L'ÉDITO DE MARC FIORENTINO
La baisse des taux ne fait plus débat. Elle aura lieu. Plus vite en Europe qu'aux États-Unis. Non, ce qui fait débat, c'est l'avenir, le monde d'après, dans quelques mois, après le cycle de baisse de taux.
Avec deux questions : où va atterrir l'inflation ? Et où les taux vont-ils se stabiliser ?
La baisse des taux est acquise, elle fait consensus. Dès juin/juillet en Europe. Entre septembre et décembre aux États-Unis. 3 baisses au moins en 2024 en Europe. 1 à 3 aux États-Unis. Et la baisse des taux continuera en 2025. Pas vraiment de débat sur le sujet.
Pas de débats non plus sur le repli de l'inflation à court et moyen terme. L'Europe atteindra rapidement le graal des 2%. Aux US, ce sera plus lent et plus long, mais on pourrait y arriver mi-2025. Aucun débat non plus sur ce point.
Le vrai débat, c'est la suite des événements. Après ce cycle de baisse de l'inflation et des taux. Et là, les opinions divergent. Complètement.
Il y a deux écoles totalement opposées.
L'école "never again" : qui croient que le monde de l'inflation zéro ou de la déflation est définitivement révolu. Que l'inflation restera au-dessus de 2% aux US et rebondira même, et autour de 2% en Europe. Que les taux négatifs ne reviendront jamais et resteront relativement élevés.
Leurs arguments ? La dette des États, notamment les États-Unis, qui continuera à augmenter et à tirer les taux d'intérêt, la transition écologique, la hausse durable des salaires, les tensions durables sur les matières premières…
Et l’autre école, celle qui pense que l'explosion de l'inflation des dernières années n'a été qu’un phénomène conjoncturel dans un cycle majeur et structurel de déflation. Une fois le "post-Covid" passé, la guerre en Ukraine absorbé, il n'y aura plus d'inflation et les taux pourront chuter encore, voire redevenir négatifs en Europe.
Leurs arguments ? La démographie, la révolution de l'IA qui va peser sur les salaires et l'emploi, la tentation de la décroissance pour sauver la planète…
Et nous ? Nous sommes plutôt de l'école "déflation structurelle", mais nous étudions encore les arguments du camp adverse. Nous vous tiendrons au courant.
La valeur de la semaine - Osmozis
Cette semaine, les OPAs sont à nouveau à l’honneur sur le segment des small et mid caps. Osmozis, le spécialiste de la transformation numérique des campings et résidences de vacances en Europe, a annoncé être entré en négociations exclusives en vue de l’acquisition d’un bloc majoritaire par le Groupe Passman, gestionnaire de réseaux multi-usages proposant des solutions digitales à destination des établissements d’accueil.
Cette acquisition devrait être naturellement suivie du dépôt d’une offre publique d’achat simplifiée sur le solde des actions Osmozis et d’un retrait obligatoire si le seuil est atteint. L’offre formulée par le Groupe Passman s’établit à 15,00€ par action, soit une belle prime spot de 43% et de 41% par rapport au cours moyen pondéré des trente derniers jours avant l’annonce, et serait payée en cash. L’opération est par ailleurs confortée par la conclusion d’accords avec différents actionnaires institutionnels de la société en vue de l’acquisition de leurs titres.
Cotée depuis 2017 et malgré des débuts un peu compliqués, l’action Osmozis aura connu un superbe parcours depuis ses plus bas (3,92€ en décembre 2018), parcours qui traduit parfaitement l’excellente dynamique opérationnelle et financière engagée par le groupe post COVID (CAGR 2020-2023 >15%, expansion de la marge opérationnelle structurellement au-delà de 10%, de belles acquisitions avec notamment le rachat de Camping Connect aux UK en fin d’année dernière). C’est donc une autre pépite de la cote small caps française qui devrait faire ses adieux à la bourse de Paris.
Les semi-conducteurs au centre de l'attention
Cette semaine, Nvidia (+10,5%) et les semi-conducteurs monopolisent l'attention du marché. Après une publication trimestrielle (Q1) encore au-dessus des attentes (CA $26 Mds contre $24,7 Mds attendus), l'entreprise porte le secteur. Le distributeur de puces électroniques profite de la forte croissance de la demande en équipements destinés au développement de l'intelligence artificielle et affiche un EPS à $6,12 contre $5,59 estimé.
Sur la semaine, le Nasdaq prend +1,2% et emporte les entreprises européennes dans son élan. ASML, ASM et Infineon progressent de +3,6%, +5,3% et +3,1% respectivement. Le narratif actuel a le vent en poupe : "Pendant la ruée vers l’or, ce ne sont pas les chercheurs d’or qui se sont le plus enrichis mais les vendeurs de pelles".
L'industrie des semi-conducteurs en Europe se maintient dans une dynamique positive, stimulée par la demande à destination de technologies vertes et de la transformation de l'automobile, avec des entreprises comme Infineon et STMicroelectronics en tête d'affiche. Parallèlement, le secteur se consolide à travers des opérations M&A stratégiques, illustrées par le rachat de Dialog Semiconductor par Renesas Electronics, pour la modique somme de $6 Mds.
Un dirigeant vous parle
Découvrez en vidéo l'interview par Marc Fiorentino de Julien Toumieux, PDG co-fondateur de Hunyvers, distributeur de véhicules de loisir et pionnier digital du voyage itinérant. Une pépite (re)découvrir !
A ne pas rater la semaine prochaine
L'image de la semaine
Ce jeudi 23 mai 2024, l'Agence spatiale européenne a frappé fort en dévoilant des images spectaculaires de l’Univers, capturées en seulement 24 heures par le télescope spatial Euclid. Ces clichés, véritables prouesses technologiques, lancent un programme audacieux de six ans pour cartographier l’Univers profond.
Euclid, en orbite depuis juillet 2023, se prépare à résoudre les plus grands mystères de la cosmologie, comme l’expansion de l’Univers et la matière noire. Parmi les premières images publiées, découvrez la somptueuse pouponnière d’étoiles Messier 78, située à 1600 années-lumière dans la constellation d'Orion. Enveloppée dans un voile de poussière interstellaire, cette région de formation stellaire est un avant-goût des incroyables découvertes à venir. Euclid observera 2 milliards de galaxies en six ans, prêt à bouleverser notre compréhension de l'Univers. La révolution cosmologique est en marche, et nous n'en sommes qu'au début.
Source photo : ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA/AFP/Getty Images
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