Le Pulse en un battement... 💢
📜 L'Édito de Marc Fiorentino - Le Qatar ou la maîtrise du soft power
Petit territoire, grandes ambitions. Le Qatar déroule son soft power comme une masterclass : investissements tous azimuts, lobbyisme stratégique et séduction à coups de milliards.
📊 Ubisoft, la partie se corse
Net bookings en chute, pertes opérationnelles, dette lourde et horizon de rentabilité repoussé. Malgré une alliance avec Tencent, la confiance des investisseurs est aux abonnés absents.
🏘️ Immobilier, retour de tension
Nexity taille dans les effectifs, Kaufman parle relance, Hexaom bondit grâce à ses commandes. Le secteur sort timidement de l’apnée, mais l’oxygène reste rare. À suivre, de près.
🛃 90 jours pour souffler
Trêve provisoire dans la guerre commerciale sino-américaine : les droits de douane sont réduits, pour trois mois. Un souffle bienvenu sur les marchés (+3,2 % pour le S&P 500), mais rien n’est réglé.
📷 Zarco, Marseillaise et miracle français 150 départs, 100e victoire française, et un GP de France magistralement remporté. Johann Zarco écrit l’histoire à domicile, 71 ans après Monneret. Un tour de légende, moteur cœur.
L'édito de Marc Fiorentino 📜
Le Qatar ou la maîtrise du soft power
Le Qatar. Moins de 3 millions d'habitants. 50ème PIB mondial. Une économie très dépendante du gaz et du pétrole. Et pourtant une influence grandissante. En France depuis longtemps. Et aux États-Unis. Trump a été reçu avec tous les honneurs et avec une pluie de cadeaux et de contrats.
Le Qatar, un pays qui n'est devenu indépendant que le 3 septembre 1971. Indépendant de la Grande-Bretagne. Deuxième plus petit pays de la péninsule arabique. 11 500 km² seulement. Moins de 3 millions d'habitants.
Une économie dépendante des hydrocarbures. 230 milliards de $ de PIB. 81 400$ de PIB par habitant (46 000$ pour la France). 50% des recettes fiscales et plus de 85% des exportations sont des hydrocarbures. Le Qatar est une monarchie absolue dirigée par le Cheikh Al Thani. Pas de parti politique. Pas de parlement.
Grâce à une stratégie digne d'un cas d’école de soft power, le Qatar a réussi à faire oublier la dictature, le traitement des immigrés, le financement du terrorisme, les affaires de corruption, notamment au Parlement européen, pour devenir un allié recherché. À coups de milliards. À coups d'investissements dans l'économie mais aussi dans le sport.
Trump au Qatar. Le président Américain était fier de remporter une commande majeure pour Boeing qui pourrait aller jusqu'à 400 milliards de $. Le Qatar est d'ailleurs prêt à lui offrir un Boeing pour Air Force One de 400 millions de $.
Le Wall Street Journal décrit avec précision tout l'argent que le Qatar a déversé aux États-Unis pour augmenter son soft power.
Il détaille les affaires de lobbying auprès d'hommes politiques, de think tanks, d'universités. Et plus récemment d'investissements dans les affaires de la famille Trump.
Autre levier : l'achat massif d'armement américain. Rappelons que le Qatar a un fonds souverain de 524 milliards de $.
Une stratégie de soft power efficace. Aux États-Unis. Mais aussi en France. Efficace. Mais gênante.
Et qui n'a l'air de déranger personne.
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Ubisoft : la partie se corse 🎮
Semaine difficile pour Ubisoft, qui chute de -14,8 %, plombée par une série de signaux négatifs. L’annonce d’une coentreprise avec Tencent, censée structurer ses licences clés, n’a pas suffi à rassurer.
Le marché a surtout retenu des résultats annuels fragiles :
... et une rentabilité reportée à l’exercice 2026-2027.
