En 2024, les fonds de Private Equity (PE) français détenaient un volume record d’actifs, dont près de la moitié de participations non sorties conservées depuis plus de quatre ans.
Face à la nécessité de retourner du capital à leur investisseurs, les fonds de PE doivent aujourd’hui être ouverts à tous les moyens possibles pour rendre « liquides » leurs lignes les plus mûres.
Et si l’introduction en Bourse, souvent perçue comme complexe ou incertaine, redevenait une option sérieuse ?
Un contexte de sortie sous pression
Historiquement, les fonds de PE ont privilégié les cessions industrielles (« trade sales ») ou les ventes dites secondaires — voire tertiaires ou quaternaires — à d’autres fonds. Mais ce schéma atteint aujourd’hui ses limites.
D’un côté, les industriels sont plus sélectifs, confrontés à un ralentissement conjoncturel et à un coût du capital plus élevé. De l’autre, le marché secondaire du PE devient de plus en plus encombré : des milliers de participations cherchent une porte de sortie au même moment, avec des critères de valorisation parfois divergents entre vendeurs et acheteurs.
Dans ce contexte, l’introduction en Bourse s’impose comme une voie alternative crédible — pour peu qu’elle soit bien exécutée.
Quelques réussites récentes
Après une année 2023 marquée par une quasi-absence d’IPO significatives en France, avec une seule introduction dépassant 20 millions d’euros de levée de fonds, 2024 a vu une reprise modeste mais encourageante.
Euronext Paris a accueilli 14 nouvelles cotations, levant 703 millions d’euros, soit une hausse de 74% par rapport à 2023. Et dans ce petit rebond, les IPO « sponsorisées » par des fonds ont montré la voie.
Trois exemples récents et instructifs :
1. Exosens, participation de HLD qui s’est introduite en juin 2024 avec 180 millions d’euros de fonds levées et une cession par HLD de 170 millions d’euros ;
2. Lighton, acteur européen de premier plan de l’intelligence artificielle générative, dont le capital était notamment détenu avant l’IPO à plus de 11% par un fonds d’investissement de Huawei Technologies et qui s’est introduite fin 2024 avec une levée de près de 12 millions d’euros ;
3. Planisware, soutenue par Ardian, qui a levé 278 millions d’euros en avril 2024 sur Euronext Paris, la plus importante introduction française depuis trois ans.
Cerise sur le gâteau, depuis leur IPO ces trois sociétés ont vu leur capitalisation boursière progresser respectivement de 117%, 70% et 53%. De quoi faire réfléchir les fonds encore réticents.
Avantages versus contraintes : un arbitrage qui se redessine
1. Les défis restent réels
La volatilité du marché - exacerbée par l’environnement macroéconomique et géopolitique - rend difficile le « market timing » et peut freiner le marché des IPO ;
La sélectivité des investisseurs, notamment institutionnels, qui privilégient les sociétés rentables avec une gouvernance crédibl et peut limiter les candidats éligibles parmi les participations des fonds ;
Les coûts et la complexité : les frais d’IPO (juridiques, bancaires) et les exigences de gouvernance post-cotation peuvent être considérés comme dissuasifs, notamment pour les sociétés de taille intermédiaire.
2. Des atouts non négligeables
Valorisation optimisée : les marchés boursiers permettent de capter des primes pour les entreprises à fort potentiel, notamment pour les sociétés technologiques ou innovantes qui peuvent espérer des multiples élevés. Planisware, a ainsi bénéficié d’une valorisation alignée sur celle attendue par les investisseurs institutionnels ;
Liquidité immédiate : les IPO éliminent la décote d’illiquidité des actifs privés, estimée entre 20% et 30%, augmentant la valeur pour les investisseurs. Elle permettent une liquidité immédiate sur la part introduite, avec la possibilité pour le fonds de céder graduellement via des cessions secondaires ;
Visibilité renforcée : une cotation sur Euronext Paris accroît la notoriété des entreprises, avec un effet de marque boursière qui peut aussi faciliter le recrutement, les partenariats ou l’accès à la dette.
Les clés pour une sortie en bourse réussie
Pour maximiser le succès d’une sortie au travers d’une IPO, les fonds PE doivent :
L’IPO redevient ainsi, dans un cycle plus complexe pour les sorties classiques, une véritable alternative stratégique.
À condition de changer d’état d’esprit :
Bref, sortir par le haut… et par la Bourse.
EuroLand Corporate a annoncé son transfert sur Euronext Growth à la suite du lancement d’une augmentation de capital destinée à obtenir le flottant minimum de 2,5 M€.
Quel est notre métier ?
EuroLand Corporate est un acteur de référence dans le conseil aux entreprises de croissance cotées, avec une expertise reconnue dans l’accompagnement des small caps, l’analyse financière sponsorisée et les opérations sur les marchés de capitaux et de dettes.
