Sidetrade

Sidetrade est éditeur de logiciel en mode SaaS, spécialisé dans les solutions d’intelligence artificielle appliquées à la gestion du cycle client, notamment l’optimisation du cash-flow et la réduction des délais de paiement (cycle order to cash). 

Fondée en 2000 et cotée en bourse depuis 2005, la société propose une plateforme cloud intégrée qui utilise le machine learning pour automatiser et améliorer les processus de facturation, de recouvrement et de prévision de trésorerie. Grâce à ses algorithmes propriétaires et à l’analyse de millions de transactions interentreprises, Sidetrade permet à ses clients (principalement des grands groupes et des ETI) de sécuriser leur trésorerie et d’améliorer leur performance financière. 

Concernant l’actionnariat, le groupe est détenu à plus de 35% par son PDG et fondateur, Olivier Novasque. À ce jour l’ensemble capitalise près de 370 millions d’euros. 

En 2024, Sidetrade a bouclé une année record, avec un chiffre d’affaires en hausse de +36% à 55 M€. Alors que la hausse des revenus est également attribuable à une opération de croissance externe significative (acquisition de la société SHS Viveon, leader allemand dans les logiciels de gestion du risque de crédits) la croissance organique s’est établie à +16% au cours de l’exercice écoulé.  

Sidetrade bénéficie notamment d’une empreinte internationale en pleine expansion (65% du CA 2024 réalisé à l’étranger) avec son opération de croissance externe en Allemagne mais aussi avec l’essor de la zone nord-américaine (+36% de croissance en 2024) qui représente désormais 30% des revenus du groupe seulement trois ans après son démarrage.  En plus de la bonne orientation de sa stratégie d’expansion internationale, le groupe peut également s’appuyer sur un portefeuille de client désormais composé à 79% d’entreprises dont le CA dépasse un milliard d’euros. 

Ce recentrage sur les clients grands comptes renforce la récurrence des revenus, accroît la crédibilité commerciale de Sidetrade et ouvre des opportunités d’expansion mondiale avec des clients plus résilients et à fort potentiel.

Coté rentabilité, le groupe affiche un taux de marge opérationnelle de 15% du CA 2024 (en progression de +200 bps par rapport à 2023) traduisant un ROC de 8,4 M€ (+45% vs 2023). Enfin, avec une dette financière brute de 7,9 M€ pour une trésorerie de 25,2 M€, Sidetrade dispose d’une situation bilantielle solide avec une trésorerie nette de +17,3 M€.

La solidité des fondamentaux du groupe se répercute dans le parcours boursier du titre avec une progression de +270% en 5 ans (+8,0% en 2025). D’autre part, le consensus des analystes est favorable avec une recommandation à Achat et un objectif de cours de 270€ (+10% d’upside par rapport au cours actuel).  Enfin, le titre s’échange à un multiple de 37,9x PER 2025, traduisant une décote significative de -22,5% par rapport aux cinq dernières années.

Le Pulse en un battement... 💢

📜 L'Édito de Marc Fiorentino -  Le faux départ allemand
Friedrich Merz élu Chancelier… au second tour. Une première depuis 80 ans. 18 voix manquantes, une coalition fragilisée et des doutes sur sa capacité à gouverner. L’Europe attendait une relance allemande : elle devra patienter.

📊 Le SCOR parfait 
+ 26,6 % en Bourse pour le réassureur français après des résultats T1 éclatants : bénéfice net de 200 M€, solvabilité à 212 %, et ratios bien meilleurs que prévu. Solide, rentable, crédible.

🧪 Biotech tricolore : retour en phase active
DBV (+5,3 %) avance sur son patch anti-arachide. Median Technologies (-9,4 %) signe avec deux big pharmas. Carmat (-0,1 %) franchit une nouvelle étape vers l’Europe avec son cœur artificiel.

🧓 Warren Buffett passe le flambeau
À 94 ans, l’Oracle d’Omaha désigne Greg Abel comme successeur chez Berkshire Hathaway. Un passage de témoin historique, mais sans fracas : Buffett garde un œil… et 347 Md$ sous le coude.

📷 L’Australie reste sage
Albanese réélu face à une droite trumpisée. Premier Premier ministre à décrocher deux mandats en 20 ans. Quand l’électorat préfère la continuité à la tempête.

L'édito de Marc Fiorentino 📜

Le faux départ allemand


Nous annoncions hier le pivot pour l'Allemagne avec la nomination attendue de Merz au poste de Chancelier. Mais tout ne s'est pas passé comme prévu. Alors que Merz avait, en théorie, la majorité au Bundestag avec sa nouvelle coalition, il n'a pas été nommé au premier tour. Il a fallu un deuxième tour, une première en 80 ans d’histoire de la République fédérale.

Ce devait être une formalité. Comme pour les 9 autres Chanceliers depuis la Seconde Guerre mondiale. Fort de sa majorité, Merz devait être nommé Chancelier. Mais il a échoué. Il n’a obtenu que 310 voix, alors que sa coalition compte 328 députés.

Il a fallu mobiliser les deux partis pour qu’il soit élu au second tour. Un camouflet, un signal, une inquiétude : Merz est-il déjà fragilisé, alors que l’Allemagne et l’Europe ont besoin d’un gouvernement fort et d’une relance rapide ?

Les médias français se sont empressés de "célébrer" l’événement, comparant la situation allemande à celle de la France. Une réaction classique, mêlant antigermanisme et jalousie envers l’ancien bon élève.

Cette situation fragilise le gouvernement Merz et sa coalition. Il devra composer avec une majorité relative, malgré une base théoriquement solide.

Mais attention aux raccourcis :

  1. Le gouvernement dispose d’une majorité absolue.
  2. L’Allemagne est un pays de consensus, capable de trouver des appuis au-delà de la coalition.

