, leurs transferts de marché et leurs réflexions stratégiques de valorisation. Aujourd’hui, nous appliquons à nous-mêmes les conseils que nous prodiguons.
Plusieurs objectifs motivent ce choix :
Un signal fort pour l’avenir
Ce transfert, rendu possible par une augmentation de capital permettant d’atteindre le seuil réglementaire de 2,5 M€ de flottant, traduit notre volonté d’exemplarité et notre engagement à long terme. Il s’agit d’un pas stratégique vers plus de transparence, de crédibilité et de croissance.
En rejoignant Euronext Growth, EuroLand Corporate affirme son positionnement de partenaire de référence des sociétés cotées, et sa détermination à incarner le dynamisme des marchés de capitaux dédiés aux entreprises en croissance, cotées et non cotées.
Les offres publiques sont décidément à l’honneur dans notre Question Corporate ces derniers temps !
Après le Refus de conformité, c’est au tour du délai entre annonce et dépôt d’un projet d’offre obligatoire d’être sous le feu des projecteurs cette semaine.
Le 6 mai 2024, Danae Group, acteur clé des médias et de la communication, a acquis, via sa filiale à 100 % Groupe Entreprendre, un bloc de contrôle représentant 85,38 % du capital et 75,68 % des droits de vote théoriques d’Entreprendre, société cotée sur Euronext Growth.
Cette transaction, réalisée hors marché auprès du fondateur d’Entreprendre, a fait l’objet d’un communiqué de presse en date du 17 mai 2024 annonçant le dépôt par Groupe Entreprendre « dans les prochaines semaines » d’un projet d’offre publique d’achat simplifiée obligatoire.
Sur Euronext Growth, une OPA obligatoire est déclenchée lorsqu’un actionnaire franchit, seul ou de concert, le seuil de 50 % du capital ou des droits de vote d’une société cotée (article 234-2 du Règlement général de l’AMF). Ce dispositif protège les actionnaires minoritaires en leur garantissant une sortie à un prix équitable lors d’un changement de contrôle. Avec 85,38 % du capital, Danae Group ayant largement dépassé ce seuil, est bien soumise à l’obligation de déposer une offre.
Si l’article 231-2 du Règlement général de l’AMF (RGAM) exige que l’initiateur de l’offre publique notifie l’AMF du franchissement de seuil dans les 5 jours de bourse suivant l’acquisition, il ne précise pas de délai pour le dépôt effectif du projet d’offre.
En général, il est admis que le dépôt du projet d’offre publique doit se faire dans un « délai raisonnable » après son annonce. Mais, faute de précision réglementaire, cela a abouti à des délais pouvant être compris de quelques semaines à plus de 6 mois…
Malgré l’annonce de l’OPA simplifiée le 17 mai 2024, Danae Group n’a toujours pas déposé de projet d’offre à ce jour, près d’un an après, comme l’a relevé l’AMF dans un communiqué du 13 mai 2025.
En vertu de l’article L. 621-14 II du code monétaire financier, l’AMF a enjoint à Danae Group de se conformer à son obligation dans son communiqué de presse, une intervention extrêmement rare qui souligne son rôle de garant de la transparence et de la protection des investisseurs.
Le retard, exceptionnel avec plus d’un an écoulé depuis le franchissement de seuil, fait de ce cas un précédent notable, bien que de telles injonctions restent peu fréquentes, les initiateurs se pliant généralement à leurs obligations pour éviter sanctions ou incertitudes.
Les raisons de ce retard ne sont pas publiques. Il peut être envisagé des hypothèses prudentes :
L’injonction de l’AMF impose à l’initiateur une accélération de son processus, avec une transparence accrue. Danae Group, ou sa filiale, devra collaborer avec l’AMF, qui ne manquera pas de lui demander les raisons, tout en préservant la confiance du marché. Elle met également en lumière la rigueur des règles encadrant les offres publiques et les défis d’une exécution rapide dans des opérations potentiellement complexes.