La société propose une offre complète de services aux valeurs moyennes cotées à Paris, articulée autour de deux pôles complémentaires. Son objectif : aider les entreprises à optimiser leur valorisation, renforcer leur visibilité et diversifier leurs sources de financement.
Leader en tant que Listing Sponsor sur Euronext Growth avec 37 sociétés suivies, EuroLand Corporate accompagne aujourd’hui plus de 60 sociétés cotées, aussi bien sur Euronext Growth que sur les marchés réglementés.
En novembre 2024, EuroLand Corporate a pris une participation minoritaire dans la société Leuwen pour créer ensemble une plateforme intégrée de services financiers dédiée aux entreprises en croissance. Cette alliance stratégique donne naissance à un acteur 360° du conseil en haut de bilan, au service des entreprises cotées et non cotées, notamment dans les secteurs technologiques et les groupes familiaux.
Ce nouvel ensemble accompagne les entreprises à chaque étape de leur développement, quelle que soit leur taille, en matière de M&A, dette, equity et quasi-equity.
Pourquoi ce transfert ?
Cotée sur Euronext Access depuis 2005, EuroLand Corporate souhaite rejoindre Euronext Growth pour franchir une nouvelle étape dans son développement. Ce marché, spécifiquement conçu pour les PME et ETI en croissance, offre un cadre réglementaire plus adapté à notre taille, à notre profil et à notre stratégie.
Ce transfert s’inscrit dans une démarche cohérente avec notre cœur de métier : chaque jour, nous accompagnons nos clients dans leurs opérations boursières, leurs transferts de marché et leurs réflexions stratégiques de valorisation. Aujourd’hui, nous appliquons à nous-mêmes les conseils que nous prodiguons.
Plusieurs objectifs motivent ce choix :
Un signal fort pour l’avenir
Ce transfert, rendu possible par une augmentation de capital permettant d’atteindre le seuil réglementaire de 2,5 M€ de flottant, traduit notre volonté d’exemplarité et notre engagement à long terme. Il s’agit d’un pas stratégique vers plus de transparence, de crédibilité et de croissance.
En rejoignant Euronext Growth, EuroLand Corporate affirme son positionnement de partenaire de référence des sociétés cotées, et sa détermination à incarner le dynamisme des marchés de capitaux dédiés aux entreprises en croissance, cotées et non cotées.
Les offres publiques sont décidément à l’honneur dans notre Question Corporate ces derniers temps !
Après le Refus de conformité, c’est au tour du délai entre annonce et dépôt d’un projet d’offre obligatoire d’être sous le feu des projecteurs cette semaine.
Le 6 mai 2024, Danae Group, acteur clé des médias et de la communication, a acquis, via sa filiale à 100 % Groupe Entreprendre, un bloc de contrôle représentant 85,38 % du capital et 75,68 % des droits de vote théoriques d’Entreprendre, société cotée sur Euronext Growth.
Cette transaction, réalisée hors marché auprès du fondateur d’Entreprendre, a fait l’objet d’un communiqué de presse en date du 17 mai 2024 annonçant le dépôt par Groupe Entreprendre « dans les prochaines semaines » d’un projet d’offre publique d’achat simplifiée obligatoire.
Sur Euronext Growth, une OPA obligatoire est déclenchée lorsqu’un actionnaire franchit, seul ou de concert, le seuil de 50 % du capital ou des droits de vote d’une société cotée (article 234-2 du Règlement général de l’AMF). Ce dispositif protège les actionnaires minoritaires en leur garantissant une sortie à un prix équitable lors d’un changement de contrôle. Avec 85,38 % du capital, Danae Group ayant largement dépassé ce seuil, est bien soumise à l’obligation de déposer une offre.
Si l’article 231-2 du Règlement général de l’AMF (RGAM) exige que l’initiateur de l’offre publique notifie l’AMF du franchissement de seuil dans les 5 jours de bourse suivant l’acquisition, il ne précise pas de délai pour le dépôt effectif du projet d’offre.
En général, il est admis que le dépôt du projet d’offre publique doit se faire dans un « délai raisonnable » après son annonce. Mais, faute de précision réglementaire, cela a abouti à des délais pouvant être compris de quelques semaines à plus de 6 mois…
Malgré l’annonce de l’OPA simplifiée le 17 mai 2024, Danae Group n’a toujours pas déposé de projet d’offre à ce jour, près d’un an après, comme l’a relevé l’AMF dans un communiqué du 13 mai 2025.
En vertu de l’article L. 621-14 II du code monétaire financier, l’AMF a enjoint à Danae Group de se conformer à son obligation dans son communiqué de presse, une intervention extrêmement rare qui souligne son rôle de garant de la transparence et de la protection des investisseurs.