Bref, certains se sont réjouis trop vite. Et l’Europe a besoin d’une Allemagne relancée, pour éviter la déflation.

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Le SCOR parfait 📊

SCOR grimpe de +26,6 % ce mois ci, portée par des résultats T1 2025 spectaculaires : 200 M€ de bénéfice net, soit +35 % au-dessus du consensus. Une performance saluée par le marché, qui voit le réassureur reprendre la main.

Côté P&C, le groupe affiche 205 M€ de résultat, avec un ratio combiné à 85 %, bien en dessous des 88,3 % attendus. En Vie & Santé, SCOR impressionne avec un bond de +65 % à 118 M€.

Ajoutez à cela une solvabilité II de 212 % et une valeur économique IFRS 17 à 9 Md€, et le scénario devient limpide : solidité, rentabilité, crédibilité. SCOR signe ici un vrai coup d’éclat, et rappelle qu’il reste un acteur central de la réassurance mondiale.

Biotech françaises - Retour en phase active 🧪

Semaine animée sur le front des biotechs françaises, qui retrouvent des couleurs (et de l’audace) sous l’impulsion de plusieurs catalyseurs cliniques et stratégiques.

DBV Technologies s’envole de +5,3 %, portée par l’anticipation d’un dépôt accéléré pour Viaskin®, son patch contre l’allergie à l’arachide. Les données de phase II rassurent, et le marché mise sur un calendrier réglementaire raccourci.

Median Technologies se contracte de -9,4 %, malgré un partenariat stratégique signé avec deux des trois big pharmas mondiaux. Une reconnaissance de poids pour son offre iCRO, et un renfort bienvenu pour son modèle récurrent en licences et royalties.

Carmat, enfin, stagne à +0,1 % après avoir obtenu le feu vert conditionnel de la FDA pour une deuxième cohorte de patients dans son étude sur le cœur artificiel Aeson®. Un pas de plus vers une potentielle certification européenne en 2025.

Dans un secteur où chaque étape clinique peut tout changer, ces trois valeurs illustrent à quel point la biotech française sait encore faire vibrer le marché…

Enfin la retraite pour Warren Buffett 🧓

Warren Buffett a annoncé samedi à Omaha qu’il recommandera au board de nommer Greg Abel CEO de Berkshire Hathaway d’ici la fin de l’année. À 94 ans, l’Oracle d’Omaha acte ainsi la fin d’une ère, après avoir transformé un textile moribond en un empire de 1 200 Md$.
 

Buffett ne s’efface pas totalement : il continuera d’« aider » en cas d’opportunités majeures, mais la gestion opérationnelle et l’allocation de capital reviendront à Abel, 62 ans, bras droit depuis 2021.

💬 « Je ne vendrai aucune action. C’est un choix économique. Je pense que Berkshire fera mieux avec Greg qu’avec moi. »

Avec 347 Md$ de cash (dont 300 Md$ en T-Bills) et une gouvernance assurée, Berkshire s’apprête à écrire son prochain chapitre — dans le même style patient et sobre.

L’Australie choisit la continuité 📷

Il ne s’est jamais posé en adversaire de Donald Trump. Mais le tumulte américain l’a servi. Anthony Albanese vient de remporter un second mandatà la tête de l’Australie. Un triomphe inattendu pour le travailliste, que les sondages disaient affaibli par l’inflation et la crise du logement.

En face, Peter Dutton, chef d’une droite conservatrice calquée sur le trumpisme, a tout perdu : l’élection, son pari populiste… et même son siège dans le Queensland, détenu depuis 24 ans. Un scénario qui fait écho à la débâcle canadienne de Pierre Poilievre la semaine dernière.

Dans une campagne marquée par l’influence souterraine de Trump — ses droits de douane à 10 %, ses postures de force —, les électeurs australiens ont préféré le calme au clivage, la stabilité à la surenchère idéologique.

Albanese, 62 ans, entre ainsi dans l’histoire comme le premier Premier ministre australien réélu depuis deux décennies. Une victoire nette pour une politique plus apaisée.

En avril, le CAC 40 augmente de +2,8 %, pour clôturer à 7 588,86 points. Dans son sillage, le CAC Mid & Small se bonifie de +3,3 %, et se situe désormais à 13 175,92 points.

Sur le mois, les ESN (Entreprises de Services du Numérique) s’inscrivent en baisse (-0,3 %). Le secteur du Digital quitte la neutralité (-1,4 %), tandis que les éditeurs de logiciels baissent légèrement (-0,2 %).

Performances

Ce mois ci notre échantillon d’ESN s’inscrit en baisse (-0,3%). Capgemini grimpe modestement de +1,3 %, porté par des ventes du premier trimestre 2025 en hausse de +0,5 %. La société confirme ses objectifs annuels, grâce à une forte demande dans le Cloud, la Data et l’IA. À l’inverse, Atos recule de -8,3 %, pénalisé par un CA T1 2025 en repli de -15,9 %. Le cours de la société est également pénalisé par l’effet technique de son reverse stock split finalisé fin mars. Au sein des plus petites ESN, Sword Group se distingue avec une progression de +1,8 %. La société profite d’un T1 2025 en forte croissance avec une augmentation des revenus de +11,8 % à périmètre constant et l’acquisition de la micro-entreprise écossaise iDelta, renforçant son expertise en IA et cybersécurité. 

