Le Pulse en un battement... 💢
📜 L'Édito de Marc Fiorentino - Le cancre
Derniers en déficit, (presque) derniers en dette. Pendant que la Grèce affiche des excédents, la France s’accroche au podium des mauvais élèves de la zone euro. Toujours plus de dépenses, toujours moins de courage politique.
🔊 Sensorion, le grand retour du son
+146,4 % cette semaine. La biotech lyonnaise, spécialisée dans les pertes auditives, marque un grand coup : résultats cliniques prometteurs, levée de 30 M€, subvention Horizon Europe et accord stratégique avec un big pharma. Le son du rebond est clair.
🏭 L'industrie rallume les moteurs
STIF, Delta Plus et Exail s’illustrent dans un secteur qui retrouve du souffle. Carnets bien garnis, croissance au rendez-vous et confiance de retour. L’industrie française remonte sur les radars.
🚴 Deliveroo, la commande qui coûte cher
DoorDash propose 3,6 Md$ pour croquer Deliveroo. Prime de 22 %, programme de rachat suspendu, décision finale attendue le 23 mai. Une commande stratégique pour s’implanter en Europe. 🇨🇦 Vive le Canada Libre
Mark Carney élu Premier ministre, sans jamais avoir été candidat auparavant. Dans un climat tendu par les menaces de Trump, les Canadiens ont choisi la compétence face à la tempête. Résultat : un mandat fragile, mais un cap assumé.
L'édito de Marc Fiorentino 📜
Le cancre
Les chiffres font mal. Très mal. Ils ne nous surprennent pas vraiment mais ils mettent en lumière la terrible performance de nos finances publiques. Une étude Fipeco a classé les déficits et les dettes des membres de la zone euro.
Et devinez quoi ? Nous sommes derniers sur le déficit et dans les trois derniers sur la dette. Affligeant.
Avec 5.8% de déficit en 2024, nous affichons le pire score de la zone euro. Alors que le Portugal, le Luxembourg, la Grèce (oui, la Grèce...), l'Irlande et Chypre (oui, Chypre...) affichent des excédents budgétaires ! Alors que 12 pays sur 20 de la zone euro affichent un déficit inférieur à 3%. Alors que les Italiens et les Espagnols sont à peine au-dessus de 3%. Il fallait le faire, et nous l'avons fait.
Sur la dette, c'est presque aussi mauvais. Derrière nous, il y a encore la Grèce et l'Italie. Mais avec une dette égale à 113% du PIB, nous faisons partie du club très fermé des pays dont la dette dépasse les 100%. 14 pays de la zone ont une dette inférieure à 82% du PIB.
Je me demande souvent et vous aussi, j'imagine, comment on a pu en arriver là. La réponse est claire : l'électoralisme et le manque de courage politique. Toujours distribuer plus pour satisfaire les exigences et les revendications. Toujours dépenser plus. Toujours taxer plus, mais ça ne suffit même pas alors que nous avons un taux de prélèvements obligatoires déjà délirant.
L’autre question que je me pose est : pourquoi ne sommes-nous pas sanctionnés ? Car il est clair que nos gouvernements ne feront rien tant que nous ne serons pas au pied du mur. Or, à chaque fois que nous sommes au pied du mur, nous sommes sauvés par un évènement extraordinaire comme le Covid ou la guerre en Ukraine qui permet de justifier les "quoi qu'il en coûte". Et quand ce n'est pas le cas, nous sommes protégés par la signature de l'Allemagne et le bouclier de la zone euro.
Pourquoi un cancre qui rend une copie blanche, mais a à chaque fois la moyenne, se mettrait-il au travail ? Jusqu'à quand ? Jusqu'où ? Qui va tirer la sonnette d'alarme ? Qui va avoir le courage de changer la donne ?
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Sensorion, le grand retour du son 🔊
Sensorion s’offre une semaine en stéréo avec un bond de +146,4 %, portée par une série de bonnes nouvelles qui ravivent l’intérêt des investisseurs. La biotech lyonnaise, spécialisée dans les traitements contre la perte auditive, fait entendre sa différence.
Au cœur de la dynamique : des résultats cliniques intermédiaires prometteurs et un recrutement sans accroc dans une étude de thérapie génique chez de jeunes enfants. La validation de la faisabilité renforce la crédibilité du programme.