Le retard, exceptionnel avec plus d’un an écoulé depuis le franchissement de seuil, fait de ce cas un précédent notable, bien que de telles injonctions restent peu fréquentes, les initiateurs se pliant généralement à leurs obligations pour éviter sanctions ou incertitudes.
Les raisons de ce retard ne sont pas publiques. Il peut être envisagé des hypothèses prudentes :
L’injonction de l’AMF impose à l’initiateur une accélération de son processus, avec une transparence accrue. Danae Group, ou sa filiale, devra collaborer avec l’AMF, qui ne manquera pas de lui demander les raisons, tout en préservant la confiance du marché. Elle met également en lumière la rigueur des règles encadrant les offres publiques et les défis d’une exécution rapide dans des opérations potentiellement complexes.
Le contraste entre l’annonce d’un dépôt « dans les prochaines semaines » et un retard de plus d’un an interpelle. Cette situation met en lumière une lacune du RGAMF : l’absence d’un délai maximum précisément encadré pour le dépôt du projet d’Offre.
Si un « délai raisonnable » est implicitement attendu, sa variabilité (de quelques semaines à plusieurs mois voire un an) peut nuire à la prévisibilité et à la protection des actionnaires minoritaires.
Une solution pourrait consister à instaurer un délai maximum de 6 à 8 mois après le franchissement de seuil, avec des dérogations possibles pour les opérations complexes (OPA transfrontalières, soumises à des autorisations de concurrence, ou portant sur des instruments financiers multiples). Un tel cadre, qui pourrait s’inspirer de pratiques comme la Takeover Code britannique, qui impose des délais précis, renforcerait la discipline de marché tout en offrant une flexibilité raisonnable.
EuroLand Corporate, premier Listing Sponsor du marché Euronext Growth Paris, accompagne plus de 60 sociétés cotées, dont 37 en qualité de Listing Sponsor, dans leur stratégie de structuration et d’optimisation de leur communication financière.
Depuis la crise sanitaire de 2020, les investisseurs particuliers ont massivement réinvesti la Bourse. Après une période de stabilisation post-Covid, les données récentes révèlent un regain d'activité notable. En particulier, leur intérêt croissant pour les small et midcaps attire l'attention des sociétés cotées. Selon les dernières publications d'Euronext et de l'Autorité des Marchés Financiers (AMF), une nouvelle dynamique semble s'amorcer.
D’après le Tableau de bord de l’AMF (janvier 2025), 733 000 investisseurs particuliers ont réalisé au moins une opération boursière sur des actions au 4ᵉ trimestre 2024. Cela marque une progression par rapport aux trimestres précédents, illustrant une reprise significative de leur activité. Mieux encore, 551 000 d’entre eux étaient acheteurs, dont 53 000 “nouveaux investisseurs”, c’est-à-dire sans transaction depuis janvier 2020.
Cette dynamique coïncide avec une amélioration du contexte de marché. Euronext rapporte que les volumes moyens échangés sur Paris ont atteint 6,0 milliards d’euros par jour en avril 2025, contre 3,8 milliards en 2024. Ce bond s’explique notamment par des événements conjoncturels (droits de douane américains), mais aussi par un regain de confiance plus structurel.
Les small et midcaps, souvent plus agiles et innovantes, bénéficient historiquement d’un attrait particulier de la part des particuliers. En 2025, cette tendance se confirme.
Les données d’Euronext montrent une surperformance des indices small caps sur les 12 derniers mois comparée au CAC 40, avec une progression marquée du CAC Small et du PEA-PME 150. Dans les compartiments B, C et Euronext Growth, les investisseurs particuliers représentent 26 % des volumes échangés, derrière les institutionnels (39 %) mais devant les market makers (20 %). C’est un poids non négligeable, et potentiellement stratégique pour les émetteurs.
Les particuliers ne forment pas un bloc homogène. Parmi eux, les “nouveaux investisseurs” (ceux entrés depuis la pandémie) représentent une population à part : plus jeune, plus technophile, et plus autonome dans ses décisions.
Selon l’AMF et l’OCDE, les 18-34 ans sont surreprésentés parmi ces nouveaux profils, et près de 70 % passent par des plateformes en ligne (courtiers digitaux ou néobanques). Leur comportement se distingue :
Cette population joue un rôle croissant dans les premières phases d’introduction en Bourse ou dans les opérations de marché ciblées.
Dans ce contexte, les entreprises cotées de taille intermédiaire ont tout intérêt à adapter leur stratégie de communication financière aux usages et attentes de cette nouvelle génération d’investisseurs :
Les données récentes confirment une évolution de fond : les investisseurs particuliers sont de retour sur les marchés.
Chez EuroLand Corporate, nous avons très tôt pris la mesure de l’importance croissante des actionnaires individuels. Cela s’est concrétisé par :
EuroLand Corporate, premier Listing Sponsor du marché Euronext Growth Paris, accompagne plus de 60 sociétés cotées, dont 36 en qualité de Listing Sponsor, dans leur stratégie de structuration et d’optimisation de leur communication financière.