Les éditeurs de logiciels ont eux aussi connu un mois d’avril très contrasté (-0,2%). Dassault Systèmes recule de -5,9 %, pénalisé par la révision à la baisse de ses perspectives de marge opérationnelle 2025 (rabotée à +50–70 pts de base contre +70-100 pts précédemment) en raison d’une volatilité accrue et d’un allongement des cycles de décision chez ses grands comptes. Lectra plonge de -14,2 % après la révision à la baisse de sa guidance annuelle, liée à la faiblesse de la demande dans l’automobile et la mode. De son coté, BroadPeak s’envole de +41,9 % suite à l’annonce de son chiffres d’affaire du premier trimestre. En détail le résultat par zone est contrasté l’EMEA fait +7,5 %, l’Amériques -21 % et l’APAC ×3,6. Pour finir l’entreprise confirme un EBITDA positif en 2025 avec un objectif 2027 de marge d'EBITDA de 15 %. Wallix Group surprend également et gagne +23,0 %, porté par des revenus mensuels récurrents en hausse de +24,4 % à fin 2024. Leurs résultat d’exploitation et résultat net sont positifs au S2 2024 grâce au levier opérationnel et à la maîtrise des charges. Enfin Equasens progresse en bourse de +18,7 % suite à l’entrée en négociation exclusive pour l’acquisition de deux activités logicielles stratégique. 

Sur le mois d’avril notre échantillon de valeurs digitales enregistre un retrait (-1,3%). Les acteurs de ce segment ont donc connu un mois particulièrement disparate : Reworld Media progresse de +9,7 % en bourse à la faveur d’une publication de résultats bien accueillie par le marché. Kumulus Vape gagne  +2,8 % sur le mois, soutenu par un exercice 2024 où le résultat net bondit de   +41 %. À l’inverse, OBIZ plonge de -21,5 %, en raison d’une baisse de sa rentabilité opérationnelle, principalement imputable aux hausses tarifaires pratiquées par ses partenaires. Ainsi l’EBITDA a chuté à 1,2 % du CA contre 2,7% l’an dernier. D’autre part la mise en place de « waivers » fin avril auprès de ses prêteurs n’a pas suffi à rassurer les marchés. SRP Groupe recule de      -13,0 % à cause de la pression sur ses marges avec un EBITDA 2024 en recul de -15,0 %. Pour terminer ISPD Network perd -8,7 % après un CA pro forma sur le T1 en retrait de -6,0 % et un EBITDA qui se contracte de -44 %. Cependant, l’entreprise a confirmé les perspectives encourageantes du marché américain, l’un des plus importants au monde.

Valorisations

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Chaque printemps, le même ballet se joue dans les grandes et petites entreprises cotées : celui des assemblées générales. Les actionnaires y sont appelés à voter sur les comptes, les dividendes, les rémunérations, les renouvellements de mandats ou encore des résolutions permettant la réalisation de levées de fonds. Derrière ce rituel de la démocratie actionnariale, une question demeure : les particuliers, ces milliers de petits porteurs souvent silencieux, peuvent-ils encore réellement peser sur les décisions stratégiques des entreprises cotées ou sont-ils condamnés à rester des figurants dans un théâtre dominé par les institutionnels ?

Une influence mathématiquement marginale

Le constat est connu : malgré leur poids numérique, les actionnaires individuels peinent à se faire entendre. Dispersés, peu organisés, rarement accompagnés, ils participent peu aux votes en assemblée. Dans les PME-ETI notamment, leur mobilisation reste faible et se concentre souvent sur les résolutions de gestion courante. Face à eux, les investisseurs professionnels – souvent présents via des blocs concertés ou des fonds spécialisés – disposent d’un pouvoir d’influence largement supérieur, et d’une capacité à peser réellement sur les orientations stratégiques.

Pourtant, les chiffres montrent que les particuliers restent bien présents au capital. Selon une étude menée par Euronext (Euronext : Dynamisez votre actionnariat individuel, mars 2024) sur un panel de 55 sociétés cotées, ils représentaient en moyenne 27,9 % du capital des PME-ETI françaises en 2023, avec des pics à 77 % pour certaines small caps au capital très atomisées. En matière de volumes échangés, leur rôle est encore plus marqué : 27 % des échanges sur ce segment leur sont attribués, contre seulement 3 % sur l’ensemble d’Euronext Paris. Autrement dit : leur empreinte économique est significative, mais leur empreinte démocratique reste marginale.

Des outils disponibles, une mobilisation à construire

Pour remobiliser cette base dormante, les sociétés cotées ont multiplié les initiatives : généralisation du vote électronique via Votaccess, retransmission des AG en direct, guides pédagogiques, services relations investisseurs renforcés… Certaines vont plus loin. Air Liquide, L’Oréal ou FDJ ont fait de la fidélisation actionnariale un axe stratégique, en valorisant l’ancienneté via des droits de vote double, des dividendes majorés, ou des actions gratuites.

Mais ces exemples restent trop isolés. Dans la majorité des cas, les outils existent mais peinent à rencontrer leur public. Les droits nouveaux introduits par la directive SRD II (vote à distance, “say on pay”, droit de poser des questions écrites) sont sous-utilisés. Et les assemblées générales restent souvent perçues comme des exercices formels, voire opaques, à mille lieues d’un réel échange entre dirigeants et actionnaires.

Là où certaines sociétés innovent avec des webinaires ciblés, des clubs actionnaires ou des campagnes d’animation via les réseaux sociaux, la majorité reste sur un modèle figé. Trop peu de sociétés construisent une relation durable avec leurs petits actionnaires. La mobilisation reste à inventer. C’est une mission à laquelle nous nous attelons chez EuroLand Corporate pour nos clients avec une offre sur mesure pour adresser les investisseurs particuliers (Visioconférences, visite de site, note d’analyste dédiée…).

L’émergence d’un actionnariat plus revendicatif ?