Dans un contexte où les grands éditeurs sont attendus sur leur capacité d’exécution, cette combinaison de faibles performances, de levier persistant et d’horizon repoussé a sapé la confiance des investisseurs. La correction du titre le montre : le marché doute de la capacité du groupe à se réinventer. Ubisoft n’a plus le droit à l’erreur.
Immobilier, retour de tension 🏘️
Après une année 2024 marquée par un net repli de l’activité, le marché immobilier français montre des premiers signes de stabilisation, à travers plusieurs valeurs cotées emblématiques.
Nexity progresse de +2,8 %, malgré un contexte encore fragile. Le groupe (534 M€ de capitalisation) a annoncé la suppression de 120 postes via un plan de départs volontaires. Un signal de rigueur salué à court terme, mais qui ne suffit pas à inverser la tendance : le titre reste en baisse de –25 % depuis janvier.
Kaufman & Broad cède +3,1 % cette semaine. Stable depuis le début de l’année (–1,2 %), le groupe reste solide face à la crise. Son PDG, Nordine Hachemi, vise +5 % de croissance du chiffre d’affaires et affirme vouloir "redevenir maître de son destin". Pour l’instant, les investisseurs restent en observation.Hexaom s’impose comme l’outsider du moment, avec un gain de +8,6 %, porté par une reprise spectaculaire des commandes de maisons individuelles : +80 % par rapport à 2024. Une bouffée d’air après une année très difficile, marquée par une chute de –35 % du CA.
90 jours pour souffler 💨
Un mois après la mise en place de tarifs douaniers massifs sur les importations chinoises — culminant à 145 % —, Washington et Pékin amorcent une désescalade. À l’issue de discussions à Genève, les deux puissances s’accordent sur une réduction temporaire : les droits américains tombent à 30 %, ceux de la Chine à 10 %, pour une durée de 90 jours.
La nouvelle a immédiatement rassuré les marchés. Le S&P 500 a bondi le jour même de 3,2 % et le Nasdaq de 4,3 %. Côté entreprises, les grands noms de la tech et de la logistique saluent une accalmie bienvenue.
Mais cette trêve ne met pas fin aux tensions : les hausses restent en suspens, notamment sur les colis à bas coût et les produits sensibles comme les opioïdes. Les discussions doivent se poursuivre dans les prochaines semaines, dans l’espoir d’un accord plus durable. Une pause donc, mais pas un point final.
@DILARA IREM SANCAR / ANADOLU VIA AFP
Les IPOs reprennent vraiment du poil de la bête ? 🚀
Après un fort ralentissement en 2023 et 2024, les signaux de reprise se multiplient sur les marchés. Julia Bridger, associée chez EuroLand Corporate, échange avec Ilan Free, ECM Analyst, sur un début d’année 2025 particulièrement dynamique.
A ne pas rater la semaine prochaine 📅
Zarco, Marseillaise et miracle français 📷
© April Moto
Il y a des jours où le sport flirte avec la légende. Ce 11 mai 2025 en fut un.
Johann Zarco a remporté le Grand Prix de France, à domicile, devant plus de 120 000 fans en fusion.
Sur le circuit Bugatti, pour son 150ᵉ départ en MotoGP, le pilote tricolore a dompté une piste capricieuse, évité les pièges d’un début de course chaotique, puis creusé l’écart jusqu’à franchir la ligne avec plus de 20 secondes d’avance. Un cavalier seul, magistral.
71 ans après Pierre Monneret, la Marseillaise a de nouveau résonné en France dans la catégorie reine. Un moment d’émotion brute, historique, porté par un public qui l’a tant attendu.
À 34 ans, le Cannois signe la 100ᵉ victoire française en Grand Prix moto. Et peut-être la plus belle. Celle d’un funambule devenu figure tutélaire, qui n’a pas laissé le rêve lui échapper. Le héros s’appelle Zarco. Et dimanche, la France a vibré avec lui.