Chaque printemps, le même ballet se joue dans les grandes et petites entreprises cotées : celui des assemblées générales. Les actionnaires y sont appelés à voter sur les comptes, les dividendes, les rémunérations, les renouvellements de mandats ou encore des résolutions permettant la réalisation de levées de fonds. Derrière ce rituel de la démocratie actionnariale, une question demeure : les particuliers, ces milliers de petits porteurs souvent silencieux, peuvent-ils encore réellement peser sur les décisions stratégiques des entreprises cotées ou sont-ils condamnés à rester des figurants dans un théâtre dominé par les institutionnels ?
Une influence mathématiquement marginale
Le constat est connu : malgré leur poids numérique, les actionnaires individuels peinent à se faire entendre. Dispersés, peu organisés, rarement accompagnés, ils participent peu aux votes en assemblée. Dans les PME-ETI notamment, leur mobilisation reste faible et se concentre souvent sur les résolutions de gestion courante. Face à eux, les investisseurs professionnels – souvent présents via des blocs concertés ou des fonds spécialisés – disposent d’un pouvoir d’influence largement supérieur, et d’une capacité à peser réellement sur les orientations stratégiques.
Pourtant, les chiffres montrent que les particuliers restent bien présents au capital. Selon une étude menée par Euronext (Euronext : Dynamisez votre actionnariat individuel, mars 2024) sur un panel de 55 sociétés cotées, ils représentaient en moyenne 27,9 % du capital des PME-ETI françaises en 2023, avec des pics à 77 % pour certaines small caps au capital très atomisées. En matière de volumes échangés, leur rôle est encore plus marqué : 27 % des échanges sur ce segment leur sont attribués, contre seulement 3 % sur l’ensemble d’Euronext Paris. Autrement dit : leur empreinte économique est significative, mais leur empreinte démocratique reste marginale.
Des outils disponibles, une mobilisation à construire
Pour remobiliser cette base dormante, les sociétés cotées ont multiplié les initiatives : généralisation du vote électronique via Votaccess, retransmission des AG en direct, guides pédagogiques, services relations investisseurs renforcés… Certaines vont plus loin. Air Liquide, L’Oréal ou FDJ ont fait de la fidélisation actionnariale un axe stratégique, en valorisant l’ancienneté via des droits de vote double, des dividendes majorés, ou des actions gratuites.
Mais ces exemples restent trop isolés. Dans la majorité des cas, les outils existent mais peinent à rencontrer leur public. Les droits nouveaux introduits par la directive SRD II (vote à distance, “say on pay”, droit de poser des questions écrites) sont sous-utilisés. Et les assemblées générales restent souvent perçues comme des exercices formels, voire opaques, à mille lieues d’un réel échange entre dirigeants et actionnaires.
Là où certaines sociétés innovent avec des webinaires ciblés, des clubs actionnaires ou des campagnes d’animation via les réseaux sociaux, la majorité reste sur un modèle figé. Trop peu de sociétés construisent une relation durable avec leurs petits actionnaires. La mobilisation reste à inventer. C’est une mission à laquelle nous nous attelons chez EuroLand Corporate pour nos clients avec une offre sur mesure pour adresser les investisseurs particuliers (Visioconférences, visite de site, note d’analyste dédiée…).
L’émergence d’un actionnariat plus revendicatif ?
Face à cette inertie, un nouveau modèle commence à poindre : celui d’un actionnariat plus actif, parfois revendicatif. En France, l’Association de Défense des Actionnaires Minoritaires (ADAM) joue ce rôle depuis longtemps. Mais des signaux récents montrent que des coalitions informelles d’investisseurs – parfois composées de particuliers – peuvent peser dans le débat. Des cas comme Orpea, Casino ou TotalEnergies l’ont illustré : l’attention médiatique et la résonance publique peuvent aussi influencer la gouvernance.
Ailleurs en Europe, des initiatives plus structurées apparaissent : la plateforme britannique Tulipshare permet à des particuliers de se regrouper pour soumettre des résolutions ESG à de grands groupes. En France, la culture reste plus prudente, mais les réseaux sociaux, les forums comme Boursorama ou les plateformes collaboratives participent à une lente évolution des pratiques. L’actionnaire individuel n’est plus forcément silencieux. Il s’informe, commente, compare. Et, parfois, s’engage.
Un enjeu de gouvernance et de stratégie
Pour les entreprises cotées, cette mutation est loin d’être anodine. Dans un marché où les investisseurs institutionnels sont volatils, les particuliers représentent une base d’actionnariat plus stable, plus fidèle, souvent plus alignée avec le projet d’entreprise. À condition d’être intégrés et considérés.