Face à cette inertie, un nouveau modèle commence à poindre : celui d’un actionnariat plus actif, parfois revendicatif. En France, l’Association de Défense des Actionnaires Minoritaires (ADAM) joue ce rôle depuis longtemps. Mais des signaux récents montrent que des coalitions informelles d’investisseurs – parfois composées de particuliers – peuvent peser dans le débat. Des cas comme Orpea, Casino ou TotalEnergies l’ont illustré : l’attention médiatique et la résonance publique peuvent aussi influencer la gouvernance.

Ailleurs en Europe, des initiatives plus structurées apparaissent : la plateforme britannique Tulipshare permet à des particuliers de se regrouper pour soumettre des résolutions ESG à de grands groupes. En France, la culture reste plus prudente, mais les réseaux sociaux, les forums comme Boursorama ou les plateformes collaboratives participent à une lente évolution des pratiques. L’actionnaire individuel n’est plus forcément silencieux. Il s’informe, commente, compare. Et, parfois, s’engage.

Un enjeu de gouvernance et de stratégie

Pour les entreprises cotées, cette mutation est loin d’être anodine. Dans un marché où les investisseurs institutionnels sont volatils, les particuliers représentent une base d’actionnariat plus stable, plus fidèle, souvent plus alignée avec le projet d’entreprise. À condition d’être intégrés et considérés.

Réinstaurer la relation avec les petits porteurs n’est pas un supplément d’âme : c’est un choix stratégique. C’est :

Car l’assemblée générale n’est pas une simple formalité : elle peut redevenir le lieu d’un dialogue entre l’entreprise et ceux qui la financent, quelle que soit la taille de leur portefeuille.

EuroLand Corporate, premier Listing Sponsor du marché Euronext Growth Paris, accompagne plus de 60 sociétés cotées, dont 36 en qualité de Listing Sponsor, dans leur stratégie de structuration et d’optimisation de leur communication financière.

INIT SE

INIT SE est un leader technologique allemand des solutions intelligentes pour le transport public, qui combine logiciels, matériels et services pour accompagner la digitalisation et la décarbonation des mobilités urbaines à l’échelle mondiale. Fort d’un historique de croissance robuste, le groupe de 400 M€ de capitalisation franchit un nouveau cap en 2024 avec un chiffre d’affaires de 265,7 M€, en hausse de +26,0 %, soutenu par une dynamique d’investissement favorable dans les transports publics à l’international.

Depuis sa création en 1983 par le Dr. Gottfried Greschner, INIT s’est imposé comme un fournisseur complet de solutions intégrées afin d’améliorer l’efficacité, la ponctualité et la durabilité des réseaux de transport. L’année 2024 a été marquée par une accélération de la demande, alimentée par les impératifs de transition énergétique et les subventions publiques à grande échelle, en particulier en Allemagne et en Amérique du Nord, où INIT renforce sa présence.

Les avantages concurrentiels d’INIT reposent sur sa capacité à offrir des solutions modulaires et interopérables couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur du transport public : gestion des véhicules, billettique, information voyageurs, optimisation des dépôts et transition vers l’électromobilité. Des projets emblématiques comme ceux réalisés à Paris, Londres, New York ou Houston témoignent de la reconnaissance internationale du savoir-faire du groupe.

Le groupe affiche un profil de rentabilité opérationnelle solide en 2024. L’EBITDA s’établit à 38,7 M€, en progression de +19,8 %, soit une marge portée à 14,6 %, validant la performance du modèle économique et la montée en puissance des revenus récurrents issus des contrats de maintenance, de SaaS et de projets logiciels à haute valeur ajoutée. Le backlog atteint un niveau record de 384 M€, offrant une visibilité renforcée pour 2025, avec des perspectives de croissance organique soutenues.

Sur le plan financier, le groupe affiche une situation bilancielle saine, avec une dette nette maîtrisée à 82,8 M€, représentant 2,1x l’EBITDA. Cette solidité permet d’envisager sereinement de nouvelles initiatives de croissance, tant en organique qu’en externe, dans un marché en consolidation.

À l’horizon 2025, INIT vise un chiffre d’affaires compris entre 300 et 330 M€, soit une croissance de +12,9 % à +24,2 %, avec une marge d’EBIT attendue autour de 10% (9,2% en 2024), confirmant la trajectoire de rentabilité. Côté valorisation, le groupe se traitre sur des multiples 2025 de 10,2x EV/EBITDA, 15,0x EV/EBIT et 20,8x PE, des niveaux raisonnables au regard du profil défensif, de la visibilité des revenus et des relais de croissance (électromobilité, digitalisation, data analytics).

En somme, INIT SE s’inscrit dans une logique de création de valeur durable, portée par des mégatendances de long terme (mobilité durable, urbanisation, digitalisation). Le titre présente un profil attractif de "tech industrielle", alliant croissance solide, rentabilité maîtrisée et exposition à des marchés en expansion structurelle. 

Le Pulse en un battement... 💢

📜 L'Édito de Marc Fiorentino -  Le cancre 
Derniers en déficit, (presque) derniers en dette. Pendant que la Grèce affiche des excédents, la France s’accroche au podium des mauvais élèves de la zone euro. Toujours plus de dépenses, toujours moins de courage politique.

🏭 L'industrie rallume les moteurs 
STIF, Delta Plus et Exail s’illustrent dans un secteur qui retrouve du souffle. Carnets bien garnis, croissance au rendez-vous et confiance de retour. L’industrie française remonte sur les radars.

🚴 Deliveroo, la commande qui coûte cher 
DoorDash propose 3,6 Md$ pour croquer Deliveroo. Prime de 22 %, programme de rachat suspendu, décision finale attendue le 23 mai. Une commande stratégique pour s’implanter en Europe. 🇨🇦 Vive le Canada Libre
Mark Carney élu Premier ministre, sans jamais avoir été candidat auparavant. Dans un climat tendu par les menaces de Trump, les Canadiens ont choisi la compétence face à la tempête. Résultat : un mandat fragile, mais un cap assumé.

