Malgré l’avance de Starlink, la conquête de l’orbite basse altitude (LEO) reste un enjeu mondial majeur
L’entreprise fondée par Elon Musk revendique depuis 2019 le lancement de plus de 8 400 satellites. Cela représente 39% de l’ensemble mis en orbite depuis Spoutnik, le tout premier. Toutefois, la concurrence continue de se dessiner. En avril dernier, Amazon a mis en orbite ses premiers satellites de communication dans le cadre de son projet : Kuiper.
Kuiper devient ainsi la troisième constellation en orbite basse (LEO) derrière Starlink et OneWeb (Eutelsat). Ces acteurs souhaitent se partager le marché prometteur de la connectivité par satellite. En chiffres, le marché adressable est estimé à 25,67 milliards d’euros d’ici 2032, avec un TCAM attendu à +18 %, selon les données de Fortune Business Insights. Les enjeux : réduire la fracture technologique et améliorer la connectivité dans un monde où une personne sur trois n'a pas accès à internet.
Les solutions proposées permettent notamment de limiter l'écart entre les espaces urbanisés et les zones blanche (déserts, montagnes, zones rurales) et y constituent une alternative bien moins onéreuse que les infrastructures terrestres. La mise en place des constellations LEO répond également à des enjeux stratégiques majeurs, les satellites déployés pouvant assurer des communications critiques dans des périodes de conflit (comme c'est le cas dans le conflit russo-ukrainien).
Source : Visual Capitalist
L'essor de ces différents acteurs au cours des dernières années a été accéléré par la baisse du coût de lancement et de fabrication des satellites. Comme indiqué ci-dessus le prix moyen de lancement par satellite a été divisé par dix au cours de la dernière décennie. Ce dernier est passé de plus de 10 000$/Kg à près de 1 500$/Kg sur la période.
Par ailleurs, les coûts de mise en orbite devraient continuer diminuer grâce aux économies d’échelle liées à l’utilisation de lanceurs réutilisables et à l’industrialisation des processus de fabrication des satellites. Space X pourrait bientôt être en mesure d'envoyer des satellites à un coût historiquement base de 200$/Kg.
La montée en puissance d’Amazon avec Kuiper vient directement concurrencer Starlink
La filiale du géant du e-commerce et des services cloud prévoit de proposer progressivement un service équivalent à celui de Starlink, avec une couverture complète attendue à l’horizon 2029. Le coût de cette constellation est évalué à environ 20 Mds€ par les analystes de l’industrie. Toutefois, les retards de fabrication accumulés et le lien avec le groupe Amazon suscitent des interrogations chez certains investisseurs, notamment en raison de la pression liée aux performances financières inhérentes à une société cotée.
Néanmoins, plusieurs atouts peuvent rassurer le marché. Kuiper bénéficie d'un socle solide constitué des 200 millions d’abonnés d’Amazon Prime, ce qui pourrait faciliter l’adoption de son service. De plus, l’intégration potentielle avec les services cloud d’Amazon offre un levier stratégique fort, notamment pour le transit des données. Enfin, le savoir-faire reconnu d’Amazon en matière de service client pourrait constituer un avantage compétitif important. Ainsi, Kuiper est bien positionné pour rivaliser avec Starlink dans les années à venir.
L’Europe, de son côté, renforce sa souveraineté numérique avec le projet Iris
Cette initiative vise à déployer d’ici 2032 une constellation de satellites LEO à vocation souveraine. L’opérateur Eutelsat, acteur clé des télécommunications par satellite, est en première ligne avec sa constellation Oneweb dont l'acquisition a été finalisée en 2023 et dont les premiers lancements ont eu lieu en 2019.
Alors que OneWeb talonne Starlink et s'est imposée en tant que deuxième constellation mondiale sur le LEO, Eutelsat est désormais confronté à des enjeux de financement majeurs. Le coût de modernisation de la flotte est estimée à 2 milliards d’euros, un investissement qui pourrait être partiellement soutenu par les fonds publics. Eutelsat est en effet un symbole de souveraineté européenne, détenu en partie par le gouvernement français via la BPI (~14%). Ce projet permettra aux États membres de l’Union européenne de réduire leur dépendance aux infrastructures américaines. De surcroît, Eutelsat collabore déjà activement avec les armées européennes sur les questions de télécommunications.
Afin d’accélérer ses déploiements, OneWeb-Eutelsat utilise actuellement les lanceurs Falcon 9 de SpaceX, similaires à ceux employés par Starlink, ce qui illustre une forme de dépendance technologique partagée, même entre concurrents.
L’entreprise a par ailleurs démontré son engagement géopolitique, notamment par son soutien à l’armée ukrainienne, une initiative saluée par les marchés avec une forte hausse du titre (+51 %) depuis janvier 2025. Cette performance récente est néanmoins à nuancer, Eutelsat ayant enregistré une baisse de cours de -61 % sur les cinq dernières années. La société a notamment dû faire face à un cycle d'investissement colossaux pour opérationnaliser sa constellation.
