Le Pulse en un battement... 💢
📜 États-Unis : la fracture boursière
Croissance solide, ménages divisés. Les Américains “boursiers” profitent de l’effet richesse, les autres coupent dans les dépenses. Une prospérité à deux vitesses, dopée par Wall Street plus que par Main Street.
🌍 Carbios s’invite en Asie
Le pionnier du recyclage enzymatique s’allie au géant chinois Wankai pour construire ses premières usines et recycler 1 Mt de PET/an. Carbios passe du labo à l’industrie mondiale.
🩺 Santé : restructurations et contrastes
Clariane recule après avoir abaissé sa guidance, Emeis (ex-Orpea) résiste mais reste un dossier cabossé, Bastide le Confort Medical avance tranquillement sur le maintien à domicile.
💥Ferrari appuie sur le champignon
Marge d’exploitation à 28 %, EBIT à 503 M€, EBITDA à 670 M€. Pas de virage électrique, mais une montée en gamme assumée. Objectif 2025 confirmé : 7,1 Md€ de CA et 2,7 Md€ d’EBITDA. Maranello reste fidèle à sa philosophie : exclusivité avant volume.
📷 Zohran Mamdani, maire de New York à 34 ans
À 34 ans, Zohran Mamdani devient le plus jeune maire de New York depuis un siècle et le premier musulman. Porté par un discours “socialiste démocrate”, il promet transports gratuits, encadrement des loyers et logements publics à la chaîne.
États-Unis : la fracture boursière
La situation économique aux États-Unis est paradoxale.
L’économie résiste en apparence avec des chiffres de croissance certes en baisse mais soutenus. Et une large partie de la population perçoit une situation de crise, une perception qui a fortement pénalisé le parti républicain lors des élections cette semaine.
Mais il y a une explication.
L’économie avant tout, comme le souligne le Wall Street Journal, l’état de l’économie et le pouvoir d’achat étaient en tête des préoccupations des Américains qui ont voté mardi. Les électeurs ont sanctionné le gouvernement Trump et ont favorisé les candidats démocrates qui ont fait campagne sur les mesures économiques.
Le paradoxe :
D’un côté, les chiffres macroéconomiques montrent que la croissance américaine fait mieux que résister.
Avec une croissance qui pourrait se rapprocher des 2 %, c’est certes un ralentissement par rapport aux 2,8 % de 2024, mais c’est tout de même une belle performance.
De l’autre côté, des signaux indiquent un ralentissement de la consommation pour une partie importante des ménages américains.
Les chaînes de retail et de restauration low-cost sont unanimes : la partie la plus défavorisée de la population consomme moins.
Elle est sous pression car son pouvoir d’achat est sous pression.
Et le shutdown qui touche de plein fouet les fonctionnaires ne va pas améliorer cette situation.
L’explication est simple
Le paradoxe n’est qu’apparent.
L’explication est évidente : le wealth effect, ou effet richesse.
Les États-Unis sont coupés en deux.
Il y a les ménages relativement aisés et aisés qui détiennent une large partie de leurs économies en actions, notamment leur épargne retraite,
et les autres qui n’ont pas les moyens d’épargner.
Avec la flambée des indices boursiers l’effet richesse a joué à plein depuis plusieurs années, avec une accélération en 2025.
La partie « boursière » de la population a donc vu son pouvoir d’achat fortement progresser et peut consommer.
La partie exclue de la bourse ne bénéficie pas de cette manne et doit réduire sa consommation.
Cela illustre une fois de plus l’importance de l’IA sur la croissance.
Impact direct : les investissements massifs représentent au moins 0,8 % de croissance du PIB.
Impact indirect : l’effet IA sur la bourse, puis sur l’effet richesse, et donc sur la consommation des ménages « boursiers ».
En cas de retournement, l’effet richesse deviendrait un effet d’appauvrissement, mais nous n’en sommes pas là.
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Carbios, pionnier français du recyclage enzymatique, vient de signer un accord stratégique avec Wankai, filiale du géant Zhink (3e producteur de PET en Chine, 4e mondial), pour déployer sa technologie en Asie et bâtir une filière circulaire du plastique. Pour rappel, le PET est le plastique le plus utilisé au monde : on le retrouve dans les bouteilles d’eau, les sodas, les emballages alimentaires et même les textiles. Il est 100 % recyclable, mais le recyclage mécanique classique dégrade sa qualité. La technologie de Carbios change la donne : grâce à des enzymes, le PET est décomposé en ses briques de base (PTA et MEG), permettant de recréer un plastique neuf, identique à l’original, et donc recyclable à l’infini.
L’accord prévoit la construction de plusieurs usines en Asie, avec une ambition de 1 million de tonnes de PET recyclé par an. Première étape concrète : une joint-venture en Chine pour une usine de 50.000 tonnes/an, dont la construction devrait démarrer début 2026, financée par Wankai, qui investira aussi 5 M€ directement dans Carbios. Au-delà des signatures définitives attendues fin 2024, ce partenariat marque un tournant : c’est la première licence de la technologie Carbios, preuve que son modèle économique est prêt à passer à l’échelle industrielle.
Pour Carbios, c’est un double coup de maître : validation par un acteur mondial du secteur et entrée sur le plus gros marché de PET au monde. Pour les investisseurs, c’est un signal fort : la technogie n’est plus une curiosité de chercheurs mais une solution crédible pour transformer la filière plastique. Et si l’objectif de 1 million de tonnes/an en Asie se concrétise, cela représenterait 50 à 100 M€ de revenus annuels récurrents pour Carbios, uniquement via royalties. Bref, Carbios s’offre un ticket d’entrée en Asie qui pourrait changer d’échelle son avenir…