L'édito de Marc Fiorentino 📜

Le cancre
Les chiffres font mal. Très mal. Ils ne nous surprennent pas vraiment mais ils mettent en lumière la terrible performance de nos finances publiques. Une étude Fipeco a classé les déficits et les dettes des membres de la zone euro.

Et devinez quoi ? Nous sommes derniers sur le déficit et dans les trois derniers sur la dette. Affligeant.

Avec 5.8% de déficit en 2024, nous affichons le pire score de la zone euro. Alors que le Portugal, le Luxembourg, la Grèce (oui, la Grèce...), l'Irlande et Chypre (oui, Chypre...) affichent des excédents budgétaires ! Alors que 12 pays sur 20 de la zone euro affichent un déficit inférieur à 3%. Alors que les Italiens et les Espagnols sont à peine au-dessus de 3%. Il fallait le faire, et nous l'avons fait.

Sur la dette, c'est presque aussi mauvais. Derrière nous, il y a encore la Grèce et l'Italie. Mais avec une dette égale à 113% du PIB, nous faisons partie du club très fermé des pays dont la dette dépasse les 100%. 14 pays de la zone ont une dette inférieure à 82% du PIB.

Je me demande souvent et vous aussi, j'imagine, comment on a pu en arriver là. La réponse est claire : l'électoralisme et le manque de courage politique. Toujours distribuer plus pour satisfaire les exigences et les revendications. Toujours dépenser plus. Toujours taxer plus, mais ça ne suffit même pas alors que nous avons un taux de prélèvements obligatoires déjà délirant.

L’autre question que je me pose est : pourquoi ne sommes-nous pas sanctionnés ? Car il est clair que nos gouvernements ne feront rien tant que nous ne serons pas au pied du mur. Or, à chaque fois que nous sommes au pied du mur, nous sommes sauvés par un évènement extraordinaire comme le Covid ou la guerre en Ukraine qui permet de justifier les "quoi qu'il en coûte". Et quand ce n'est pas le cas, nous sommes protégés par la signature de l'Allemagne et le bouclier de la zone euro.

Pourquoi un cancre qui rend une copie blanche, mais a à chaque fois la moyenne, se mettrait-il au travail ? Jusqu'à quand ? Jusqu'où ? Qui va tirer la sonnette d'alarme ? Qui va avoir le courage de changer la donne ?
 

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L’industrie rallume les moteurs 🏭

Cette semaine, l’industrie cotée retrouve des couleurs, portée par la reprise cyclique et la hausse des capex. Les investisseurs réactivent leur appétit pour les valeurs industrielles.

STIF s’envole de +12,7 % après avoir annoncé deux contrats majeurs pour des complexes de stockage. À la clé : un plus haut historique et une visibilité renforcée sur la croissance à moyen terme.

Delta Plus Group gagne +10,6 %, dans le sillage de résultats annuels conformes aux attentes (400,1 M€ de CA 2024) et de signaux positifs pour 2025, avec une reprise organique en vue dans l’équipement de protection.

Exail Technologies avance de +5,6 % grâce à un solide T1 : +18 % de CA à 94 M€ et un carnet de commandes record à 487 M€, tiré par la défense et la robotique sous-marine. Entre carnets bien remplis, croissance confirmée et confiance retrouvée, l’industrie française refait surface sur les radars. Une tendance à surveiller.

Deliveroo, la commande qui coûte cher 🚴

Deliveroo a confirmé avoir reçu une offre de rachat de 3,6 milliards de dollars de la part de DoorDash, le numéro un américain du secteur. L’offre, transmise début avril, valorise l’action à 180 pence — soit une prime de 22 % sur le dernier cours avant annonce.

Le conseil d’administration a indiqué être « prêt à recommander » cette offre si elle devient ferme, et a suspendu en parallèle son programme de rachat d’actions de 100 M£.  DoorDash, absent des marchés européens, y verrait un levier d’expansion directe face à Uber Eats et Just Eat.

Décision finale attendue d’ici au 23 mai. Une opération stratégique dans un marché sous pression, où les marges fondent aussi vite que les plats sont livrés.

Amoéba – L'heure de la commercialisation 🎥 

Après des années de développement, Amoéba franchit une étape clé : sa substance active est désormais homologuée aux États-Unis et a reçu une réponse positive définitive de l’EFSA pour l’Europe.

Un feu vert réglementaire qui permet à la greentech lyonnaise de préparer le lancement de ses produits de biocontrôle, en visant les marchés agricoles mondiaux à la recherche d’alternatives durables aux pesticides chimiques.

Un changement de cap stratégique est également acté : sous la présidence de Benoit Villers, Amoéba a stoppé son projet d’usine pour se concentrer sur son cœur de métier – la vente de solutions – en s’appuyant sur des partenaires industriels spécialisés.

💬 Lors du Retail Day co-organisé avec Bourse Direct, Marc FIORENTINO a échangé avec Benoît Villers sur cette nouvelle phase pour Amoéba : de la recherche à la commercialisation.

⬇ À voir ici ⬇

Vive le Canada libre 📷

Mark Carney n’avait jamais été élu. Il n’avait jamais fait campagne. Mais il vient de remporter l’élection la plus tendue qu’ait connue le Canada depuis des décennies. 

Face au retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, le scrutin s’est mué en référendum géopolitique. Le président américain a imposé des droits de douane à 25 % sur les exportations canadiennes, menacé d’absorber le pays comme un « 51ᵉ État », et placé la relation canado-américaine sous tension maximale. 