Réinstaurer la relation avec les petits porteurs n’est pas un supplément d’âme : c’est un choix stratégique. C’est :
Car l’assemblée générale n’est pas une simple formalité : elle peut redevenir le lieu d’un dialogue entre l’entreprise et ceux qui la financent, quelle que soit la taille de leur portefeuille.
EuroLand Corporate, premier Listing Sponsor du marché Euronext Growth Paris, accompagne plus de 60 sociétés cotées, dont 36 en qualité de Listing Sponsor, dans leur stratégie de structuration et d’optimisation de leur communication financière.
L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) veille à la régularité et à l’équité des offres publiques (OPA / OPAS / OPR ou retraits obligatoires). Si la grande majorité de ces opérations sont déclarées conformes, l’AMF rejette parfois des offres, un événement rare mais marquant.
Rappel réglementaire : le Règlement Général de l’AMF (RGAMF) et les offres publiques
Le RGAMF encadre les offres publiques et impose à toute société (l’« initiateur ») lançant une offre publique sur une société cotée (la « cible ») de lui soumettre un projet d’offre afin qu’elle vérifie sa conformité avec les exigences légales et réglementaires en se basant sur plusieurs critères clés :
En cas de non-respect de ces critères, l’AMF peut déclarer l’offre non conforme, comme le prévoit l’article 231-10de son Règlement Général, sur la base d’une décision motivée.
Le cas Bolloré : un refus attendu par les minoritaires
En avril 2025, comme l’a relaté Les Echos, l’AMF a déclaré non conformes les offres publiques de Bolloré SE visant à racheter les minoritaires de Compagnie du Cambodge, Financière Moncey et Société Industrielle et Financière de l’Artois. Ces offres, pourtant déjà révisées une première fois en décembre 2024 avec des prix en numéraire relevés et des parités d’échange améliorées avec des actions Universal Music Group, ont été contestées par les actionnaires minoritaires qui estimaient que la valorisation, basée sur les cours de Bourse de Bolloré et de la Compagnie de l’Odet, sous-estimait fortement l’actif net comptable des holdings, en contradiction avec la jurisprudence de l’AMF depuis 2002.
Bien que les motivations précises de l’AMF ne soient pas encore publiques (elles devraient l’être prochainement), cette décision fait d’ores-et-déjà date car elle intervient dans une période où de nombreuses offres sont en cours et également contestées par les minoritaires.
Pourquoi les refus de conformité sont-ils si rares ?
Le processus d’examen de l’AMF, combiné à l’expertise des initiateurs et de leurs conseils, garantit que la plupart des offres publiques respectent les normes. Les refus surviennent ainsi généralement dans trois cas :
Implications pour les acteurs du marché
Cette décision met en lumière l’engagement de l’AMF à garantir l’équité de toute offre, conformément à son Règlement Général, et impose notamment aux entreprises préparant une offre publique de :
Pour les investisseurs, la décision de l’AMF témoigne d’un cadre réglementaire solide, protégeant les droits des minoritaires et encourageant une participation confiante aux offres publiques. Elle rappelle toutefois la nécessité d’étudier précisément les conditions des offres et les rapports d’experts.
Depuis plusieurs mois maintenant, les marchés financiers observent l’intrusion de l’intelligence artificielle dans tous les compartiments de leur chaîne de valeur. Trading haute fréquence, recherche d’investissement, relations investisseurs, détection de fraudes, génération automatique de rapports réglementaires, l’IA, et en particulier ses dernières déclinaisons (grands modèles de langage, systèmes génératifs, agents autonomes), est en passe de devenir un acteur de marché à part entière.
Le dernier Rapport de l'IOSCO, publié en mars 2025, dresse un état des lieux mondial de l’usage croissant de l’IA dans les produits et services financiers et son constat est sans ambiguïté : l’adoption s’accélère, les cas d’usage se multiplient, et les régulateurs peinent à suivre.
Une majorité d’acteurs interrogés – brokers, gérants d’actifs, infrastructures de marché – déclarent avoir déjà implémenté ou testé des outils d’IA pour des fonctions critiques. Et cette transformation ne touche pas que les grandes capitalisations. Les sociétés de taille moyenne, notamment cotées sur Euronext Growth, sont également concernées, soit comme utilisatrices, soit comme objets d’analyse algorithmique de la part de leurs investisseurs.
L’IA introduit un changement de paradigme dans la façon dont les marchés s’informent, s’analysent, investissent. Cette nouvelle donne comporte son lot de risques : biais algorithmiques, hallucinations dans les modèles de langage, opacité des décisions, délégation excessive, dépendance à des technologies propriétaires, asymétries d’information renforcées…
Le rapport IOSCO met en lumière une série de risques structurels pour la protection des investisseurs, l’intégrité des marchés et, à terme, la stabilité financière. Il cite notamment :
Pour les sociétés cotées, et en particulier les PME, cela ouvre une zone grise réglementaire et réputationnelle : que se passe-t-il si un investisseur institutionnel utilise une IA pour générer un rapport biaisé ou faux sur une société ? Qui est responsable si un chatbot relation-investisseur répond de façon erronée à une question d’un actionnaire ? Comment anticiper des arbitrages de portefeuille algorithmiques reposant sur des signaux non fondés ?
