En dehors de leurs performances économiques, industrielles et de leur stratégie de développement, les cours de bourse des émetteurs fluctuent en fonction du contexte macro-économique, international et des liquidités présentes sur le marché, entrainant parfois une forte décorrélation entre la valorisation boursière et les fondamentaux de l’entreprise.
Les dirigeants restent souvent actifs en bourse dans des marchés haussiers mais beaucoup moins dans des marchés baissiers. Comment les émetteurs cotés peuvent-ils utiliser les marchés à la hausse et à la baisse ?
Que faire dans des marchés haussiers ?
Poussée par des afflux de liquidités importants sur le marché, la valorisation boursière des émetteurs cotés peut connaitre d’importantes progressions. Comment en bénéficier?
• Lever des fonds : dans de tels marchés, les émetteurs ont intérêt à réaliser des opérations d’augmentation de capital afin de renforcer leurs fonds propres et sécuriser le financement de leur développement. Ces opérations, se réalisant généralement avec une décote modeste, entrainent une dilution réduite pour les dirigeants actionnaires et ont peu d’impact sur le cours de bourse.
• Céder partiellement pour sécuriser son patrimoine : dans des marchés porteurs, les dirigeants peuvent saisir des opportunités de cession de blocs afin de sécuriser partiellement leur patrimoine sans impact significatif sur la valorisation de l’entreprise et sur sa gouvernance.
• Payer ses acquisitions en titre : une valorisation élevée permet à l’émetteur d’utiliser son titre comme monnaie d’échange dans le cadre de croissance externe. Le paiement pourra se faire via la réalisation d’une augmentation de capital réservée à l’actionnariat de la cible.
Que faire dans des marchés baissiers ?
Depuis le début de l’année, les marchés boursiers connaissent une forte pression baissière (-18,68% depuis le 1er janvier 2022 pour le CAC et -24,49% pour le CAC Mid & Small) entrainant une diminution sensible des liquidités, nous recommandons aux dirigeants qui disposent d’une bonne visibilité sur les fondamentaux de leur entreprise, sur sa stratégie et d’une situation financière solide, de saisir les nouvelles opportunités de relution qu’offrent de tels marchés. La relution des dirigeants peut se réaliser à travers :
• Une OPRA, qui consiste pour une société cotée à racheter ses propres actions sur le marché pour les annuler, dans une proportion supérieure aux 10% du capital concernés par les programmes de rachat d’actions. Ces opérations rencontrent généralement de francs succès offrant une liquidité immédiate aux investisseurs dans de bonnes conditions. A l’inverse, le dirigeant qui n’apportera pas ses titres se verra mécaniquement relué (cf. L’OPRA, une opportunité en période de marchés baissiers ?).
• Rachat de titres directement sur le marché par le dirigeant : lorsque le cours de bourse baisse fortement et devient totalement décorrélé des fondamentaux de la société, les dirigeants trouveront facilement des blocs à racheter offrant une liquidité aux investisseurs. Le rachat de ces titres pourra être financé via des emprunts personnels.
• Une levée de fonds : Si le dirigeant dispose des fonds nécessaires, il est souvent judicieux d’utiliser ces fonds lors d’une augmentation de capital. Dans un contexte baissier, les investisseurs sont peu enclins à suivre les opérations, permettant ainsi aux dirigeants d’y souscrire largement, de renforcer les fonds propres de leur société tout en se reluant.
• Mise en place du programme de rachat d’actions : Un émetteur peut racheter jusqu’à 10% de son capital pour annulation de ses actions (et donc une relution), ou paiement d’acquisitions. Dans des marchés baissiers, la mise en place de ce mécanisme est indispensable.
Chez EuroLand Corporate, nous conseillons souvent à nos clients émetteurs de rester agiles sur les marchés tant à la hausse qu’à la baisse. Les marchés étant cycliques, les cours de bourse ne reflètent pas toujours les fondamentaux d’une société et le dirigeant est souvent le mieux placé pour le savoir et l’anticiper.