Le contraste entre l’annonce d’un dépôt « dans les prochaines semaines » et un retard de plus d’un an interpelle. Cette situation met en lumière une lacune du RGAMF : l’absence d’un délai maximum précisément encadré pour le dépôt du projet d’Offre.
Si un « délai raisonnable » est implicitement attendu, sa variabilité (de quelques semaines à plusieurs mois voire un an) peut nuire à la prévisibilité et à la protection des actionnaires minoritaires.
Une solution pourrait consister à instaurer un délai maximum de 6 à 8 mois après le franchissement de seuil, avec des dérogations possibles pour les opérations complexes (OPA transfrontalières, soumises à des autorisations de concurrence, ou portant sur des instruments financiers multiples). Un tel cadre, qui pourrait s’inspirer de pratiques comme la Takeover Code britannique, qui impose des délais précis, renforcerait la discipline de marché tout en offrant une flexibilité raisonnable.
EuroLand Corporate, premier Listing Sponsor du marché Euronext Growth Paris, accompagne plus de 60 sociétés cotées, dont 37 en qualité de Listing Sponsor, dans leur stratégie de structuration et d’optimisation de leur communication financière.
Depuis la crise sanitaire de 2020, les investisseurs particuliers ont massivement réinvesti la Bourse. Après une période de stabilisation post-Covid, les données récentes révèlent un regain d'activité notable. En particulier, leur intérêt croissant pour les small et midcaps attire l'attention des sociétés cotées. Selon les dernières publications d'Euronext et de l'Autorité des Marchés Financiers (AMF), une nouvelle dynamique semble s'amorcer.
D’après le Tableau de bord de l’AMF (janvier 2025), 733 000 investisseurs particuliers ont réalisé au moins une opération boursière sur des actions au 4ᵉ trimestre 2024. Cela marque une progression par rapport aux trimestres précédents, illustrant une reprise significative de leur activité. Mieux encore, 551 000 d’entre eux étaient acheteurs, dont 53 000 “nouveaux investisseurs”, c’est-à-dire sans transaction depuis janvier 2020.
Cette dynamique coïncide avec une amélioration du contexte de marché. Euronext rapporte que les volumes moyens échangés sur Paris ont atteint 6,0 milliards d’euros par jour en avril 2025, contre 3,8 milliards en 2024. Ce bond s’explique notamment par des événements conjoncturels (droits de douane américains), mais aussi par un regain de confiance plus structurel.
Les small et midcaps, souvent plus agiles et innovantes, bénéficient historiquement d’un attrait particulier de la part des particuliers. En 2025, cette tendance se confirme.
Les données d’Euronext montrent une surperformance des indices small caps sur les 12 derniers mois comparée au CAC 40, avec une progression marquée du CAC Small et du PEA-PME 150. Dans les compartiments B, C et Euronext Growth, les investisseurs particuliers représentent 26 % des volumes échangés, derrière les institutionnels (39 %) mais devant les market makers (20 %). C’est un poids non négligeable, et potentiellement stratégique pour les émetteurs.
Les particuliers ne forment pas un bloc homogène. Parmi eux, les “nouveaux investisseurs” (ceux entrés depuis la pandémie) représentent une population à part : plus jeune, plus technophile, et plus autonome dans ses décisions.
Selon l’AMF et l’OCDE, les 18-34 ans sont surreprésentés parmi ces nouveaux profils, et près de 70 % passent par des plateformes en ligne (courtiers digitaux ou néobanques). Leur comportement se distingue :
Cette population joue un rôle croissant dans les premières phases d’introduction en Bourse ou dans les opérations de marché ciblées.
Dans ce contexte, les entreprises cotées de taille intermédiaire ont tout intérêt à adapter leur stratégie de communication financière aux usages et attentes de cette nouvelle génération d’investisseurs :
Les données récentes confirment une évolution de fond : les investisseurs particuliers sont de retour sur les marchés.