L’IOSCO propose également une série de pistes pour renforcer la gouvernance de ces outils dans le secteur financier.
Parmi elles :
Autant d’exigences qui pourraient, à court terme, concerner directement les sociétés cotées, y compris les small caps, en tant qu’émettrices.
Car si les prestataires de services d’investissement sont régulés, les émetteurs pourraient à leur tour être sollicités pour faire preuve de transparence sur leur propre usage de l’IA dans la relation investisseurs, la rédaction des communiqués, la construction de présentations financières, voire la gestion d’assemblées générales digitales.
La question de la traçabilité devient ainsi centrale. À l’heure où certains documents financiers sont partiellement rédigés par IA, où les FAQ investisseurs sont parfois gérées par des assistants conversationnels, et où les informations financières circulent à grande vitesse sur les réseaux, l’émetteur ne pourra plus faire l’économie d’un devoir de vigilance algorithmique.
La régulation européenne sur l’intelligence artificielle (AI Act) prévoit déjà un encadrement différencié selon le niveau de risque. Certaines fonctions financières pourraient en conséquence être classées comme « à haut risque ». Les sociétés cotées devront donc anticiper ce cadre, au même titre qu’elles ont dû s’adapter à la CSRD pour le climat ou la taxonomie pour la finance durable.
Dans un tel contexte, les entreprises devront faire preuve de pédagogie, de transparence et de responsabilité sur leur usage de l’IA pour éviter de s’exposer à un risque de défiance, voire de contentieux.
Alors que le marché des introductions en bourse (IPO) a connu un franc ralentissement ces dernières années, les derniers succès observés pourraient bien inverser la tendance et inciter de nouvelles entreprises à envisager cette voie de financement.
Pendant longtemps, les IPO ont souffert d’une mauvaise réputation, en particulier en raison de leurs performances boursières souvent décevantes. Depuis 2021, 55 entreprises ont tenté l’aventure boursière en France, et seulement 8 d’entre elles affichent un parcours positif. Mais un élément retient l’attention : parmi ces 8, 6 ont été introduites en bourse au cours des 18 derniers mois. Un signal fort qui montre que les nouvelles vagues d’IPO génèrent davantage de valeur pour les actionnaires et dessinent un bilan déjà très encourageant.
Parmi les sociétés qui incarnent cette dynamique positive, deux cas méritent une attention particulière : STIF et Exosens. Ces deux entreprises illustrent parfaitement les bénéfices que peut offrir la bourse aux PME et ETI : levée de fonds réussie, respect du business plan, valorisation en forte hausse, et possibilité pour certains actionnaires de céder partiellement leurs titres dans de bonnes conditions.
Fondée en 1984, STIF est spécialisée dans les composants pour le transport de produits en vrac et les équipements de protection contre les explosions en milieu industriel. L’entreprise a réalisé son IPO sur Euronext Growth Paris le 20 décembre 2023. Cette introduction s’est soldée par un franc succès : 10,35 millions d’euros levés, dont 9 millions via l’émission d’actions nouvelles. Le prix d’introduction a été fixé à 6,50 €, pour une capitalisation initiale de 33 millions d’euros. Dès ses premiers mois de cotation, STIF a respecté son business plan et délivré des résultats conformes aux attentes, ce qui a renforcé la confiance des investisseurs. Le titre a ensuite connu une progression spectaculaire : +370% depuis l’introduction, avec un cours atteignant actuellement son plus haut historique, porté par la publication de très bons résultats annuels. Ces résultats ont confirmé la solidité du modèle de croissance de STIF, et son attractivité sur un marché industriel en transformation. Cette dynamique a permis aux actionnaires familiaux de céder environ 500 000 actions en octobre 2024, portant le flottant de 31% à 41%. Une opération secondaire menée sans pression sur le marché, qui a contribué à améliorer la liquidité du titre.
