L'édito de Marc Fiorentino
La réforme des retraites. Je ne parle pas de la France. On aura largement le temps d'y revenir. Non. Je parle de la Chine. Il va falloir travailler plus longtemps en Chine. Par rapport à un âge actuel de départ à la retraite étonnamment bas.
La retraite à 60 ans, la Chine la pratiquait encore. 60 ans pour les hommes. 55 ans pour les femmes dans les emplois de service et même 50 pour les femmes dans les usines. Le paradis communiste...
Oui mais voilà, avec une démographie en déroute du fait de l'effondrement du nombre des naissances, de l'effondrement du taux de fécondité, et de la progression spectaculaire de la durée de vie, ça ne marche plus. Même quand on n'est pas capitaliste. Le rapport entre actifs et inactifs n'en finit pas de se détériorer. Le compte n'y est plus.
Première étape, l'âge du départ à la retraite a donc été relevé. 63 ans pour les hommes. 58 ans pour les femmes dans les emplois de service. 55 ans pour les femmes dans les usines. Et ce n'est que le début. Car même avec ce relèvement significatif, le régime de retraite chinois ne pourra pas supporter le choc démographique. À noter : c'est la première fois que l'âge de la retraite est relevé depuis...1978 !
2 millions d’habitants en moins l'année dernière en Chine. Certes, avec 1.4 milliard d'habitants, la Chine a de la marge, mais c'est la deuxième année consécutive que la Chine voit sa population baisser. 20 millions de personnes partent à la retraite chaque année. Cela a un impact sur le financement des retraites, mais cela a un impact aussi sur la consommation car les retraités consomment moins que les actifs. Et la Chine en a besoin, de consommation, d'investissement et de croissance. Contrairement à la France, la réforme des retraites n'a pas provoqué de grèves ou de manifestations. Ce n'est évidemment pas une surprise. On a tendance à oublier que la Chine est une dictature. Une vraie dictature...
La valeur de la semaine - Rexel
Cette semaine, Rexel, un des leaders mondiaux de la distribution des produits et services pour le secteur de l’énergie, est à l’honneur. Le groupe a fait l’objet d’une OPA non sollicitée de la part de QXO, société spécialisée dans le secteur des produits de construction et détenue par le milliardaire Brad Jacobs, entrepreneur à succès. La société américaine (6Md$ de capitalisation boursière), qui a levé plusieurs milliards de dollars ces derniers mois, souhaite devenir le leader mondial de son industrie à travers la croissance organique et les acquisitions.
L’offre de QXO s’est faite à un prix indicatif compris entre 28,00€ et 28,40€ par action, soit près de 8,5Md€. Par rapport au cours de clôture avant l’annonce (22,97€), cette offre représente une prime d’environ 23%. La proposition, examinée par le conseil d’administration du groupe français, a été déclinée car jugée insuffisante à la vue du potentiel de création de valeur de Rexel. La société est notamment engagée dans un plan stratégique à horizon 2025, Power Up, dont les objectifs financiers ont été rehaussés en juin. En réaction à l’annonce, le titre grimpe de près de +20% sur la semaine pour clôturer à 27,31 € hier soir. Avec un actionnariat assez éclaté bien que contrôlé par le fonds activiste Cevian depuis 2016, un momentum boursier un peu défavorable malgré la tendance de fond porteuse de l’électrification et une valorisation en deça de ses standards, le dossier revêt désormais un attrait spéculatif certain de la part des investisseurs et devrait continuer d’animer le marché dans les prochaines semaines.
Le secteur en vogue - Medtech/santé
Cette semaine, le secteur des medtechs/santé a le vent en poupe. Notamment Virbac, dont le titre a enregistré une hausse hebdomadaire de +10,5% suite à la publication de résultats semestriels remarquables. Son chiffre d'affaires pour le premier semestre 2024 a bondi de +16,1%, atteignant 702,9 M€. Le laboratoire pharmaceutique spécialisé dans la santé animale, se distingue nettement, sa croissance étant deux fois celle du marché. Dans ce contexte, le directeur général, Sébastien Huron, qui avait annoncé son départ, affirme "partir la conscience tranquille", fort de ces solides résultats.