L’Asie n’est pas en reste, à travers l’initiative ambitieuse de la Chine via SpaceSail
Cette entreprise chinoise, dédiée à la couverture LEO, a récemment lancé ses premiers satellites grâce à un financement d’entreprises d’État, évalué à plus de un milliard de dollars. Elle prévoit de mettre en orbite une flotte de 1 300 satellites d’ici fin 2025, un objectif ambitieux qui témoigne de sa volonté d’accélérer sa présence sur ce marché stratégique. Si les moyens ne manquent pas, la principale limite reste technologique. La Chine ne dispose pas encore de lanceurs réutilisables comparables à ceux de SpaceX ou de Blue Origin. Cependant, les analystes estiment qu’une fois ce frein technologique levé, la montée en puissance de la Chine pourrait être rapide et significative. Les investisseurs feraient donc bien de surveiller l’Orient, car les équilibres pourraient évoluer rapidement dans un marché encore en phase de construction.
Des opportunités d’investissement concrètes pour les épargnants
La montée en puissance du secteur spatial dans l'économie a également donné lieu à de nombreuses opportunités d'investissement. En effet le secteur spatial ne se limite pas seulement aux satellites de communications mais englobe un spectre très large d'activités et de services (défense, logiciels, industrie, équipements au sol…). Ceux-ci sont incarnés par une variété d'acteurs à l'image d'Airbus, Iridium, Maxar ou encore Lockheed Martin. Par ailleurs des maisons de gestions ont également commencé à s'intéresser à cette thématique prometteuse. Des fonds d'investissements spécialisés ont ainsi été créés pour permettre aux investisseurs particuliers et institutionnels de s'exposer à cette industrie dont Morgan Stanley évalue les revenues à 350Md$ au niveau global. La banque américaine prévoit par ailleurs que ces derniers pourront atteindre plus d'un trillion de dollars en 2040.
Ainsi le fond le fonds ARK Space Exploration & Innovation ETF (ARKX) aux États-Unis, géré par ARK Invest et le fond Echiquier Space, proposé par La Financière de l’Échiquier réalisant respectivement -0,38 % et +18,8 % sur trois ans. Ces performances en retrait par rapport au S&P 500 qui réalise +40 % sur la même période, illustrent un intérêt encore naissant pour l’économie spatiale dans les portefeuilles thématiques.
Avec 1 025 projets d’investissements étrangers en 2024, la France reste, pour la sixième année consécutive, le premier pays d’accueil en Europe (selon le rapport EY 2025 « Nouveaux chocs, nouveaux défis pour la France et l’Europe », publié mi-mai 2025). Cette position de tête masque néanmoins une réalité plus complexe : l’attractivité du territoire se maintient, sans progresser, tandis que l’élan industriel, mesuré notamment par l’emploi, donne des signes de fatigue.
Une situation qui n’est pas sans conséquences pour l’économie productive, notamment pour les entreprises de taille intermédiaire.
Une première place fragilisée par la baisse des emplois
En 2024, la France demeure la première destination européenne des investissements directs étrangers (IDE) en nombre de projets. Elle devance le Royaume-Uni (853 projets) et l’Allemagne (608). Cette performance s’appuie sur une base solide : un tissu économique dense, un environnement technologique attractif, une stabilité institutionnelle que les investisseurs, dans un monde troublé, continuent de rechercher.
Mais à cette constance, un revers se dessine. Le nombre de projets baisse de 14 % par rapport à 2023. Et le recul est plus net encore du côté de l’emploi : 29 000 postes créés contre 39 773 un an plus tôt, soit une diminution de 27 %. La France glisse ainsi à la troisième place européenne sur ce critère, derrière le Royaume-Uni et l’Espagne.
Mais à cette constance, un revers se dessine. Le nombre de projets baisse de 14 % par rapport à 2023. Et le recul est plus net encore du côté de l’emploi : 29 000 postes créés contre 39 773 un an plus tôt, soit une diminution de 27 %. La France glisse ainsi à la troisième place européenne sur ce critère, derrière le Royaume-Uni et l’Espagne.
Cette évolution n’est pas propre à la France. L’Europe, dans son ensemble, voit ses flux d’investissements reculer : -5 % en projets, -16 % en emplois.
Mais alors que la plupart des grandes économies européennes connaissent une baisse, l’ampleur du décrochage français interroge, précisément parce que le pays avait pris une avance qu’il peine désormais à transformer.
Des projets plus ciblés, des retombées plus limitées
Le baromètre met en évidence une concentration croissante des investissements sur certains segments. L’intelligence artificielle, les technologies numériques, l’énergie et l’agroalimentaire concentrent une part grandissante des flux. La moitié des annonces du sommet Choose France, qui a eu lieu la semaine dernière, a concerné l’IA et ses applications, avec plus de 20 milliards d’euros d’engagements confirmés, sur un total de 40,8 milliards.