Exosens est un acteur clé des technologies d’amplification, de détection et d’imagerie, servant principalement les secteurs de la défense, de la recherche scientifique et de la surveillance.L’entreprise a choisi Euronext Paris (compartiment A) pour son IPO le 7 juin 2024. L’opération comprenait la cession de 8,5 millions d’actions existantes par HLD Europe et certains actionnaires minoritaires (soit environ 170 millions d’euros), ainsi qu’une augmentation de capital de 134 millions d’euros via l’émission de 6,7 millions d’actions nouvelles. Le tout pour un prix d’introduction de 20 € par action, valorisant Exosens à plus d’un milliard d’euros. Depuis l’introduction, le titre a progressé de plus de 70%, porté notamment par la publication récente de résultats annuels 2024 largement supérieurs aux prévisions du business plan présenté lors de l’IPO. La croissance du chiffre d’affaires a atteint +35%, dont 25% en organique, dépassant largement les objectifs du BP qui tablaient sur une croissance de 30% (dont 15 à 20% en organique). De plus, l’EBITDA ajusté s’est établi à 118,5 M€, contre 115 M€ attendus (hors effets d’acquisitions), démontrant une exécution opérationnelle très rigoureuse. Ces excellents résultats ont permis au fonds HLD de réaliser une cession partielle de titres en mars 2025, capitalisant sur la valorisation atteinte, tout en conservant une position stratégique dans la société.
Ces deux exemples illustrent parfaitement le rôle de la Bourse pour les PME/ ETI : financer son développement, offrir une liquidité aux actionnaires, valoriser sa société pour des acquisitions et accroitre sa notoriété. Si cette dynamique se poursuit, elle pourrait ouvrir la voie à de nouvelles introductions en bourse, et ainsi enrichir l’univers des small caps cotées.
En 2024, les dividendes mondiaux ont culminé à 1 750 milliards de dollars, enregistrant une croissance moyenne de 5,2 %, selon le Janus Henderson Global Dividend Index Rapport Janus Henderson, 2024. Ce chiffre, qui dépasse les prévisions initiales de 1 730 milliards, doit son éclat à une accélération saisissante au quatrième trimestre (+9,4 %), portée par les États-Unis et le Japon. Le secteur financier a dominé les débats, tandis que les géants technologiques ont bousculé l’ordre établi, propulsant cette année dans une dimension inégalée.
Une dynamique mondiale à pleine puissance
Parmi les 1 200 entreprises majeures étudiées, 88 % ont maintenu ou accru leurs dividendes, avec une hausse médiane de 6,7 % qui traduit une vitalité remarquable [Rapport Janus Henderson, 2024]. Le secteur financier a dicté sa loi, mobilisant 434,8 milliards de dollars, dont 257,6 milliards issus des banques, galvanisées par des taux d’intérêt transformant les bilans en machines à profits. Les télécommunications, la construction et l’assurance ont suivi avec des hausses à deux chiffres, contrastant avec un recul de 26 milliards dans les secteurs minier et des transports.
L’entrée fracassante de Meta, Alphabet et Alibaba parmi les payeurs a redessiné les contours du paysage, avec 15,1 milliards de dollars distribués, soit 20 % de la croissance mondiale. « Ces acteurs, arrivés à maturité, mobilisent leurs réserves de liquidités pour les actionnaires », observe Jane Shoemake, de l’équipe Global Equity Income chez Janus Henderson. Les chiffres par région soulignent cette montée en puissance.
La France, locomotive européenne sous les projecteurs
La France s’est imposée comme un pilier incontournable en Europe, avec 74,2 milliards de dollars distribués en 2024, soit une croissance moyenne de 8,2 %, l’une des plus élevées parmi les économies avancées. Ce dynamisme, qui place le pays parmi les 17 nations à battre des records, repose sur des performances solides dans des secteurs clés. Axa et BNP Paribas ont été les fers de lance, leurs bénéfices gonflés par des taux d’intérêt favorables et une gestion rigoureuse leur permettant de redistribuer des montants significatifs. Safran, porté par la reprise aéronautique, et EssilorLuxottica, soutenu par la demande mondiale en optique de luxe, ont renforcé cette trajectoire.
« Avec une hausse moyenne de 8,2 %, la France affirme sa position de leader européen », souligne Charles-Henri Herrmann, directeur du développement France & Distribution Benelux chez Janus Henderson. Cependant, cette réussite n’est pas exempte de failles : Société Générale a amputé ses versements de 47 %, reflet de difficultés internes qui ont freiné l’élan collectif. Malgré ce bémol, la contribution française au total européen (313,2 milliards de dollars) reste prépondérante, illustrant une capacité à rivaliser avec les poids lourds mondiaux dans un contexte de forte concurrence.
Les leaders mondiaux en lumière
Le classement des 10 principaux payeurs mondiaux en 2024 met en évidence une hiérarchie dominée par des géants internationaux
Microsoft conserve son statut de leader avec 22 milliards de dollars, suivi par ExxonMobil, dynamisé par l’acquisition de Pioneer Resources à 16,7 milliards. Aucune entreprise française n’intègre ce top 10, un rappel de l’écart entre les champions nationaux et les titans mondiaux en termes de volumes absolus.