Chez EuroLand Corporate, nous avons très tôt pris la mesure de l’importance croissante des actionnaires individuels. Cela s’est concrétisé par :
EuroLand Corporate, premier Listing Sponsor du marché Euronext Growth Paris, accompagne plus de 60 sociétés cotées, dont 36 en qualité de Listing Sponsor, dans leur stratégie de structuration et d’optimisation de leur communication financière.
Chaque printemps, le même ballet se joue dans les grandes et petites entreprises cotées : celui des assemblées générales. Les actionnaires y sont appelés à voter sur les comptes, les dividendes, les rémunérations, les renouvellements de mandats ou encore des résolutions permettant la réalisation de levées de fonds. Derrière ce rituel de la démocratie actionnariale, une question demeure : les particuliers, ces milliers de petits porteurs souvent silencieux, peuvent-ils encore réellement peser sur les décisions stratégiques des entreprises cotées ou sont-ils condamnés à rester des figurants dans un théâtre dominé par les institutionnels ?
Une influence mathématiquement marginale
Le constat est connu : malgré leur poids numérique, les actionnaires individuels peinent à se faire entendre. Dispersés, peu organisés, rarement accompagnés, ils participent peu aux votes en assemblée. Dans les PME-ETI notamment, leur mobilisation reste faible et se concentre souvent sur les résolutions de gestion courante. Face à eux, les investisseurs professionnels – souvent présents via des blocs concertés ou des fonds spécialisés – disposent d’un pouvoir d’influence largement supérieur, et d’une capacité à peser réellement sur les orientations stratégiques.
Pourtant, les chiffres montrent que les particuliers restent bien présents au capital. Selon une étude menée par Euronext (Euronext : Dynamisez votre actionnariat individuel, mars 2024) sur un panel de 55 sociétés cotées, ils représentaient en moyenne 27,9 % du capital des PME-ETI françaises en 2023, avec des pics à 77 % pour certaines small caps au capital très atomisées. En matière de volumes échangés, leur rôle est encore plus marqué : 27 % des échanges sur ce segment leur sont attribués, contre seulement 3 % sur l’ensemble d’Euronext Paris. Autrement dit : leur empreinte économique est significative, mais leur empreinte démocratique reste marginale.
Des outils disponibles, une mobilisation à construire
Pour remobiliser cette base dormante, les sociétés cotées ont multiplié les initiatives : généralisation du vote électronique via Votaccess, retransmission des AG en direct, guides pédagogiques, services relations investisseurs renforcés… Certaines vont plus loin. Air Liquide, L’Oréal ou FDJ ont fait de la fidélisation actionnariale un axe stratégique, en valorisant l’ancienneté via des droits de vote double, des dividendes majorés, ou des actions gratuites.
Mais ces exemples restent trop isolés. Dans la majorité des cas, les outils existent mais peinent à rencontrer leur public. Les droits nouveaux introduits par la directive SRD II (vote à distance, “say on pay”, droit de poser des questions écrites) sont sous-utilisés. Et les assemblées générales restent souvent perçues comme des exercices formels, voire opaques, à mille lieues d’un réel échange entre dirigeants et actionnaires.
Là où certaines sociétés innovent avec des webinaires ciblés, des clubs actionnaires ou des campagnes d’animation via les réseaux sociaux, la majorité reste sur un modèle figé. Trop peu de sociétés construisent une relation durable avec leurs petits actionnaires. La mobilisation reste à inventer. C’est une mission à laquelle nous nous attelons chez EuroLand Corporate pour nos clients avec une offre sur mesure pour adresser les investisseurs particuliers (Visioconférences, visite de site, note d’analyste dédiée…).
L’émergence d’un actionnariat plus revendicatif ?