Cette évolution n’est pas propre à la France. L’Europe, dans son ensemble, voit ses flux d’investissements reculer : -5 % en projets, -16 % en emplois.
Mais alors que la plupart des grandes économies européennes connaissent une baisse, l’ampleur du décrochage français interroge, précisément parce que le pays avait pris une avance qu’il peine désormais à transformer.
Des projets plus ciblés, des retombées plus limitées
Le baromètre met en évidence une concentration croissante des investissements sur certains segments. L’intelligence artificielle, les technologies numériques, l’énergie et l’agroalimentaire concentrent une part grandissante des flux. La moitié des annonces du sommet Choose France, qui a eu lieu la semaine dernière, a concerné l’IA et ses applications, avec plus de 20 milliards d’euros d’engagements confirmés, sur un total de 40,8 milliards.
Cette dynamique traduit une évolution du contenu des projets : davantage capitalistiques, à forte intensité technologique, mais souvent moins pourvoyeurs d’emplois immédiats.
L’industrie traditionnelle reste bien représentée en nombre de projets, mais sa part dans les emplois recule.
Les centres de R&D marquent le pas (-15 % sur un an) tandis que certaines filières historiques sont en net retrait (automobile, chimie, pharmacie).
Sur le plan territorial, 75 % des projets sont localisés hors Île-de-France, un indicateur stable qui confirme l’attractivité de l’ensemble des régions françaises. Cependant, la concentration des projets de grande envergure dans quelques métropoles tend à renforcer des dynamiques asymétriques.
Des atouts solides, des fragilités persistantes
Le rapport EY fait apparaître une France toujours appréciée pour la taille de son marché intérieur (34 %), son potentiel d’innovation (33 %) et la qualité de ses infrastructures (31 %).
Ces atouts permettent au pays de rester compétitif dans un environnement international très disputé.
Toutefois les fragilités structurelles restent connues et persistantes. Les dirigeants interrogés citent comme freins : le coût du travail, la complexité administrative, les incertitudes fiscales et la difficulté d’accès au foncier. Des sujets qui, depuis plusieurs années, limitent la capacité du pays à transformer son attractivité potentielle en dynamique concrète d’investissement et d’emplois
Dans le même temps, l’Espagne (+15 %), la Pologne (+13 %) et l’Italie (+5 %) enregistrent une progression notable de leurs projets, portée par des réformes ciblées et une approche plus réactive des politiques d’attractivité. L’Europe du Sud et l’Europe centrale prennent ainsi une place croissante dans la carte continentale des IDE.
Le Baromètre EY 2025 livre un diagnostic nuancé. La France conserve ainsi sa position de leader en nombre de projets, mais son attractivité ralentit. La qualité de son image reste intacte, pourtant son pouvoir de conviction s’érode. Plus que jamais, la question n’est pas seulement d’attirer, mais de maintenir l’élan, d’assurer la transformation des intentions en emplois, et de faire en sorte que les investissements irriguent durablement l’économie réelle…
Le paysage vidéoludique de 2025 voit émerger un nouvel acteur marquant avec Clair Obscur: Expedition 33, jeu développé par le studio montpelliérain Sandfall Interactive et édité par Kepler Interactive. Dans un marché saturé de suites et de licences à la notoriété bien établie, le succès de ce titre indépendant revêt une importance particulière. Il confirme l’appétit du public pour des expériences nouvelles et différenciantes, et vient consolider la position stratégique de Kepler Interactive comme éditeur indépendant.
En seulement trois jours après sa sortie, Clair Obscur a dépassé le million d’exemplaires vendus, pour atteindre deux millions en douze jours, tout en obtenant une note moyenne de 92% sur Metacritic. Le jeu s’impose et prend la meilleure note du classement de l’année 2025. Un succès remarquable qui repose sur un système de combat au tour par tour.
Ce phénomène remet au goût du jour un genre que certains acteurs majeurs de l’industrie semblaient considérer comme dépassé. À l’inverse, Square Enix a pris le parti d’un virage action pour sa franchise phare Final Fantasy, comme en témoigne Final Fantasy XVI, dont le gameplay s’éloigne des fondements du genre. Naoki Yoshida, producteur de la saga chez Square Enix, avait défendu ce choix en expliquant que le tour par tour n’était plus compatible avec des graphismes réalistes à la hauteur des attentes modernes.
Le secteur des jeux vidéos français bénéficie de l’effet d’entraînement généré par ce succès. Clair obscur s’inscrit dans un courant plus large d’émergence de jeux narratifs ambitieux portés par des studios européens (Banishers, Memories in Orbit...), et contribue à repositionner la France comme une place intéressante pour des productions de calibre international. Là où beaucoup de titres peinent à se différencier, le studio Montpelliérain prouve qu’une approche artistique singulière peut se traduire en résultats économiques tangibles.