Services de santé pour personnes âgées : restructurations et contrastes 🩺
Le secteur des services de santé reste sous tension. Clariane (-9% sur la semaine) et Emeis (-11% sur la semaine), deux poids lourds des maisons de retraite, poursuivent leurs restructurations après des années de crise financière et de gouvernance. Bastide le Confort Medical (-2%% sur la semaine) évolue dans le même univers de l’aide à la personne mais sur un registre différent : spécialiste du matériel médical et des prestations de santé à domicile, il profite de la dynamique structurelle du maintien à domicile.
👉 Clariane : En juin, le groupe avait rassuré en bouclant avec six mois d’avance son programme de cessions, dont la vente de “Petit-fils”. Il avait ensuite retrouvé un accès normalisé au marché obligataire. Mais le 27 octobre, Clariane a revu à la baisse sa prévision de croissance d’Ebitda lors de son point d’activité trimestriel… et le titre a rechuté. Malgré tout, l’action reste +60 % depuis le début de l’année, mais affiche encore -80 % sur cinq ans : un dossier en redressement, mais qui part de très loin.
👉 Emeis : Dans la foulée, l'ex-Orpea a tenté de rassurer. Le 28 octobre, le groupe a confirmé ses objectifs 2025 et moyen terme, avec un Ebitdar attendu en hausse de 15–18 % et une croissance annuelle moyenne de 12–16 % d’ici 2028. Le 31 octobre, il a finalisé la cession de ses résidences seniors indépendantes pour 159 M€. Le titre a rebondi de 9 %… avant de repartir à la baisse, dans le sillage de Clariane et des incertitudes sur sa guidance. L’action reste +120 % YTD, mais affiche un vertigineux -99 % sur cinq ans : là aussi, un redressement en cours, mais depuis des niveaux historiquement dévastés.
👉Bastide le Confort Medical : Fin octobre, le groupe a publié des résultats annuels conformes et vise au moins +4 % de croissance en 2025/26. Selon le management, l’activité devrait rester soutenue par la dynamique des prestations de santé à domicile et du maintien à domicile, un marché en croissance régulière. Contrairement aux deux géants en crise, Bastide part de moins loin : l’action affiche +2 % YTD, mais reste à -50 % sur cinq ans. Prochain rendez-vous : le chiffre d’affaires du T1 2025/26 attendu le 13 novembre après Bourse.

Ferrari appuie sur le champignon 🏎️
Ferrari signe un trimestre solide sans changer de recette. Les livraisons restent proches de 3 400 voitures, mais le mix de modèles plus haut de gamme et la montée en gamme des personnalisations suffisent à faire progresser les résultats. L’EBIT atteint environ 503 millions d’euros, avec une marge proche de 28 %, et l’EBITDA s’établit autour de 670 millions.
Le constructeur confirme également sa trajectoire pour 2025, visant au moins 7,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 2,7 milliards d’EBITDA. Pas de virage précipité vers l’électrique : Ferrari privilégie la continuité, la rentabilité et une demande qui dépasse régulièrement l’offre.
Pendant ce temps, Porsche mise davantage sur le volume, en particulier sur le segment des SUV, pour soutenir sa croissance. Maranello, lui, préfère maîtriser la cadence et maintenir l’exclusivité. Deux approches opposées : l’une cherche à élargir la route, l’autre se concentre sur la trajectoire idéale.

📷 Zohran Mamdani maire de New York

À 34 ans, Zohran Mamdani vient de devenir le 111ᵉ maire de New York le plus jeune depuis plus d’un siècle, mais aussi le premier maire musulman de l’histoire de la ville. Issu du courant "democratic socialist", il a bâti sa victoire sur des thèmes très concrets : coût de la vie, transports accessibles et logement abordable, soutenu notamment par les jeunes électeurs.
Son profil ne laisse pas indifférent : Donald Trump l’a publiquement qualifié de « communiste » et prédit que New York « n’a aucune chance de succès » sous sa direction.
Mamdani promet des transports nettement moins chers, voire gratuits pour certains. Il veut également augmenter fortement l’offre de logements publics et encadrer davantage les loyers. Côté sécurité, il envisage de rediriger une partie des budgets vers les services sociaux et la santé mentale.
New York a déjà perdu plus de 500 000 habitants depuis 2020, Mamdani va-t-il réussir à les faire revenir… ou accélérer leur sortie