LNA Santé a également convaincu le marché avec une hausse de +5,2%. Le gestionnaire d'Ehpad et de cliniques a réalisé un CA d'exploitation de 386,3 M€ au premier semestre 2024, soit une augmentation de +10,3%. De plus, son résultat d'exploitation a connu une hausse notable de +5,1%, pour atteindre 15,0 millions d'euros, contre 14,3 M€ au S1 2023. Le management attribue cette réussite à son plan stratégique Grandir Ensemble 3, qui semble porter ses fruits. La semaine prochaine, Crossject sera attendu au tournant avec la publication de ses résultats. En bourse, la société pharmaceutique est déjà dans une dynamique positive et affiche une performance hebdomadaire de +12,0%. Enfin, les autres acteurs du secteur affichent également de solides progressions. Clariane grimpe de +14,1%, Guerbet de +7,4% et Euroapi enregistre une hausse de +3,2%.
Des nouvelles des Etats Unis...
C'est fait, et c'est fort ! La Réserve fédérale américaine a surpris Wall Street en réduisant ses taux directeurs de 0,5 point de pourcentage, un geste plus audacieux que prévu, alors que la plupart des analystes anticipaient une baisse plus modeste de 0,25 point. Après une série de 11 hausses de taux consécutives en 2022 et 2023 pour lutter contre une inflation galopante, la Fed a pris cette décision dans un contexte de ralentissement économique et de signes de faiblesse sur le marché du travail.
Cette réduction de taux, la première depuis 2020, ramène le taux directeur dans une fourchette de 4,75 % à 5 %. L’inflation, qui avait atteint un pic de 9,1 % en juin 2022, est désormais proche de l’objectif de 2 %, mais la Fed doit également gérer une montée du chômage, passé de 3,4 % en avril 2023 à 4,2 % en août 2024. La croissance économique, quant à elle, devrait ralentir, la Fed ayant revu ses prévisions de croissance pour 2024 à 2 % contre 2,1 % précédemment.
Les marchés financiers ont accueilli favorablement cette annonce : le Nikkei a bondi de 2,25 %, le CAC 40 a gagné 2,21 %, et le S&P 500 a atteint de nouveaux sommets. Cependant, ce contexte de taux en baisse laisse planer des incertitudes sur la trajectoire économique future. Si la Fed coupe trop rapidement, elle pourrait renforcer la pression sur les entreprises et les ménages déjà touchés par des coûts élevés. Mais ne pas agir suffisamment pourrait entraîner un ralentissement plus sévère, voire une récession. Jerome Powell, président de la Fed, a indiqué que d'autres réductions de taux sont probables si le marché du travail continue de se dégrader. L'objectif est de trouver un "soft landing" pour l'économie, en évitant de provoquer une récession tout en maîtrisant l'inflation. La prudence est de mise, car la marge de manœuvre reste limitée après cette intervention musclée, et les prochaines décisions seront scrutées de très près par les investisseurs et les économistes mondiaux.
Les événements EuroLand à venir
Visioconférence Xilam Animation le1er octobre 2024 à 16h00
2nd édition du Retail Day - 9 octobre 2024 Fort du succès de la première édition, EuroLand Corporate et Bourse Direct ont le plaisir de vous inviter à la 2nd édition du Retail Day. Un événement incontournable durant lequel 7 dirigeants d'entreprises seront interviewés par Marc Fiorentino et répondront à vos questions en direct !
L'image de la semaine
Cette semaine, l'Inde a célébré avec faste le festival de Ganesh Chaturthi, l'un des événements religieux les plus importants du pays, marquant la naissance du dieu Ganesh. Débuté le 7 septembre 2024, ce festival s'est terminé le 17 septembre par l'immersion des statues de Ganesh dans les rivières, symbolisant son retour au monde divin.
À travers le pays, en particulier à Mumbai et dans le Maharashtra, des millions de fidèles se sont rassemblés pour installer des statues de Ganesh, ornées et préparées avec soin. Les processions sont marquées par des chants dévotionnels, des danses et des prières. L'artisanat et la créativité des communautés se sont exprimés dans la création de pandals, des structures temporaires accueillant les statues, et de décorations somptueuses.
Le moment le plus attendu reste le Visarjan, où les fidèles plongent les statues dans les rivières, lacs ou océans, symbolisant le départ de Ganesh pour son séjour divin après avoir offert bénédictions et prospérité. Ganesh Chaturthi, au-delà de sa signification religieuse, est aussi un symbole d'unité et de solidarité dans la société indienne, renforçant les liens communautaires et promouvant des valeurs d'entraide.
Vous avez aimé cette newsletter ? |