Dans une industrie de plus en plus polarisée entre blockbusters à gros budgets et productions indépendantes, l’émergence d’un « milieu premium » porté par des structures comme Kepler Interactive pourrait bien apporter des changements de vision au secteur. Avec Clair Obscur: Expedition 33, ce modèle trouve aujourd’hui une grande vitrine.
Dans un contexte de développement massif des énergies renouvelables, qui s’accompagne depuis la crise énergétique de 2022 d’une certaine volatilité des prix de l’électricité, le corporate PPA apparait comme un outil indispensable pour les différents acteurs de marchés, que ce soit du coté producteurs ou consommateurs.
De quoi parle-t-on ?
Le PPA (Power Purchase Agreement) est un contrat librement négocié de livraison d’électricité entre un producteur et un acheteur, appelé aussi offtaker, comme un industriel. Ce contrat favorise l’achat et la fourniture d’énergie à un prix prédéfini et stable, sur une durée allant du moyen (en général 5 ans) au long terme (20 ans). La plupart des accords signés sont dits verts, car l’énergie produite est très souvent d’origine renouvelable.
On distingue habituellement trois catégories de corporate PPA :
Les contrats dits « synthétiques » ou financiers, où les flux financiers et les flux physiques sont séparés, et où le producteur et le consommateur ne sont pas connectés directement.
L’état du marché
Le marché mondial des corporate PPA connaît une forte dynamique, avec près de 60 GW de nouveaux contrats signés dans le monde en 2024 (+15% vs 2023). Les Etats-Unis sont dominants, notamment via les volumes très importants signés par les différents acteurs de la tech US (Amazon, MSFT), suivis du Brésil et de l’Espagne, où les énergies renouvelables occupent une part importante du mix domestique.
En France, où la législation est plus compliquée, le marché est encore assez naissant et les données fiables sont rares, mais toutes les sources indiquent une croissance du marché. Le cadre réglementaire de la transition écologique (PPE, notamment), qui vise l’essor massif des énergies renouvelables à moyen long terme, reste fortement incitatif.
Des PPA d’envergure ont été signés ces derniers mois dans l’hexagone : 146 MW pour Reden et la SNCF, 350 MW pour Voltalia et Renault, ou encore 900 MW pour l’accord entre Engie et Google.
La formule gagnante
Les corporate PPA disposent de nombreux avantages, à la fois pour les producteurs et les offtakers.
En ce qui concerne les développeurs, dont certains sont cotés en bourse, nous pouvons notamment citer :
Côté off-taker, les avantages sont aussi multiples :
Un avantage concurrentiel différenciant sur le plan opérationnel (baisse du coût de production) et extra-financier (conformité, image)
Une maitrise plus importante des charges opérationnelles liées à l’approvisionnement électrique
Une protection contre les fluctuations des prix de marché pouvant faire peser un risque opérationnel, notamment sur une longue période
Une occasion de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et d’améliorer en conséquence le profil ESG
Dans un contexte inflationniste et incertain, les corporate PPA sont aujourd’hui une arme essentielle dans l’arsenal des sociétés cotées. Pour les énergéticiens, ces cPPA constituent un relais de croissance et de diversification évident, sur lequel ils devraient encore davantage capitaliser à l’avenir.
En avril, le CAC 40 augmente de +2,8 %, pour clôturer à 7 588,86 points. Dans son sillage, le CAC Mid & Small se bonifie de +3,3 %, et se situe désormais à 13 175,92 points.
Sur le mois, les ESN (Entreprises de Services du Numérique) s’inscrivent en baisse (-0,3 %). Le secteur du Digital quitte la neutralité (-1,4 %), tandis que les éditeurs de logiciels baissent légèrement (-0,2 %).
Ce mois ci notre échantillon d’ESN s’inscrit en baisse (-0,3%). Capgemini grimpe modestement de +1,3 %, porté par des ventes du premier trimestre 2025 en hausse de +0,5 %. La société confirme ses objectifs annuels, grâce à une forte demande dans le Cloud, la Data et l’IA. À l’inverse, Atos recule de -8,3 %, pénalisé par un CA T1 2025 en repli de -15,9 %. Le cours de la société est également pénalisé par l’effet technique de son reverse stock split finalisé fin mars. Au sein des plus petites ESN, Sword Group se distingue avec une progression de +1,8 %. La société profite d’un T1 2025 en forte croissance avec une augmentation des revenus de +11,8 % à périmètre constant et l’acquisition de la micro-entreprise écossaise iDelta, renforçant son expertise en IA et cybersécurité.
