Avec 1 025 projets d’investissements étrangers en 2024, la France reste, pour la sixième année consécutive, le premier pays d’accueil en Europe (selon le rapport EY 2025 « Nouveaux chocs, nouveaux défis pour la France et l’Europe », publié mi-mai 2025). Cette position de tête masque néanmoins une réalité plus complexe : l’attractivité du territoire se maintient, sans progresser, tandis que l’élan industriel, mesuré notamment par l’emploi, donne des signes de fatigue.
Une situation qui n’est pas sans conséquences pour l’économie productive, notamment pour les entreprises de taille intermédiaire.
Une première place fragilisée par la baisse des emplois
En 2024, la France demeure la première destination européenne des investissements directs étrangers (IDE) en nombre de projets. Elle devance le Royaume-Uni (853 projets) et l’Allemagne (608). Cette performance s’appuie sur une base solide : un tissu économique dense, un environnement technologique attractif, une stabilité institutionnelle que les investisseurs, dans un monde troublé, continuent de rechercher.
Mais à cette constance, un revers se dessine. Le nombre de projets baisse de 14 % par rapport à 2023. Et le recul est plus net encore du côté de l’emploi : 29 000 postes créés contre 39 773 un an plus tôt, soit une diminution de 27 %. La France glisse ainsi à la troisième place européenne sur ce critère, derrière le Royaume-Uni et l’Espagne.
Mais à cette constance, un revers se dessine. Le nombre de projets baisse de 14 % par rapport à 2023. Et le recul est plus net encore du côté de l’emploi : 29 000 postes créés contre 39 773 un an plus tôt, soit une diminution de 27 %. La France glisse ainsi à la troisième place européenne sur ce critère, derrière le Royaume-Uni et l’Espagne.
Cette évolution n’est pas propre à la France. L’Europe, dans son ensemble, voit ses flux d’investissements reculer : -5 % en projets, -16 % en emplois.
Mais alors que la plupart des grandes économies européennes connaissent une baisse, l’ampleur du décrochage français interroge, précisément parce que le pays avait pris une avance qu’il peine désormais à transformer.
Des projets plus ciblés, des retombées plus limitées
Le baromètre met en évidence une concentration croissante des investissements sur certains segments. L’intelligence artificielle, les technologies numériques, l’énergie et l’agroalimentaire concentrent une part grandissante des flux. La moitié des annonces du sommet Choose France, qui a eu lieu la semaine dernière, a concerné l’IA et ses applications, avec plus de 20 milliards d’euros d’engagements confirmés, sur un total de 40,8 milliards.
Cette évolution n’est pas propre à la France. L’Europe, dans son ensemble, voit ses flux d’investissements reculer : -5 % en projets, -16 % en emplois.
Mais alors que la plupart des grandes économies européennes connaissent une baisse, l’ampleur du décrochage français interroge, précisément parce que le pays avait pris une avance qu’il peine désormais à transformer.
Des projets plus ciblés, des retombées plus limitées
Le baromètre met en évidence une concentration croissante des investissements sur certains segments. L’intelligence artificielle, les technologies numériques, l’énergie et l’agroalimentaire concentrent une part grandissante des flux. La moitié des annonces du sommet Choose France, qui a eu lieu la semaine dernière, a concerné l’IA et ses applications, avec plus de 20 milliards d’euros d’engagements confirmés, sur un total de 40,8 milliards.
Cette dynamique traduit une évolution du contenu des projets : davantage capitalistiques, à forte intensité technologique, mais souvent moins pourvoyeurs d’emplois immédiats.
L’industrie traditionnelle reste bien représentée en nombre de projets, mais sa part dans les emplois recule.
Les centres de R&D marquent le pas (-15 % sur un an) tandis que certaines filières historiques sont en net retrait (automobile, chimie, pharmacie).
Sur le plan territorial, 75 % des projets sont localisés hors Île-de-France, un indicateur stable qui confirme l’attractivité de l’ensemble des régions françaises. Cependant, la concentration des projets de grande envergure dans quelques métropoles tend à renforcer des dynamiques asymétriques.
Des atouts solides, des fragilités persistantes
Le rapport EY fait apparaître une France toujours appréciée pour la taille de son marché intérieur (34 %), son potentiel d’innovation (33 %) et la qualité de ses infrastructures (31 %).
Ces atouts permettent au pays de rester compétitif dans un environnement international très disputé.
Toutefois les fragilités structurelles restent connues et persistantes. Les dirigeants interrogés citent comme freins : le coût du travail, la complexité administrative, les incertitudes fiscales et la difficulté d’accès au foncier. Des sujets qui, depuis plusieurs années, limitent la capacité du pays à transformer son attractivité potentielle en dynamique concrète d’investissement et d’emplois
Dans le même temps, l’Espagne (+15 %), la Pologne (+13 %) et l’Italie (+5 %) enregistrent une progression notable de leurs projets, portée par des réformes ciblées et une approche plus réactive des politiques d’attractivité. L’Europe du Sud et l’Europe centrale prennent ainsi une place croissante dans la carte continentale des IDE.
Le Baromètre EY 2025 livre un diagnostic nuancé. La France conserve ainsi sa position de leader en nombre de projets, mais son attractivité ralentit. La qualité de son image reste intacte, pourtant son pouvoir de conviction s’érode. Plus que jamais, la question n’est pas seulement d’attirer, mais de maintenir l’élan, d’assurer la transformation des intentions en emplois, et de faire en sorte que les investissements irriguent durablement l’économie réelle…