L'ÉDITO DE MARC FIORENTINO
Les Trump trades : c'est comme cela qu'on appelle les prises de positions des investisseurs sur les marchés pour jouer sur la victoire de Trump aux élections.
Et ces Trump trades ont connu une soudaine accélération après le débat entre les deux candidats.
Les sondages donnaient déjà Trump gagnant avant le débat. Mais les sondages peuvent se tromper. Cependant, depuis le débat désastreux pour Biden et les rumeurs d'abandon du candidat démocrate, Trump a pris un avantage décisif et les investisseurs se positionnent maintenant sur une victoire écrasante. Une victoire qui lui permettrait d'avoir la majorité à la Chambre des représentants et au Sénat.
Et le Trump trade le plus populaire depuis le débat consiste à miser sur la hausse des taux à long terme aux États-Unis. Le taux de référence, le taux de l'emprunt d'État américain à 10 ans, s'est envolé. Pourquoi ? C'est simple. Quand un parti a le contrôle des deux chambres, historiquement, il a toujours eu tendance à creuser le déficit public en augmentant considérablement les dépenses. Qui dit déficit public plus important, dit dette plus importante et dit donc taux d'intérêt en hausse.
Car aujourd’hui, ce sont les déficits et la dette qui empêchent les taux américains à long terme de baisser. Car ils devraient baisser. Plus rapidement. Même aux États-Unis, l'inflation décroche. Le patron de la Banque centrale américaine s'est même montré, ce qui est rare, plutôt optimiste sur des baisses de taux par la FED.
Trump a également promis des baisses d'impôts. Donc moins de recettes fiscales et toujours plus de déficit. Les prévisionnistes misent sur une baisse de revenus de 4 000 milliards de $ sur 10 ans du fait des promesses de baisse d'impôts. Autant de revenus en moins et de déficit en plus. Avec un impact sur l'inflation bien sûr.
En 2016 et 2021, quand, respectivement, les républicains puis les démocrates ont pris le contrôle des deux chambres, les taux à long terme ont également progressé. Ce trade sur les taux est le plus important "Trump trade". Mais il y en aura beaucoup d'autres sur les actions, secteur par secteur. Avec, par exemple, un afflux vers les valeurs énergies fossiles et un exode des valeurs énergies renouvelables. Pour les marchés, Trump a déjà été élu. Largement.
La valeur de la semaine - Memscap
Memscap, spécialiste des systèmes microélectroniques à haute valeur ajoutée pour l’aéronautique, le médical et l’optique est notre valeur de la semaine. Le groupe français (56,7 M€ de capitalisation boursière) s’envole ces derniers jours et voit son cours progresser de près de 34,2%.
Cette performance intervient alors que le titre était chahuté depuis le début de l’année. En effet, après une excellente année 2023, tant sur le plan opérationnel (CA en hausse de 50,7% et EBITDA multiplié par 2,3x), que boursier (+300% de performance), la valeur a connu une nette correction qui s’est accentuée ces dernières semaines sous l’effet des turbulences politiques en France.
Pourtant, Memscap poursuit le redressement de son activité. Sur les 3 premiers mois de l’année, la société a communiqué sur une nouvelle progression de son chiffre d’affaires. À ce titre, le management demeure confiant dans la réalisation de son plan 4C qui vise une croissance annuelle moyenne de 20% au cours des 3 prochaines années. La croissance devrait notamment être portée par le gain de nouveaux marchés dans le contrôle des moteurs d’avion. De plus, le groupe tire l’essentiel de ses revenus de l’international et est faiblement exposé à la France, qui représente moins de 10% du CA. Des arguments qui semblent avoir résonné auprès des investisseurs et qui ont permis au titre de reprendre sa marche en avant.
Le secteur en forme - Les services
Cette semaine, le secteur des services est à l’honneur.
En tête d’affiche nous retrouvons le titre Exail Technologies (+16,1%). Cette société industrielle spécialisée dans les technologies bénéficie notamment du rachat de 10 000 titres par son actuel PDG, Raphaël Gorgé.
ID Logistics profite quant à elle de son intégration au top 5 mensuel d’un broker. Le titre du spécialiste de la logistique contractuelle et du transport progresse ainsi de +9,8% sur la semaine.
Enfin, Derichebourg voit son cours progresser de +5,2%. Le spécialiste des services environnementaux rebondit cette semaine mais affiche toujours une performance boursière négative depuis le début de l’année (-10,9%).
Un analyste vous parle
Vendredi dernier, notre analyste Sid Bachir s'est penché pour BFM Bourse sur MEMSCAP, fournisseur leader de solutions de capteurs de pression de haute précision et de forte stabilité (MEMS). Une pépite à ne pas rater !
Des nouvelles des Etats Unis…
Nike trébuche en bourse, avec une chute historique de 20% de son action après l'annonce des résultats du quatrième trimestre de leur année fiscale. Cette journée a été la pire de l'histoire de l'entreprise en termes de baisse de valeur boursière.
Les ventes annuelles n'ont augmenté que de 1%, un taux de croissance au plus bas depuis plus de deux décennies (hors COVID & crise financière de 2007), suscitant des préoccupations quant aux perspectives à long terme de la société. Bien que Nike ait surpassé les estimations de bénéfices par action, les revenus rapportés de 12,6 milliards de dollars ont manqué les prévisions de 250 millions de dollars.
Une mauvaise nouvelle n'arrivant jamais seule, la baisse du titre s'explique également par les prévisions de la direction pour la nouvelle année fiscale. Nike anticipant une baisse de 10% de ses revenus au premier trimestre, une diminution qui ne sera pas entièrement résorbée d'ici la fin de l'année, avec de ce fait, des revenus en retrait sur l'ensemble de l'année.
A ne pas rater la semaine prochaine
L'image de la semaine
Pour l'édition 2024 du Voyage à Nantes, l'artiste brésilien Henrique Oliveira présente "Le Rêve de Fitzcarraldo," une sculpture monumentale installée sur la Place Graslin. Cette œuvre spectaculaire, réalisée en bois, s'inspire du film éponyme de Werner Herzog, où un homme rêve de construire un opéra en pleine forêt amazonienne.
La sculpture, semblable à un organisme vivant, jaillit du sol et rampe jusqu'au Théâtre Graslin. Elle crée une fusion entre le naturel et l'artificiel, unissant végétal et architecture dans un dialogue fascinant. Les énormes branches qui la composent se tordent et s'entrelacent, donnant l'impression d'une créature en mouvement.
Accessible du 6 juillet au 8 septembre 2024, cette installation transforme l'espace public en un lieu où l'imaginaire rencontre la réalité.
Source photo : AFP
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