Les éditeurs de logiciels ont eux aussi connu un mois d’avril très contrasté (-0,2%). Dassault Systèmes recule de -5,9 %, pénalisé par la révision à la baisse de ses perspectives de marge opérationnelle 2025 (rabotée à +50–70 pts de base contre +70-100 pts précédemment) en raison d’une volatilité accrue et d’un allongement des cycles de décision chez ses grands comptes. Lectra plonge de -14,2 % après la révision à la baisse de sa guidance annuelle, liée à la faiblesse de la demande dans l’automobile et la mode. De son coté, BroadPeak s’envole de +41,9 % suite à l’annonce de son chiffres d’affaire du premier trimestre. En détail le résultat par zone est contrasté l’EMEA fait +7,5 %, l’Amériques -21 % et l’APAC ×3,6. Pour finir l’entreprise confirme un EBITDA positif en 2025 avec un objectif 2027 de marge d'EBITDA de 15 %. Wallix Group surprend également et gagne +23,0 %, porté par des revenus mensuels récurrents en hausse de +24,4 % à fin 2024. Leurs résultat d’exploitation et résultat net sont positifs au S2 2024 grâce au levier opérationnel et à la maîtrise des charges. Enfin Equasens progresse en bourse de +18,7 % suite à l’entrée en négociation exclusive pour l’acquisition de deux activités logicielles stratégique.
Sur le mois d’avril notre échantillon de valeurs digitales enregistre un retrait (-1,3%). Les acteurs de ce segment ont donc connu un mois particulièrement disparate : Reworld Media progresse de +9,7 % en bourse à la faveur d’une publication de résultats bien accueillie par le marché. Kumulus Vape gagne +2,8 % sur le mois, soutenu par un exercice 2024 où le résultat net bondit de +41 %. À l’inverse, OBIZ plonge de -21,5 %, en raison d’une baisse de sa rentabilité opérationnelle, principalement imputable aux hausses tarifaires pratiquées par ses partenaires. Ainsi l’EBITDA a chuté à 1,2 % du CA contre 2,7% l’an dernier. D’autre part la mise en place de « waivers » fin avril auprès de ses prêteurs n’a pas suffi à rassurer les marchés. SRP Groupe recule de -13,0 % à cause de la pression sur ses marges avec un EBITDA 2024 en recul de -15,0 %. Pour terminer ISPD Network perd -8,7 % après un CA pro forma sur le T1 en retrait de -6,0 % et un EBITDA qui se contracte de -44 %. Cependant, l’entreprise a confirmé les perspectives encourageantes du marché américain, l’un des plus importants au monde.
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L’IA générative devient un canal d’accès direct à l’information, aux produits… et aux revenus. Avec le lancement par OpenAI du shopping intégré dans ChatGPT et l’arrivée imminente de Google AI Overviews en France, une nouvelle phase s’ouvre : celle de la désintermédiation massive. Les plateformes d’IA ne redirigent plus, elles absorbent.
En effet l’inquiétude est palpable chez les éditeurs : près de 70 % du trafic vers les sites d’actualité provient de Google, en particulier via Discover. Or, les résumés générés par les IA répondent souvent sans inciter au clic. Pire : les études montrent que les chatbots se trompent régulièrement dans l’attribution des sources, minant la crédibilité et la monétisation des contenus.
Un acteur comme Le Monde, partenaire d’OpenAI, voit pour l’instant une hausse marginale du trafic, mais mise sur des taux de conversion à l’abonnement plus élevés. Ce modèle peut-il s’étendre ? Rien n’est moins sûr. L’équilibre économique des médias qui est déjà sous pression est en train de se fissurer.
Les groupes cotés comme New York Times ou Axel Springer génèrent une part significative de leur chiffre d’affaires via la publicité numérique (environ 17,5 % pour le NYT). Leur valorisation pourrait souffrir d’un affaiblissement du trafic organique. En Bourse, NYT affiche une performance en recul de plus de -8 % sur 6 mois, signe de la méfiance croissante du marché.
OpenAI pourrait également capter une partie des revenus publicitaires des géants du web. En effet l'entreprise a introduit une fonction shopping directe : ChatGPT proposera des produits issus du web, sans publicité, via un moteur d’indexation propriétaire. Une rupture avec les modèles d’Alphabet et d’Amazon, fondés sur le search sponsorisé.
Alphabet tire encore plus de 75 % de son chiffre d’affaires du search et de la publicité display. L’introduction d’AI Overviews pourrait partiellement cannibaliser ces revenus. Le titre est en retrait de près de -15 % depuis le début de l’année, les analystes restent divisés sur l’impact à moyen terme de l’IA générative sur le modèle économique de Google.