Dans ce climat d’urgence, les Canadiens ont préféré la compétence à la colère. À 60 ans, Carney, ancien gouverneur des banques centrales du Canada et du Royaume-Uni, a su incarner le sérieux face à la tempête.

Le pari libéral était risqué : déclencher des élections anticipées seulement six semaines après son arrivée à la tête du parti. Mais il a payé. Le Parti libéral conserve le pouvoir pour un quatrième mandat consécutif, avec 169 sièges — trois de moins que la majorité absolue. Un mandat sans état de grâce. Mais un cap, clairement fixé.

L’IA générative devient un canal d’accès direct à l’information, aux produits… et aux revenus. Avec le lancement par OpenAI du shopping intégré dans ChatGPT et l’arrivée imminente de Google AI Overviews en France, une nouvelle phase s’ouvre : celle de la désintermédiation massive. Les plateformes d’IA ne redirigent plus, elles absorbent.

En effet l’inquiétude est palpable chez les éditeurs : près de 70 % du trafic vers les sites d’actualité provient de Google, en particulier via Discover. Or, les résumés générés par les IA répondent souvent sans inciter au clic. Pire : les études montrent que les chatbots se trompent régulièrement dans l’attribution des sources, minant la crédibilité et la monétisation des contenus.

Un acteur comme Le Monde, partenaire d’OpenAI, voit pour l’instant une hausse marginale du trafic, mais mise sur des taux de conversion à l’abonnement plus élevés. Ce modèle peut-il s’étendre ? Rien n’est moins sûr. L’équilibre économique des médias qui est déjà sous pression est en train de se fissurer.

Les groupes cotés comme New York Times ou Axel Springer génèrent une part significative de leur chiffre d’affaires via la publicité numérique (environ 17,5 % pour le NYT). Leur valorisation pourrait souffrir d’un affaiblissement du trafic organique. En Bourse, NYT affiche une performance en recul de plus de -8 % sur 6 mois, signe de la méfiance croissante du marché.

OpenAI pourrait également capter une partie des revenus publicitaires des géants du web. En effet l'entreprise a introduit une fonction shopping directe : ChatGPT proposera des produits issus du web, sans publicité, via un moteur d’indexation propriétaire. Une rupture avec les modèles d’Alphabet et d’Amazon, fondés sur le search sponsorisé.

Alphabet tire encore plus de 75 % de son chiffre d’affaires du search et de la publicité display. L’introduction d’AI Overviews pourrait partiellement cannibaliser ces revenus. Le titre est en retrait de près de -15 % depuis le début de l’année, les analystes restent divisés sur l’impact à moyen terme de l’IA générative sur le modèle économique de Google.

Côté e-commerce, les marketplaces indépendantes sont en première ligne. Shopify et Etsy, deux acteurs historiquement dépendants du référencement organique, pourraient voir leurs coûts d’acquisition évoluer brutalement. Shopify, dont 26 % du chiffre d'affaires provient des abonnements aux marchands, est moins directement exposé au bouleversement du trafic web par l'IA : ses revenus d'abonnement ne dépendent pas du volume de visiteurs, mais de la capacité des commerçants à maintenir leur activité. Toutefois, si les nouveaux parcours d’achat pilotés par l’IA réduisent la visibilité des petits marchands, Shopify pourrait à terme faire face à une hausse du churn sur sa base de clients. Etsy, plus vulnérable car directement lié au trafic grand public, a vu son cours baisser de plus de -33 % en un an, sous l’effet combiné de la pression concurrentielle et de la volatilité du trafic.

Les plateformes d’IA deviennent donc des "méta-distributeurs" de contenus et de produits. L’accès à l’utilisateur devient l’actif stratégique clé. Qui contrôle l’interface, contrôle la chaîne de valeur et qui capte la rente.

L’IA ne redistribue pas seulement le trafic mais elle réorganise le web autour de nouveaux points de contact, avec des implications directes sur les modèles économiques et les valorisations.

L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) veille à la régularité et à l’équité des offres publiques (OPA / OPAS / OPR ou retraits obligatoires). Si la grande majorité de ces opérations sont déclarées conformes, l’AMF rejette parfois des offres, un événement rare mais marquant.

Rappel réglementaire : le Règlement Général de l’AMF (RGAMF) et les offres publiques

Le RGAMF encadre les offres publiques et impose à toute société (l’« initiateur ») lançant une offre publique sur une société cotée (la « cible ») de lui soumettre un projet d’offre afin qu’elle vérifie sa conformité avec les exigences légales et réglementaires en se basant sur plusieurs critères clés :

En cas de non-respect de ces critères, l’AMF peut déclarer l’offre non conforme, comme le prévoit l’article 231-10de son Règlement Général, sur la base d’une décision motivée.

Le cas Bolloré : un refus attendu par les minoritaires

En avril 2025, comme l’a relaté Les Echos, l’AMF a déclaré non conformes les offres publiques de Bolloré SE visant à racheter les minoritaires de Compagnie du Cambodge, Financière Moncey et Société Industrielle et Financière de l’Artois. Ces offres, pourtant déjà révisées une première fois en décembre 2024 avec des prix en numéraire relevés et des parités d’échange améliorées avec des actions Universal Music Group, ont été contestées par les actionnaires minoritaires qui estimaient que la valorisation, basée sur les cours de Bourse de Bolloré et de la Compagnie de l’Odet, sous-estimait fortement l’actif net comptable des holdings, en contradiction avec la jurisprudence de l’AMF depuis 2002.

Bien que les motivations précises de l’AMF ne soient pas encore publiques (elles devraient l’être prochainement), cette décision fait d’ores-et-déjà date car elle intervient dans une période où de nombreuses offres sont en cours et également contestées par les minoritaires.

Pourquoi les refus de conformité sont-ils si rares ?