Face à cette inertie, un nouveau modèle commence à poindre : celui d’un actionnariat plus actif, parfois revendicatif. En France, l’Association de Défense des Actionnaires Minoritaires (ADAM) joue ce rôle depuis longtemps. Mais des signaux récents montrent que des coalitions informelles d’investisseurs – parfois composées de particuliers – peuvent peser dans le débat. Des cas comme Orpea, Casino ou TotalEnergies l’ont illustré : l’attention médiatique et la résonance publique peuvent aussi influencer la gouvernance.
Ailleurs en Europe, des initiatives plus structurées apparaissent : la plateforme britannique Tulipshare permet à des particuliers de se regrouper pour soumettre des résolutions ESG à de grands groupes. En France, la culture reste plus prudente, mais les réseaux sociaux, les forums comme Boursorama ou les plateformes collaboratives participent à une lente évolution des pratiques. L’actionnaire individuel n’est plus forcément silencieux. Il s’informe, commente, compare. Et, parfois, s’engage.
Un enjeu de gouvernance et de stratégie
Pour les entreprises cotées, cette mutation est loin d’être anodine. Dans un marché où les investisseurs institutionnels sont volatils, les particuliers représentent une base d’actionnariat plus stable, plus fidèle, souvent plus alignée avec le projet d’entreprise. À condition d’être intégrés et considérés.
Réinstaurer la relation avec les petits porteurs n’est pas un supplément d’âme : c’est un choix stratégique. C’est :
Car l’assemblée générale n’est pas une simple formalité : elle peut redevenir le lieu d’un dialogue entre l’entreprise et ceux qui la financent, quelle que soit la taille de leur portefeuille.
EuroLand Corporate, premier Listing Sponsor du marché Euronext Growth Paris, accompagne plus de 60 sociétés cotées, dont 36 en qualité de Listing Sponsor, dans leur stratégie de structuration et d’optimisation de leur communication financière.
L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) veille à la régularité et à l’équité des offres publiques (OPA / OPAS / OPR ou retraits obligatoires). Si la grande majorité de ces opérations sont déclarées conformes, l’AMF rejette parfois des offres, un événement rare mais marquant.
Rappel réglementaire : le Règlement Général de l’AMF (RGAMF) et les offres publiques
Le RGAMF encadre les offres publiques et impose à toute société (l’« initiateur ») lançant une offre publique sur une société cotée (la « cible ») de lui soumettre un projet d’offre afin qu’elle vérifie sa conformité avec les exigences légales et réglementaires en se basant sur plusieurs critères clés :
En cas de non-respect de ces critères, l’AMF peut déclarer l’offre non conforme, comme le prévoit l’article 231-10de son Règlement Général, sur la base d’une décision motivée.
Le cas Bolloré : un refus attendu par les minoritaires
En avril 2025, comme l’a relaté Les Echos, l’AMF a déclaré non conformes les offres publiques de Bolloré SE visant à racheter les minoritaires de Compagnie du Cambodge, Financière Moncey et Société Industrielle et Financière de l’Artois. Ces offres, pourtant déjà révisées une première fois en décembre 2024 avec des prix en numéraire relevés et des parités d’échange améliorées avec des actions Universal Music Group, ont été contestées par les actionnaires minoritaires qui estimaient que la valorisation, basée sur les cours de Bourse de Bolloré et de la Compagnie de l’Odet, sous-estimait fortement l’actif net comptable des holdings, en contradiction avec la jurisprudence de l’AMF depuis 2002.
Bien que les motivations précises de l’AMF ne soient pas encore publiques (elles devraient l’être prochainement), cette décision fait d’ores-et-déjà date car elle intervient dans une période où de nombreuses offres sont en cours et également contestées par les minoritaires.
Pourquoi les refus de conformité sont-ils si rares ?
Le processus d’examen de l’AMF, combiné à l’expertise des initiateurs et de leurs conseils, garantit que la plupart des offres publiques respectent les normes. Les refus surviennent ainsi généralement dans trois cas :
Implications pour les acteurs du marché
Cette décision met en lumière l’engagement de l’AMF à garantir l’équité de toute offre, conformément à son Règlement Général, et impose notamment aux entreprises préparant une offre publique de :
Pour les investisseurs, la décision de l’AMF témoigne d’un cadre réglementaire solide, protégeant les droits des minoritaires et encourageant une participation confiante aux offres publiques. Elle rappelle toutefois la nécessité d’étudier précisément les conditions des offres et les rapports d’experts.