Côté e-commerce, les marketplaces indépendantes sont en première ligne. Shopify et Etsy, deux acteurs historiquement dépendants du référencement organique, pourraient voir leurs coûts d’acquisition évoluer brutalement. Shopify, dont 26 % du chiffre d'affaires provient des abonnements aux marchands, est moins directement exposé au bouleversement du trafic web par l'IA : ses revenus d'abonnement ne dépendent pas du volume de visiteurs, mais de la capacité des commerçants à maintenir leur activité. Toutefois, si les nouveaux parcours d’achat pilotés par l’IA réduisent la visibilité des petits marchands, Shopify pourrait à terme faire face à une hausse du churn sur sa base de clients. Etsy, plus vulnérable car directement lié au trafic grand public, a vu son cours baisser de plus de -33 % en un an, sous l’effet combiné de la pression concurrentielle et de la volatilité du trafic.
Les plateformes d’IA deviennent donc des "méta-distributeurs" de contenus et de produits. L’accès à l’utilisateur devient l’actif stratégique clé. Qui contrôle l’interface, contrôle la chaîne de valeur et qui capte la rente.
L’IA ne redistribue pas seulement le trafic mais elle réorganise le web autour de nouveaux points de contact, avec des implications directes sur les modèles économiques et les valorisations.
Après la fièvre d’une année 2023 exceptionnelle, le marché français du jeu vidéo s’est refroidi en 2024, affichant un recul de 5,8 %, pour s’établir à 5,68 milliards d’euros. Derrière ce repli apparent se joue pourtant une partition plus subtile : celle d’une industrie en transition, revenue à un rythme normal après une frénésie alimentée par la fin des pénuries et un foisonnement inédit de titres phares. Sur les marchés, certains éditeurs cotés ont connu une année difficile, comme Nacon (-63 %), pénalisé par un environnement plus sélectif sur les segments traditionnels, ou encore Ubisoft (-43 %), dont les retards dans les grandes franchises et les arbitrages internes continuent de peser sur la visibilité stratégique. Cependant des acteurs comme Pullup (+38 %) ont suscité l’intérêt des investisseurs grâce au succès commercial de Space Marine 2, porté par une stratégie de lancement bien exécutée.
Source : Rapport 2024 de la SELL, Euroland Corporate
Les consoles sous pression, quelques valeurs résistent
Au cœur de ce réajustement, le segment console — encore majoritaire avec 45% du marché — subit un repli marqué, notamment sur les ventes hardware (-35 %) et software (-12 %). Même les accessoires de jeu, jusqu’ici considérés comme résilients, reculent de -4 %. Pourtant, certains acteurs tirent leur épingle du jeu dans ce contexte. Guillemot Corp, maison mère de la marque Thrustmaster, parvient à se distinguer avec une progression boursière de +4,57% sur l’année. Cette performance, en décalage avec la tendance sectorielle, reflète la force d’un positionnement niche centré sur le simracing, illustré par des ventes au premier semestre qui progressent de 20% pour Thrustmaster.
Source : Rapport 2024 de la SELL, Euroland Corporate
PC et mobile tirent leur épingle du jeu
En parallèle, deux segments moteurs se détachent : le PC gaming, en croissance de 9,1 %, et le mobile, qui franchit un cap historique à 1,6 milliard d’euros (+8,2 %) pour 53 % des parts de marché. Le premier est porté par un cycle de rééquipement robuste (+12 % sur le hardware) et par le succès durable des modèles à micro-transactions. Le second s’impose comme un pilier de rentabilité grâce à une monétisation différée et fondée sur l’engagement. L’exemple de Supercell en 2024 illustre parfaitement cette dynamique : le studio finlandais, connu pour Clash of Clans et Brawl Stars, a réalisé plus de 2,2 milliards de dollars de revenus en progression de +77% par rapport à l’année précédente, porté par la longévité exceptionnelle de ses licences et une stratégie éditoriale ultra-sélective, confirmant ainsi la force du modèle mobile à forte rétention.
Source : DeconstructorofFun, Euroland Corporate
Des fondamentaux solides pour 2025
En somme, 2024 marque moins un recul qu’une étape de transformation. Si les vents contraires à court terme restent présents, les fondamentaux de l’industrie demeurent solides : digitalisation des usages, croissance des revenus récurrents, diversification des supports. Le marché semble préparer le terrain à un rebond possible dès 2025, notamment avec un retour progressif à des calendriers de sorties AAA plus fournis.
Les majors pétrolières vivent une époque paradoxale. Portées par des cours de l’énergie élevés et une discipline financière retrouvée, elles dégagent des niveaux de rentabilité spectaculaires. Mais cette performance masque une tension croissante entre la logique de rentabilité issue des activités fossiles et l’impératif d'investissement dans la transition écologique. Le green, créateur ou destructeur de valeur pour les majors pétrolières ?
Malgré le discours dominant sur la transition énergétique, les majors pétrolières continuent de démontrer lapuissance de leur modèle économique fossile. La hausse structurelle des prix du pétrole et du gaz depuis 2022, combinée à une stratégie de discipline capitalistique post-crise Covid, leur a permis de dégager des niveaux de rentabilité exceptionnels.