Le processus d’examen de l’AMF, combiné à l’expertise des initiateurs et de leurs conseils, garantit que la plupart des offres publiques respectent les normes. Les refus surviennent ainsi généralement dans trois cas :

  1. erreurs de valorisation manifestes : l’AMF rejette les offres si la méthodologie de l’expert est défaillante ou omet des critères essentiels ;
  2. atteinte aux intérêts des minoritaires : L’AMF protège les actionnaires minoritaires, notamment dans les retraits obligatoires, où des prix trop bas attirent son attention ;
  3. irrégularités procédurales : Des omissions d’information ou des manquements aux règles procédurales du RGAMF peuvent entraîner un rejet.

Implications pour les acteurs du marché

Cette décision met en lumière l’engagement de l’AMF à garantir l’équité de toute offre, conformément à son Règlement Général, et impose notamment aux entreprises préparant une offre publique de :

Pour les investisseurs, la décision de l’AMF témoigne d’un cadre réglementaire solide, protégeant les droits des minoritaires et encourageant une participation confiante aux offres publiques. Elle rappelle toutefois la nécessité d’étudier précisément les conditions des offres et les rapports d’experts.

Lumibird

Issu du rapprochement en octobre 2017 entre les Groupes Keopsys et Quantel, le groupe LUMIBIRD : the specialist in laser technologies , basé à Lannion, conçoit, fabrique et commercialise des lasers à solides, des diodes laser et des lasers à fibre, destinés à des secteurs variés : industrie, défense, spatial, scientifique et médical.

Avec près de 1 000 salariés et une présence internationale, Lumibird s’impose comme un acteur clé sur le marché européen et mondial du laser.

Avec 12 sites de production et de R&D aux 4 coins du monde, Lumibird possède un outil industriel optimisé ces trois dernières années, agile et performant.

Au cœur de sa stratégie industrielle, Lumibird fabrique ses propres composants pour produire ses lasers et proposer des produits souverains.

Le chiffre d’affaires de Lumibird a connu une progression régulière depuis 2016, passant de 80,5M€ à 2017,1M€ en 2024.

La société est structurée autour de deux pôles principaux :

La rentabilité du groupe demeure solide, avec un EBITDA proche de 16 % en 2024 et une trésorerie de plus de 71 M€ à fin décembre, et une dette nette de 90M€.

Lumibird a annoncé en novembre 2024 l’étude d’une possible cession de sa division médicale. Cette branche, spécialisée dans les équipements de diagnostic et de traitement pour l’ophtalmologie (cataracte, glaucome, DMLA, etc.), présente peu de synergies avec les autres activités du groupe, plus tournées vers la photonique industrielle et la défense. La vente de cette division, qui regroupe 450 salariés et pèse pour plus de la moitié du chiffre d’affaires, permettrait à Lumibird de renforcer sa structure financière et de se recentrer sur ses marchés historiques à forte valeur ajoutée. Les analystes évoquent un prix de cession entre 250M€ et 300M€.

A ce jour, la société capitalise 213M€, ce qui nous parait une opportunité pour un investisseur avec un horizon à moyen terme.

Si la cession du médical ne se concrétisait pas, la division médicale resterait une activité contributrice intéressante avec une croissance régulière.

En revanche, si cette cession se matérialisait, la société aurait beaucoup de liquidités pour se recentrer sur les marchés de la photonique. Elle réaliserait plus de la moitié de son chiffre d’affaires dans le secteur de la défense et du spatial, portée par sa production 100% européenne, gage d’une souveraineté précieuse actuellement et très recherchée.

par Stéphanie Brunelle, gérante chez Financière d'Uzès

Le Pulse en un battement...

📜 L'Édito de Marc Fiorentino -  L’Europe cale
Croissance en panne, inflation qui s’efface, BCE à la traîne : l’Europe glisse vers la stagnation. L’Allemagne pourrait relancer le moteur. Mais sans un vrai plan budgétaire commun, le vieux continent regarde passer les trains… de la déflation.

₿ The Blockchain Group : MicroStrategy à la française ?
+36 % sur la semaine et déjà 620 BTC au bilan. Entre conviction crypto et mécanique financière huilée, la société impose un récit puissant sur fond de spéculation assumée. Halving ou hold-up ?

🚗 Équipementiers : moteur au ralenti
OPmobility redémarre (+8,5 %), Forvia tente de respirer (+7,4 %)… mais le secteur peine. Endettement, thermique, visibilité : les freins restent nombreux. Même Delfingen avance à petits pas. Le marché attend un vrai coup d’accélérateur.

🧠 Neuralink : la pensée comme interface

500 M$ levés en vue, une valorisation de 8,5 Md$… et des patients qui déplacent une souris par la pensée. Elon Musk veut hacker le cerveau. Le pari est aussi médical que philosophique.

L'édito de Marc Fiorentino 📜

L'Europe à l'arrêt.


Les indicateurs économiques de la zone euro se suivent et se ressemblent. Ils pointent tous dans la même direction. Un fort ralentissement de la croissance. Un ralentissement qui va se transformer en stagnation. Contrairement aux craintes de la BCE, toujours à côté de la plaque monétaire, le risque n'est pas l'inflation, mais la déflation.


L’Europe ralentissait avant même la bataille des droits de douane. Avec une Allemagne qui enchaîne les années de récession. La France engluée dans l'immobilisme depuis la dissolution de triste mémoire de juin 2024. Malgré la résilience des pays de l'Europe du Sud, la croissance espagnole ne pouvant compenser la décroissance des autres économies.


La bataille des droits de douane a porté le coup de grâce. Même si l'Union européenne n'aura pas d'autre choix que de dealer avec Donald Trump, la période d'incertitude actuelle laissera des traces et l'UE subira des droits de douane, certes moins élevés que ceux d'aujourd'hui, mais des droits de douane tout de même.


