Dans un environnement marqué par les tensions inflationnistes, la crise ukrainienne et la remontée des taux d’intérêt, l’année 2022 n’a pas été un bon cru boursier. En particulier pour le segment des small&mid caps qui a sous-performé l’indice CAC40.
Car si le CAC40 recule de 9,5% en 2022, le repli est de 13,9% pour l’indice CAC Mid&Small, de 19,6% pour le CAC Small et la baisse atteint même 24,8% pour Euronext Growth. Les petites capitalisations ont ainsi été plus impactées par cette baisse.
Comment l’expliquer ?
Après une surperformance continue par rapport au CAC40 des small&mid caps pendant 6 ans, entre 2012 et 2017, la tendance s’est inversée dès 2018 (à l’exception de l’année 2020), où les grandes valeurs ont mieux performé ou mieux résisté que les small&mid caps. La tendance s’est poursuivie sur 2022, et peut s’expliquer notamment par des arbitrages small&mid caps au profit de large caps à la suite d’excellentes performances passées sur le segment des small&mid caps. Cela se constate également par le biais de la collecte des fonds positionnés sur cette classe d’actifs qui s’affiche en repli au global depuis 2018.
La sous-performance s’explique également par la liquidité réduite des small&mid caps. En janvier 2021, il s’est traité environ 550 M€ en moyenne quotidienne sur l’indice Mid&Small, dont environ 420 M€ sur les Mid. En fin d’année 2022, les échanges dépassaient péniblement les 300 M€, dont seulement une vingtaine sur les Small… L’absence de flux limite la liquidité des petites valeurs, et donc leur attractivité.
Enfin, la répartition sectorielle au sein des indices explique également la décorrélation entre grandes et moyennes/petites capitalisations boursières. Les secteurs gagnants de 2022 ont été la défense, le luxe, l’énergie, ou encore les banques : des secteurs propres au CAC40, qui ne sont pas représentés au sein des small&mid caps.
Quels impacts ?
Le premier impact porte sur l’activité des introductions en bourse. Si 12 sociétés sur le segment des small&mid caps se sont introduites en 2022, elles l'ont toutes été avant l’été 2022. Depuis, aucune société n’a tenté son introduction en bourse (en dehors de l’introduction d’un spin off, de taille modeste).
L’autre impact se traduit par une dynamique toujours forte en termes d’OPA, et ce même dans un contexte où l’argent coûte plus cher. Sur 2022, environ 25 small&mid caps ont fait l’objet d’une OPA. Et on remarque qu’en moyenne les primes sur les cours sont élevées : 45% en moyenne. La prime a même été de 238% sur UCAR ! Un bon moyen de s’assurer du succès de l’opération. Ces primes élevées sont également le fruit de la baisse importante des cours de bourse.
Du positif ?
Pour finir sur une note plus positive, on notera que 2022 sera l’année du lancement des opérations de placements privés ouverts aux investisseurs particuliers sur les small&mid caps, jusque-là réservés aux investisseurs professionnels.
Un peu moins d’une dizaine d’opérations a eu lieu en 2022, avec pour exemple CARMAT qui a réalisé deux opérations ouvertes aux investisseurs particuliers en 2022, en avril et en décembre 2022. Sur les deux opérations, les fonds levés ont totalisés 71 M€ dont près de 8 M€ souscrits par des particuliers qui ont pu bénéficier, comme les investisseurs professionnels, d’une décote sur le cours d’environ 20%.
Enfin, la bourse étant souvent affaire de cycle, nous pouvons espérer que le cycle de sous performance des small&mid caps qui clôt sa 5ème année, approche de la fin.