Combinée à un retour à l'actionnaire important, que ce soit à travers le versement de dividendes généreux ou des programmes de rachats d'actions, cette solidité opérationnelle s’est naturellement reflétée dans les performances boursières. A l'inverse, le pari de BP, qui a pris plus tôt que les autres le tournant vert, n'a pas fonctionné. Cela traduit, entre autres, le fait que le marché continue de valoriser la capacité à délivrer du cash sur des actifs pétroliers matures, davantage que la promesse d’un repositionnement stratégique dans des segments encore peu rentables.
Investir dans l'avenir ou servir le présent ?
Depuis quelques années, toutes les majors ont annoncé des objectifs de transition énergétique. Mais les trajectoires divergent :
Chevron et ExxonMobil restent fidèles à leur ADN pétrolier, ne se diversifiant que marginalement via le captage de carbone ou les biocarburants.
Ce clivage stratégique reflète une interrogation de fond : le marché est-il prêt à valoriser la transition énergétique ? Pour l’instant, la réponse semble être non. Les efforts de diversification ne génèrent ni prime de valorisation, ni soutien boursier particulier. Au contraire, ils peuvent être vus comme un affaiblissement du modèle historique.
L’arrivée d’Elliott Management au capital de BP illustre cette fracture actionnariale. Le fonds activiste, qui a révélé en mars une participation de près de 5% au capital de la société, a fortement critiqué la dispersion stratégique de l’entreprise, estimant que BP devrait immédiatement céder des actifs liés aux énergies renouvelables, freiner ses dépenses dans les projets greenfield et se recentrer sur son métier historique, le fossile.
Pris dans la tourmente de l'activiste, le président de BP, Helge Lund, a annoncé son intention de quitter ses fonctions, probablement au cours de l'année 2026. Lund avait notamment activement soutenu la stratégie du précédent CEO, qui aurait du amener BP à la neutralité carbone en 2050.
Le cas BP renforce une réalité qui semble pour le moment s'imposer: tant que le pétrole rapporte, la transition est tolérée, mais non valorisée.
Mais ce pari a ses limites. Sur le plan réglementaire, l’Union européenne, la SEC ou encore la taxonomie verte imposent aux entreprises des trajectoires crédibles de décarbonation. Sur le plan concurrentiel, de nouveaux acteurs émergent dans l’électricité, les batteries, les réseaux ou l’hydrogène. Et sur le plan financier, l’accès au capital commence à se conditionner à des objectifs climatiques explicites. Le vrai défi n’est donc pas la rentabilité à court terme. Il est dans la capacité à exister, à l’horizon 2035, dans un monde décarboné, où les hydrocarbures pourraient être structurellement dévalorisés.
Dans le paysage numérique mondialisé, les lignes de faille entre puissances s’accentuent. Tandis que les géants américains du numérique – Apple, Google, Meta et consorts – poursuivent leur domination sur les marchés européens, les autorités françaises multiplient les offensives. Au nom de la concurrence, de la souveraineté et d’un certain modèle de société.
Fin mars, l’Autorité de la concurrence française a sanctionné Apple à hauteur de 150 millions d’euros, reprochant à son dispositif App Tracking Transparency (ATT) de fausser les règles du jeu publicitaire mobile. En contraignant les applications tierces à obtenir le consentement explicite des utilisateurs, tout en continuant à exploiter ses propres données sans les mêmes garde-fous, le groupe à la pomme aurait abusé de sa position dominante. Une première en Europe.
Quelques mois plus tôt, Google avait déjà écopé d’une amende record de 250 millions d’euros, accusé d’avoir utilisé des contenus de presse pour entraîner ses modèles d’intelligence artificielle sans informer ni indemniser les éditeurs concernés. Ce manquement s’ajoute à des engagements non tenus sur les droits voisins, alimentant un climat de méfiance généralisée.
Face à ces dérives, les éditeurs français passent à l’offensive judiciaire. Le Monde, Le Figaro, l’AFP, mais aussi des syndicats de presse, ont engagé des actions contre X (ex-Twitter), LinkedIn ou encore Microsoft, pour non-respect des droits voisins. Objectif : rétablir un rapport de force et imposer une juste rémunération à l’ère de l’IA générative, où les contenus rédactionnels alimentent gratuitement des modèles de plus en plus puissants.
Ces tensions ne sont pas qu’économiques : elles s’inscrivent dans une guerre d’influence numérique de plus en plus vive, notamment vis-à-vis de la Chine. Mais contrairement à ce que suggère parfois le discours occidental, les États-Unis et l’Union européenne n’avancent pas à l’unisson.
Washington privilégie une logique sécuritaire, en témoigne le projet de rachat forcé de TikTok US pour couper tout lien avec la maison mère chinoise ByteDance.
Bruxelles, elle, opte pour une approche normative : RGPD, DSA, DMA, autant de cadres législatifs visant à contraindre les géants à plus de transparence, d’équité, et de responsabilité.