Rajoutez à cela le fait que la Chine va se tourner vers l'Europe pour déverser les millions de produits qui rentreront plus difficilement aux États-Unis, à commencer par les voitures électriques, et vous avez un tableau à court terme qui est peu réjouissant.


Qu’est-ce qui peut sauver l’Europe ?   
L'Europe peut rebondir à moyen terme, à trois conditions :
1. Que la BCE accélère la baisse des taux (j'ai peu d'espoir).
2. Que l'Allemagne, débarrassée de sa contrainte stricte de limite du déficit budgétaire, se lance dans un plan de relance massif (j'ai bon espoir).
3. Que l'Europe se lance dans un programme de réarmement massif. Financé par une dette à l'échelle européenne et garanti de fait par les pays "frugaux".


L’Europe peut échapper à une stagnation durable. Mais elle doit agir vite. Très vite.  Mon espoir, c'est l'Allemagne.

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The Blockchain Group le MicroStrategy made in France ₿

+36 % cette semaine : The Blockchain Group entre dans la cour des grands avec une stratégie aussi cash que crypto — devenir la première “Bitcoin Treasury Company” européenne. Depuis novembre, 620 BTC achetés pour 50,5 M€, dans l’esprit d’un MicroStrategy à la française. Objectif : faire du Bitcoin un levier de valeur patrimoniale par action.

Le montage financier est calibré : 48,6 M€ levés en OC, accompagnés de BSA proposés à des conditions attractives. Une mécanique bien huilée qui séduit un marché en quête de récits puissants et décentralisés.

Reste une inconnue : la volatilité du Bitcoin. Réponse le 30 avril avec les résultats 2024. En attendant, The Blockchain Group s’impose comme une value play spéculative — entre capital, code et conviction.

Equipementiers en quête de couple moteur 🚗

Malgré quelques rebonds isolés, les équipementiers automobiles peinent à relancer la machine. Entre une demande mondiale en berne et une transition technologique inachevée, le secteur avance à bas régime. Les investisseurs restent sélectifs, misant sur les acteurs en vraie mutation.

C’est dans ce contexte qu’OPmobility s’est illustrée avec une hausse de +8,5 %. Le titre reste en retrait (-6,2 % YTD), mais ce rebond traduit l’intérêt pour les groupes exposés à la transition énergétique. OPmobility, positionnée sur la dépollution et la gestion thermique, coche les bonnes cases.

Forvia SE progresse aussi de +7,4 %, mais reste à -21,3 % YTD, pénalisée par un endettement élevé après le rachat d’Hella (5,7 Md€) et des incertitudes d’intégration.

À l’inverse, AKWEL poursuit sa glissade (-2,6 % sur la semaine, -7,7 % YTD). Malgré une trésorerie nette de 145 M€, le titre souffre de son exposition au thermique et du manque de nouveaux relais de croissance.

Delfingen, plus discret, affiche une légère progression (+0,8 %), quasi stable sur l’année. Le marché salue une gestion disciplinée, mais attend plus pour s’enthousiasmer.

Un secteur à plusieurs vitesses, encore en quête de visibilité. Et surtout… de couple moteur.

Du coté des USA - Neuralink 🦅

À l’heure où l’intelligence artificielle occupe tous les écrans, Elon Musk parie sur l’intelligence biologique augmentée. Selon Bloomberg, Neuralink prépare une levée de fonds de 500 millions de dollars, sur la base d’une valorisation pré-money de 8,5 milliards.

Une montée en puissance spectaculaire : la société valait encore 3,5 milliards en novembre 2023. En ligne de mire, le développement de son interface cerveau-machine, déjà testée sur des patients paralysés, capable de contrôler un ordinateur par la pensée.

Le financement servirait à accélérer les essais cliniques et à confirmer la place de Neuralink dans une neurotech en ébullition, face à des acteurs comme Synchron.

© Neuralink

L'instant vidéo 🎥 

🧠 LightOn – L’IA souveraine au service des entreprises

C’est la première startup européenne d’IA générative à entrer en Bourse. Depuis son IPO en novembre 2024, LightOn a vu son cours grimper de plus de 60 % — un rare succès dans un marché frileux.

Fondée par d’anciens chercheurs, la pépite française a conçu Paradigme, une plateforme pensée pour les entreprises : souveraineté des données, IA open source, optimisation énergétique et intégration sur-mesure.

Le meilleur de l’IA mondiale au service des grands comptes, avec une approche B2B souveraine, pragmatique… et déjà adoubée par Orange Business et HPE.

🎯 Objectif : équilibre dès 2026, et cap sur l’international. Une deeptech française qui coche (enfin) toutes les cases.

L'image de la semaine 📷

© Alberto PIZZOLI / AFP

Le pape François s’est éteint à l’âge de 88 ans, emporté par un AVC. Le premier pontife venu des confins du Sud, le premier jésuite, le premier François — et peut-être le dernier à avoir voulu une Église aux semelles de vent.

Dans sa voix, les accents de Buenos Aires ; dans ses gestes, la simplicité d’un homme de rue ; dans son regard, la fatigue du siècle. Il aura tenté de réconcilier les marges et le centre, de représenter une Église “pauvre pour les pauvres”. D’ouvrir les fenêtres d’un palais fermé depuis trop longtemps.

À ceux qui attendaient un révolutionnaire, il offrit un pasteur. À ceux qui réclamaient un dogme, il préféra le doute. 

Ses obsèques auront lieu jeudi à Rome à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dérogeant à la tradition vaticane, un choix symbolique reflétant sa dévotion mariale et son désir de simplicité.

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