Depuis plusieurs mois maintenant, les marchés financiers observent l’intrusion de l’intelligence artificielle dans tous les compartiments de leur chaîne de valeur. Trading haute fréquence, recherche d’investissement, relations investisseurs, détection de fraudes, génération automatique de rapports réglementaires, l’IA, et en particulier ses dernières déclinaisons (grands modèles de langage, systèmes génératifs, agents autonomes), est en passe de devenir un acteur de marché à part entière.
Le dernier Rapport de l'IOSCO, publié en mars 2025, dresse un état des lieux mondial de l’usage croissant de l’IA dans les produits et services financiers et son constat est sans ambiguïté : l’adoption s’accélère, les cas d’usage se multiplient, et les régulateurs peinent à suivre.
Une majorité d’acteurs interrogés – brokers, gérants d’actifs, infrastructures de marché – déclarent avoir déjà implémenté ou testé des outils d’IA pour des fonctions critiques. Et cette transformation ne touche pas que les grandes capitalisations. Les sociétés de taille moyenne, notamment cotées sur Euronext Growth, sont également concernées, soit comme utilisatrices, soit comme objets d’analyse algorithmique de la part de leurs investisseurs.
L’IA introduit un changement de paradigme dans la façon dont les marchés s’informent, s’analysent, investissent. Cette nouvelle donne comporte son lot de risques : biais algorithmiques, hallucinations dans les modèles de langage, opacité des décisions, délégation excessive, dépendance à des technologies propriétaires, asymétries d’information renforcées…
Le rapport IOSCO met en lumière une série de risques structurels pour la protection des investisseurs, l’intégrité des marchés et, à terme, la stabilité financière. Il cite notamment :
Pour les sociétés cotées, et en particulier les PME, cela ouvre une zone grise réglementaire et réputationnelle : que se passe-t-il si un investisseur institutionnel utilise une IA pour générer un rapport biaisé ou faux sur une société ? Qui est responsable si un chatbot relation-investisseur répond de façon erronée à une question d’un actionnaire ? Comment anticiper des arbitrages de portefeuille algorithmiques reposant sur des signaux non fondés ?
L’IOSCO propose également une série de pistes pour renforcer la gouvernance de ces outils dans le secteur financier.
Parmi elles :
Autant d’exigences qui pourraient, à court terme, concerner directement les sociétés cotées, y compris les small caps, en tant qu’émettrices.
Car si les prestataires de services d’investissement sont régulés, les émetteurs pourraient à leur tour être sollicités pour faire preuve de transparence sur leur propre usage de l’IA dans la relation investisseurs, la rédaction des communiqués, la construction de présentations financières, voire la gestion d’assemblées générales digitales.
La question de la traçabilité devient ainsi centrale. À l’heure où certains documents financiers sont partiellement rédigés par IA, où les FAQ investisseurs sont parfois gérées par des assistants conversationnels, et où les informations financières circulent à grande vitesse sur les réseaux, l’émetteur ne pourra plus faire l’économie d’un devoir de vigilance algorithmique.
La régulation européenne sur l’intelligence artificielle (AI Act) prévoit déjà un encadrement différencié selon le niveau de risque. Certaines fonctions financières pourraient en conséquence être classées comme « à haut risque ». Les sociétés cotées devront donc anticiper ce cadre, au même titre qu’elles ont dû s’adapter à la CSRD pour le climat ou la taxonomie pour la finance durable.
Dans un tel contexte, les entreprises devront faire preuve de pédagogie, de transparence et de responsabilité sur leur usage de l’IA pour éviter de s’exposer à un risque de défiance, voire de contentieux.