Ce décalage stratégique reflète deux visions du numérique : l’une centrée sur le contrôle, l’autre sur la régulation.
La France, souvent en éclaireur en matière de régulation, espère entraîner ses voisins européens dans une dynamique plus offensive. Mais les GAFAM, bien implantés, disposent encore d’un pouvoir économique et technologique sans équivalent. L’enjeu, désormais, est de construire une souveraineté numérique crédible, capable de concilier innovation, indépendance et équilibre démocratique.
L’industrie musicale française en 2024 : entre croissance numérique et résilience du physique
Le récent rapport de la SNEP nous présente un bilan du marché français de la musique. En 2024, le marché français de la musique enregistrée est dynamique avec une croissance de 7%, atteignant 1,031 milliard d’euros, son plus haut niveau depuis 2005. Cette performance s’appuie sur une hégémonie du numérique, tout en révélant des paradoxes, comme le retour inattendu du vinyle ou les défis persistants de la rémunération artistique.
Le streaming en pilote, le vinyle en surprenant challenger
Les revenus numériques, moteurs de la croissance, progressent de 9,1% pour atteindre 674 millions d’euros. Le streaming par abonnement domine avec 522 millions d’euros (+11,4%), confirmant son rôle de « poule aux œufs d’or » pour les majors (Universal, Sony, Warner), qui captent 70% des royalties. Le modèle freemium, financé par la publicité, génère 75 millions d’euros (+6%), mais reste marginal face aux abonnements payants. En revanche, le streaming vidéo stagne (-0,1%), signe d’un public moins engagé sur ce format.
Malgré la suprématie du numérique, le physique résiste, avec une hausse de 1,3% à 196 millions d’euros. Le vinyle, symbole de cette résilience, dépasse le CD en valeur pour la première fois depuis 1987 (+5,4% à 98 millions d’euros), porté par les moins de 35 ans et les boutiques artistes (+33% de ventes directes). Les synchros (utilisation de musique dans des films, pubs, jeux) bondissent de 18,9%, tirées par des biopics et les Jeux Olympiques de Paris 2024, tandis que les droits voisins (rémunération des producteurs) grimpent de 2,3%.
Le fossé générationnel et la lente maturation du marché
Le streaming représente 78% du marché, mais son adoption en France reste en retard. Seuls 25,9% de la population souscrivent à un abonnement payant, contre 39,7% aux États-Unis. La croissance des abonnés (+7,3%) est aussi plus lente qu’au niveau mondial (+10,6%). Les moins de 35 ans, principaux acheteurs de vinyles et CD, consacrent plus 24 heures par semaine à écouter de la musique, largement via TikTok qui est décompté comme du temps d'écoute en raison de la multitude de contenus musicaux sur l'appli (6h48 hebdomadaires). À l’inverse, les plus de 50 ans, qui constituent 48,4% de la population, ne représentent que 29,8% des abonnés, soulignant un potentiel inexploité.
Monétisation, diversification et innovation technologique
Pour pérenniser sa croissance, le secteur doit relever plusieurs défis :
Monétiser le freemium : Les revenus publicitaires, bien qu’en hausse, peinent à compenser les faibles taux de conversion vers les abonnements payants.
Séduire les seniors : Les plateformes doivent adapter leurs offres (tarifs groupés, contenus exclusifs) pour capter les +50 ans, moins attirés par le streaming.
Optimiser les coûts du physique : Les usines de pressage, confrontées à des coûts de production élevés et des tensions logistiques, nécessitent des investissements.
Exploiter l’IA : L’intelligence artificielle pourrait personnaliser les recommandations, améliorer la découverte des artistes émergents et optimiser les campagnes marketing.
Par ailleurs, l’équité des rémunérations reste un enjeu brûlant. Si les certifications d’albums explosent (+266 albums certifiés en 2024), les artistes indépendants et les catalogues anciens peinent à rivaliser avec les stars du rap et de la pop, qui trustent les classements. La taxe CNM, instaurée en 2024 pour financer le Centre National de la Musique, pousse aussi les plateformes à ajuster leurs tarifs, risquant de freiner l’adhésion des consommateurs.
Un équilibre fragile entre tradition et innovation
L’industrie musicale française incarne une dualité : elle surfe sur la vague numérique tout en préservant des bastions analogiques, comme le vinyle. Si le streaming assure sa survie, les défis de la maturité du marché, de l’inclusion des seniors et de la juste rémunération appellent à une évolution des modèles. Depuis janvier 2025, Deezer a adopté un modèle de rémunération "Artist-Centric" en partenariat avec la Sacem, visant à offrir une rémunération plus équitable aux artistes. Pour finir, l’IA et les partenariats innovants (séries, jeux vidéo, réseaux sociaux) pourraient dessiner les contours d’une industrie plus résiliente et équitable, à condition de ne pas sacrifier la diversité artistique sur l’autel de la rentabilité.