Perspectives 2025 : une ambition intacte
Janus Henderson anticipe une croissance moyenne de 5,0 % en 2025, portant les dividendes à 1 830 milliards de dollars. Malgré les incertitudes liées aux tensions commerciales sous l’administration Trump et à la hausse des coûts de financement, cette projection reflète une stabilité notable. « Les dividendes démontrent une résilience supérieure aux bénéfices face aux cycles économiques », affirme Jane Shoemake. Les marchés escomptent une progression des profits dépassant 10 %, mais la volatilité des taux et des obligations pourrait imposer des limites.
Les SMID CAPS françaises à l’épreuve
Pour les petites et moyennes capitalisations françaises, cette année record accentue les contrastes. Les grandes entreprises nationales, comme Axa et BNP Paribas, ont brillé, mais les SMID CAPS, aux ressources plus contraintes, ont souvent privilégié la rétention de leurs liquidités. Les 15,1 milliards de dollars versés par Meta, Alphabet et Alibaba – un quart des dividendes français – soulignent l’ampleur de la compétition.
Cette conjoncture intensifie les attentes des investisseurs envers des rendements attractifs, plaçant les SMID CAPS devant un choix stratégique : distribuer pour renforcer leur visibilité ou préserver leurs moyens pour investir. En 2025, celles qui sauront ajuster leurs versements avec précision pourraient exploiter cette tendance mondiale pour accroître leur présence sur les marchés financiers.
Ce mardi 18 mars 2025, un collectif d’acteurs de la Place de Paris – entreprises cotées, investisseurs, gérants d’actifs et conseils – a publié un Manifeste ambitieux : Manifeste pour un meilleur financement des entreprises par les marchés de capitaux.
Ce document, dont EuroLand Corporate est signataire, dresse un constat lucide : malgré une capitalisation boursière mondiale multipliée par quatre depuis 2000, les marchés de capitaux concentrent leurs flux sur un nombre restreint d’acteurs, au détriment des PME et ETI européennes, et particulièrement françaises.
Alors que la valorisation cumulée des entreprises cotées en France représente 124 % du PIB, soit 3 500 milliards d’euros, le marché actions français est à un tournant de son histoire. Loin d’être une simple question d’image, l’avenir de la Bourse touche au cœur de notre souveraineté économique et à la capacité des entreprises françaises à se financer efficacement.
Pourtant, l’attractivité de notre marché s’est érodée, confrontée à une réglementation lourde, un manque de compétitivité fiscale et une orientation de l’épargne favorisant encore trop peu l’investissement en actions.
Des freins persistants
Les causes du ralentissement sont multiples et bien identifiées. La complexité croissante des règles pesant sur les sociétés cotées en France en est une majeure. Contraintes par une sur-réglementation qui n’opère pas de distinction entre grands groupes et PME, les entreprises hésitent à franchir le pas de la cotation. Pendant que l’Italie et la Suède multiplient les IPO, la France fait pâle figure : 72 introductions en Bourse entre 2020 et 2024 contre 153 en Italie et 170 en Suède. Le contraste est sans appel.
Le Manifeste met également en lumière une dynamique préoccupante : l’écart de performance boursière entre le CAC 40 et les petites valeurs a dépassé 40 points sur cinq ans, tandis que les encours des fonds PEA-PME ont été divisés par deux.
Cette concentration des investissements, amplifiée par l’américanisation des flux et la montée de la gestion passive, fragilise les entreprises cotées de taille moyenne, pourtant historiquement performantes sur le long terme. Ajoutons à cela une épargne européenne – la deuxième au monde – qui fuit massivement vers l’extérieur : 68 % des investissements en actions gérés depuis l’Europe s’orientent hors Union Européenne. En France, seuls 10 % des ménages investissent directement en actions, contre 33 % au Royaume-Uni. Le potentiel inexploité est immense.
Un impératif pour réconcilier les entreprises et la Bourse
Le Manifeste propose des solutions concrètes et immédiates pour inverser la tendance. Trois axes principaux se dégagent :
1. Alléger la contrainte réglementaire et fiscale
2. Rediriger l’épargne vers les entreprises françaises et européennes
3. Encourager les introductions en Bourse et restaurer la confiance des épargnants
Un électrochoc nécessaire
Il n’y a pas de fatalité. L’Italie et la Suède ont démontré que des politiques volontaristes pouvaient transformer un marché. En appliquant des mesures adaptées, elles ont su attirer les entreprises vers la cotation et restaurer la confiance des investisseurs. La France doit s’inspirer de ces modèles et renouer avec l’ambition qui a fait d’elle un centre financier européen incontournable.
La mobilisation des acteurs de la Place est là. Il revient désormais aux pouvoirs publics et aux régulateurs d’entendre cet appel et d’agir. Réduire les barrières, restaurer l’attractivité et reconstruire un cadre propice à l’investissement en actions, c’est préserver un levier stratégique pour le financement de nos entreprises et l’avenir économique du pays.