Côté finances, la société sécurise 30 M€ via une levée de fonds auprès d’investisseurs spécialisés, et décroche une subvention de 5 M€ d’Horizon Europe. De quoi financer le passage en phase III avec une visibilité renforcée. Dernière note – et pas des moindres : un partenariat stratégique avec un big pharma, pour un co-développement et une commercialisation conjointe en Europe et en Asie. Un accord structurant qui positionne Sensorion parmi les paris biotech du moment.
L’industrie rallume les moteurs 🏭
Cette semaine, l’industrie cotée retrouve des couleurs, portée par la reprise cyclique et la hausse des capex. Les investisseurs réactivent leur appétit pour les valeurs industrielles.
STIF s’envole de +12,7 % après avoir annoncé deux contrats majeurs pour des complexes de stockage. À la clé : un plus haut historique et une visibilité renforcée sur la croissance à moyen terme.
Delta Plus Group gagne +10,6 %, dans le sillage de résultats annuels conformes aux attentes (400,1 M€ de CA 2024) et de signaux positifs pour 2025, avec une reprise organique en vue dans l’équipement de protection.
Exail Technologies avance de +5,6 % grâce à un solide T1 : +18 % de CA à 94 M€ et un carnet de commandes record à 487 M€, tiré par la défense et la robotique sous-marine. Entre carnets bien remplis, croissance confirmée et confiance retrouvée, l’industrie française refait surface sur les radars. Une tendance à surveiller.
Deliveroo, la commande qui coûte cher 🚴
Deliveroo a confirmé avoir reçu une offre de rachat de 3,6 milliards de dollars de la part de DoorDash, le numéro un américain du secteur. L’offre, transmise début avril, valorise l’action à 180 pence — soit une prime de 22 % sur le dernier cours avant annonce.
Le conseil d’administration a indiqué être « prêt à recommander » cette offre si elle devient ferme, et a suspendu en parallèle son programme de rachat d’actions de 100 M£. DoorDash, absent des marchés européens, y verrait un levier d’expansion directe face à Uber Eats et Just Eat.
Décision finale attendue d’ici au 23 mai. Une opération stratégique dans un marché sous pression, où les marges fondent aussi vite que les plats sont livrés.
Amoéba – L'heure de la commercialisation 🎥
Après des années de développement, Amoéba franchit une étape clé : sa substance active est désormais homologuée aux États-Unis et a reçu une réponse positive définitive de l’EFSA pour l’Europe.
Un feu vert réglementaire qui permet à la greentech lyonnaise de préparer le lancement de ses produits de biocontrôle, en visant les marchés agricoles mondiaux à la recherche d’alternatives durables aux pesticides chimiques.
Un changement de cap stratégique est également acté : sous la présidence de Benoit Villers, Amoéba a stoppé son projet d’usine pour se concentrer sur son cœur de métier – la vente de solutions – en s’appuyant sur des partenaires industriels spécialisés.
💬 Lors du Retail Day co-organisé avec Bourse Direct, Marc FIORENTINO a échangé avec Benoît Villers sur cette nouvelle phase pour Amoéba : de la recherche à la commercialisation.
⬇ À voir ici ⬇
Vive le Canada libre 📷
Mark Carney n’avait jamais été élu. Il n’avait jamais fait campagne. Mais il vient de remporter l’élection la plus tendue qu’ait connue le Canada depuis des décennies.
Face au retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, le scrutin s’est mué en référendum géopolitique. Le président américain a imposé des droits de douane à 25 % sur les exportations canadiennes, menacé d’absorber le pays comme un « 51ᵉ État », et placé la relation canado-américaine sous tension maximale.
Dans ce climat d’urgence, les Canadiens ont préféré la compétence à la colère. À 60 ans, Carney, ancien gouverneur des banques centrales du Canada et du Royaume-Uni, a su incarner le sérieux face à la tempête.
Le pari libéral était risqué : déclencher des élections anticipées seulement six semaines après son arrivée à la tête du parti. Mais il a payé. Le Parti libéral conserve le pouvoir pour un quatrième mandat consécutif, avec 169 sièges — trois de moins que la majorité absolue. Un mandat sans état de grâce. Mais un cap, clairement fixé.